Le jeudi 3 avril 2025, la ministre du Travail et de la fonction publique, Adidjatou Mathys, a conduit une délégation gouvernementale dans le cadre d’une campagne de lutte contre le travail des enfants. Elle était accompagnée de la ministre des Affaires sociales et de la microfinance, Véronique Tognifodé, et de la ministre conseillère Mariam Djaouga Sacca. La mission a eu lieu successivement au marché Houndjro à Abomey et à la gare routière de Bohicon, deux zones particulièrement touchées par le travail des enfants.
Le département du Zou enregistre un taux de travail des enfants de 22,5%, bien au-dessus de la moyenne nationale de 19,9%. Cette réalité préoccupante a conduit les autorités à organiser cette campagne de sensibilisation. L’objectif était de retirer les enfants des activités économiques et de les inciter à rejoindre l’école. «Les enfants doivent être à l’école, les adultes doivent être au travail», ont martelé les ministres tout au long de la tournée. Les autorités ont également évoqué les actions entreprises par le gouvernement pour favoriser la scolarisation des enfants et alléger les charges des parents. Le programme de modernisation des marchés et la réhabilitation des gares routières font partie des mesures mises en place pour améliorer les conditions des usagers et permettre aux enfants de se libérer du travail. «Les marchés et les gares routières doivent offrir un environnement propice à l’éducation des enfants», a souligné la ministre Adidjatou Mathys. La délégation ministérielle a aussi rappelé les initiatives gouvernementales en matière d’éducation, comme les cantines scolaires et l’exonération des frais de scolarité, afin de faciliter l’accès à l’école pour tous les enfants. Les ministres ont insisté sur le fait que la volonté des usagers des marchés et des gares routières est essentielle pour éradiquer le travail des enfants dans ces zones.
Cette campagne fait suite au lancement en 2023 de la campagne « Tolérance zéro au travail des enfants dans les secteurs à forte prévalence », soutenue par l’Unicef. Elle bénéficie également de l’accompagnement du gouvernement du Luxembourg dans le cadre du projet « Soutien au gouvernement du Bénin pour la réalisation des droits des enfants à risque ou affectés par la traite, le travail des enfants et ses pires formes », déployé dans les départements du Zou et du Couffo.
Les ministres ont été accompagnés par des Partenaires techniques et financiers, ainsi que des élus locaux, des dignitaires religieux et des représentants de la chefferie traditionnelle, renforçant ainsi la mobilisation de la communauté pour cette cause. Il est à rappeler que, entre 2014 et 2021, le taux d’enfants au travail a considérablement diminué, passant de 52,5 % à 19,9 %, une avancée significative dans la lutte contre ce fléau.
Léonce Adjévi