L’année 2023 s’est achevée avec un bilan assez décevant pour les sports au Bénin. De la désillusion au désintéressement, le public sportif est passé par tous les états relativement aux performances réalisées par leurs ambassadeurs au niveau des différents challenges. Néanmoins, les Béninois gardent un brin d’espoir croyant en une relance en 2024 sous l’aile du tout nouveau ministre Benoît Dato.
Faut-il le notifier, cette année 2024 s’annonce palpitante pour le ministre des Sports Benoît Dato qui doit mettre les petits plats dans les grands pour franchir de meilleurs caps dans ce secteur. En effet, depuis le mercredi 11 octobre 2023, Benoît Dato a pris les rênes du ministère des Sports en remplacement de Oswald Homéky qui a déposé le tablier. Dès sa prise de fonction, l’homme s’est engagé à relever les défis qui s’imposent au monde sportif. Il a également exprimé sa volonté de poursuivre les chantiers de son prédécesseur et de renforcer les résultats grâce à la discipline, au dévouement et à l’engagement de ses collaborateurs. « J’ai l’insigne honneur de poursuivre aux côtés du président de la République, le vaste chantier de la redynamisation du secteur sportif inscrit dans le Programme d’actions du gouvernement (Pag 2), dont je m’inscris dans la continuité et impulser un nouvel élan. Nous devons rester rigoureux dans nos choix et dans nos diverses responsabilités. Nous travaillerons avec acharnement et détermination », s’est-il engagé lors de la cérémonie de passation de charges. 2024 s’annonce donc décisive pour le remplaçant de Oswald Homéky. Conscient de l’enjeu, l’homme a décidé de prendre les taureaux par les cornes. C’est ainsi que le lundi 20 novembre 2023, il était devant la Commission des finances de l’Assemblée nationale. Il a présenté à cette occasion, les grandes orientations du projet de budget 2024 de son département ministériel. L’analyse du contenu de ce projet de budget indique qu’il est orienté vers la formation, la révélation de jeunes talents et la construction d’infrastructures sportives dédiées au rayonnement de toutes les disciplines portées par le secteur des sports. Pour l’exercice 2024, le budget du ministère des Sports enregistre un accroissement de 33,06%. Il passe de 32.918.303.000 de F Cfa en 2023 à un montant de 43.801.955.000 de F Cfa. Cela se justifie par une augmentation des dépenses en capital qui ont connu une croissance de 7.883.652.000 de F Cfa en 2024, soit 31,64% par rapport à 2023 et des dépenses ordinaires de l’ordre de 37,55%, relatives à la prise en compte de la taxe du sport de 3.000.000.000 de F Cfa dans le budget du ministère. A en croire Benoît Dato devant la Commission des finances, 2024 sera essentiellement l’année charnière de la mise en œuvre des réformes relatives à la mise en place des Directions techniques nationales ; la formation certifiante des coachs, arbitres et autres cadres techniques des fédérations et centres de formation sportive ; la mise en place d’un cadre de concertation avec les fédérations pour la gestion plus efficace et efficiente des activités sportives ; la formation et le renforcement des capacités des encadreurs sportifs pour la performance du programme des classes sportives ; et la meilleure prise en compte des équipes nationaeles des autres disciplines sportives. « Les grands projets pour 2024, c’est la poursuite des classes sportives afin de rendre les disciplines que nous avons ciblées (le football, le basketball, le handball, l’athlétisme et le volley-ball) plus grandes au niveau de nos départements et de nos classes sportives. Le deuxième volet, c’est l’organisation des championnats scolaires des classes sportives et des classes dites non sportives, la mise en place d’infrastructures sportives de proximité dans toutes les Communes et tous les départements notamment, la construction des aires de jeux dédiées à ces classes sportives ainsi que l’appui à la construction de l’académie de tennis et l’académie du football féminin. Au niveau du championnat national de football, il y aura forcément un appui comme nous le faisons chaque année à travers les subventions. Il y a des réflexions qui sont en cours comme notamment le renforcement des capacités et la remise dans les conditions véritablement opérationnelles de notre Direction technique nationale, sans oublier la promotion de l’encadrement socio-éducatif et associatif et la promotion des loisirs. Nous restons dans la droite ligne du Pag. Nous étions à 32.918.000.000 de F Cfa et nous passons maintenant à 43 milliards de F Cfa toujours pour soutenir les projets du Pag… », a-t-il soutenu devant les élus membres de la Commission budgétaire. Le gouvernement reste donc fidèle à sa volonté de développer le sport béninois, et il revient alors aux athlètes de s’y mettre également.
Les Guépards et Amazones du Bénin très en vue
Pour les sélections nationales de football du Bénin, l’année 2023 n’a pas du tout été reluisante. Il revient alors de se fixer désormais de nouveaux objectifs en 2024. L’objectif phare pour Steve Mounié et ses coéquipiers de l’équipe fanion est de notamment bien se relancer dans les éliminatoires pour la prochaine Coupe du monde qui se trouve être le grand défi de Gernot Rohr. Il faut rappeler qu’au terme des deux premières journées de cette aventure, le Bénin n’a obtenu qu’un seul point grâce à son match nul (0-0) face au Lesotho en deuxième journée alors qu’il avait perdu son premier match contre l’Afrique du Sud (2-1). Aussi, ils seront en course pour une qualification pour la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2025. C’est justement à ce niveau que le peuple attend plus le Onze national qui vient de manquer successivement deux phases finales de cette grand-messe du Continent. Le cas reste identique pour les équipes des catégories d’âge que ça soit au niveau des hommes comme chez les dames.
2024, une année olympique
Les Jeux olympiques de Paris 2024 seront le plus grand événement jamais organisé en France. Ils se tiendront du 26 juillet au 11 août 2024, durant 16 jours hors du temps pendant lesquels Paris 2024 sera le cœur du monde. Pour cette compétition qui s’annonce comme une combinaison de rendez-vous culturels, de programmation artistique, et de performances diverses qui créent une expérience unique en son genre, le Bénin tient à y être. Alors que les ambassadeurs du Bénin ont participé aux compétitions de qualification durant tout 2023, le suspense est toujours maître du jeu malgré l’accompagnement du Comité national olympique et sportif du Bénin (Cnos-Ben) à travers l’attribution des bourses olympiques pour leur préparation. « Nous avons des athlètes qui sont titulaires de cette bourse grâce au dynamisme du Cnos-Ben. Il y a Odile Ahouanwanou et Noélie Yarigo en athlétisme. Les autres bénéficiaires sont Celtus Dossou-Yovo (judo), Privel Hinkati (aviron), Nafissath Radji (natation) et puis Gloriana Nahum (tennis) », a confié Fernando Hessou, secrétaire général du Cnos-Ben, à un organe de presse de la sous-région. A la date d’aujourd’hui, Yarigo et Ahouanwanou sont toujours en route pour arracher leurs billets. La spécialiste du 800m Noélie Yarigo a beau réaliser d’impressionnantes performances et établir des records en 2023, mais pas encore suffisant. La Guéparde de la Pendjari, qui a réalisé un chrono de 1 heure 59 secondes et 43 tierces aux derniers Championnats du monde d’athlétisme à Budapest, doit mieux faire pour réaliser les 1 heure 59 secondes et 30 tierces de minima approuvé par World Athletics et comptant pour les qualifications. Quant à Odile Ahouanwanou, double championne d’Afrique en titre d’heptathlon, le doute plane. En effet, La numéro 1 a manqué en 2023, les Championnats du monde puis les Jeux de la Francophonie de Kinshasa. « Pour la deuxième fois consécutive, je ne serai pas présente aux Championnats du monde à Budapest cette année (2023). L’année dernière aux États-Unis, c’était à cause du visa, mais cette année, je ne suis pas prête physiquement », avait-elle justifié dans une publication sur Facebook. Un aspect qui joue sérieusement sur ses chances de qualification. En aviron, Privel Hinkati attend un miracle pour se voir à Paris 2024 après sa désillusion aux Championnats d’Afrique et régate africaine de qualification olympique à Tunis du 23 au 26 octobre 2023. Présent aux Ji de Rio de Janeiro 2016 et Tokyo 2020, le judoka Celtus Dossou-Yovo catégorie (-100kg) devra batailler dur pour assurer une troisième qualification de suite aux Jo. Aux derniers Championnats d’Afrique de la discipline, il a terminé à la 7ème place loin devant son compatriote Valentin Houinato (-81kg) classé 5ème. Pour ce qui est de la natation, la jeune Nafissath Radji (21 ans) qui a disputé les épreuves du 50m nage libre à Tokyo continue les préparatifs pour les qualifications.
Quid des réalités au plan national ?
Il n’est un secret pour personne, la régularité du championnat national au niveau des différentes disciplines béninois. Sous le contrôle du gouvernement béninois, les fédérations s’organisent au mieux pour offrir des opportunités de compétition à leurs athlètes. En 2024, le cap est rigoureusement maintenu et déjà des instances fédérales déroulent sur tout le territoire national, les premières phases de leurs challenges statutaires. C’est le cas du volley-ball avec déjà le lancement de sa saison 2023-2024. Les formalités d’usage sont en cours dans les bureaux de la Fédération béninoise de handball pour la reprise des activités sur le terrain. Il en est de même pour le reste des Sports du pays. Il faut rigoureusement souligner que le Bénin a étendu la dimension de ses objectifs avec l’avènement du président Patrice Talon. L’organisation des différentes compétitions donne une grande priorité aux catégories d’âge qui constituent le vivier du sport béninois.
Karol Sékou (Coll)