Vêtus de leurs gilets de sécurité et armés de leurs carnets de notes, les étudiants de Licence 2 de l’Institut Confucius de Cotonou ont quitté les salles de classe pour une immersion inédite sur deux chantiers d’aménagement routier à Akpakpa. Encadrés par Dr Maurice Gountin et ses collègues, ils ont exploré les réalités du terrain aux côtés de l’entreprise chinoise Hnrb, dans les quartiers de Tokplégbé et de Jak.
Ce stage d’immersion, qui est à sa deuxième édition, vise à ancrer les acquis théoriques dans le réel, en particulier pour les modules de langue chinoise et d’ingénierie appliquée. Pour Dr Maurice Gountin, cette approche est désormais incontournable. « Il est indispensable que nos étudiants voient ce qu’ils apprennent. Dans les cours d’ingénierie, ils entendent parler de routes, de terre-pleins, d’asphaltage. Il fallait qu’ils observent ces réalités pour les comprendre », a-t-il indiqué. Sur le terrain, les étudiants ont découvert l’organisation d’un chantier, les procédés techniques et les interactions humaines, notamment entre travailleurs chinois et béninois. Des échanges enrichissants ont eu lieu, traduits pour certains, spontanés pour d’autres, preuve de la progression linguistique des apprenants. Accueillis par les équipes de Hnrb, les visiteurs du jour ont été impressionnés par l’efficacité du travail en cours. L’entreprise chinoise, déjà connue pour sa participation aux grands travaux d’infrastructure au Bénin, a salué cette initiative pédagogique. Lu Li, le directeur général adjoint de Hnrb, s’est réjoui de cette collaboration. « Nous remercions l’Institut Confucius d’avoir pensé à nous. Les étudiants ont posé beaucoup de questions techniques, et nos ingénieurs ont pris le temps d’y répondre. C’est une belle opportunité, et nous comptons renouveler cette expérience », a-t-il promis. Mieux, la société envisage même d’ouvrir ses portes à ces jeunes pour des stages plus longs, voire des recrutements : « Nous avons besoin de traducteurs sur nos chantiers. Ces jeunes peuvent non seulement interpréter, mais aussi servir de lien culturel entre nos équipes. Certains de leurs aînés travaillent déjà avec nous. » Chez les étudiants, cette journée restera gravée comme un tournant dans leur parcours. Pour Clombessivou Houéfa Belmonde, l’une des participantes, l’impact est immédiat. « La réalité du terrain m’a permis de comprendre 90 % de ce que je lisais dans les livres. Voir, toucher, entendre… c’est complètement différent ! Mais ce que je retiens surtout, c’est notre rôle futur. Nous ne serons pas que des interprètes ; nous serons des ponts entre le Bénin et la Chine. Je remercie sincèrement nos enseignants pour cette initiative. Elle donne un vrai sens à notre formation », a-t-elle déclaré. À l’issue de cette journée intense, chaque étudiant devra produire un rapport de stage, véritable pont entre observation, analyse et expression écrite. Un exercice que Dr Gountin juge essentiel pour structurer l’apprentissage.
Joel Samson Bossou