Une rumeur relative au boycott du personnel parlementaire à la cérémonie de montée des couleurs lundi dernier à l’Assemblée nationale, a largement circulé le lundi 19 décembre 2022, sur les réseaux sociaux. Une nouvelle visant à ternir l’image du président de l’Assemblée nationale, Louis Vlavonou et de la relation conviviale qui lie le Syndicat autonome du personnel de l’Assemblée nationale (Synapa) et les autorités de la 8ème Législature. A cet effet, le secrétaire général du Synapa, Fulbert Acapo, a apporté un démenti formel et rassure de la franche collaboration qui existe entre le personnel parlementaire et les autorités du Parlement, huitième législature.
Le Matinal : Vous n’êtes pas sans savoir que sous la 8ème Législature, il a été instauré la cérémonie des couleurs. Une activité qui permet de vanter les valeurs républicaines. Comment apercevez-vous cette initiative du président Louis Vlavonou?
Fulbert Acapo : C’est vrai, la cérémonie des couleurs a été réinventée au cours de la huitième législature. C’est une excellente chose car, on ne se retrouve pas seulement pour chanter l’hymne nationale mais, nous avons suivi pendant plusieurs mois des thématiques sur le nationalisme, le civisme et sur beaucoup d’autres termes qui renforcent les liens qui doivent exister entre tous les Béninois. C’est une excellente opportunité que le président et le bureau ont donné au personnel d’apprendre un peu plus à se savoir béninois, à se savoir frère et à pérenniser le vivre-ensemble.
Alors paraitrait-il que le lundi dernier, la cérémonie des couleurs aurait enregistré un boycott total du personnel parlementaire. Il y a une opinion qui véhicule un tel constat sur les réseaux sociaux. Qu’est-ce qui s’est passé réellement ?
Je suis surpris d’apprendre que vous parlez de boycott. Qui a boycotté la cérémonie des couleurs ? S’il doit y avoir de boycott, ça devrait venir du syndicat. Le syndicat n’a pas donné de mot d’ordre de boycott et donc je ne considère pas qu’il y a eu boycott. J’ai lu sur les réseaux sociaux l’expression d’une méchanceté gratuite. Quelqu’un que je ne connais pas aurait trouvé que le président de l’Assemblée nationale a menacé de limoger les chefs services et chefs division qui étaient absents à la cérémonie des couleurs. Moi j’étais parmi les absents. J’étais en retard, mais je n’ai pas reçu de menace. Je ne connais pas un collègue qui s’est senti menacé. Il y a eu beaucoup de retard ce jour-là. J’étais sur l’esplanade au moment où le président entrait dans la maison. Vous savez bien que quand le président entre dans la maison, on ferme le portail. Donc, nous autres qui étions en retard, nous avons suivi la cérémonie des couleurs depuis l’esplanade. Si le portail était ouvert et que la possibilité nous était donnée de rejoindre le mât, le président n’aurait même pas remarqué que les absents étaient nombreux. Je ne parle même pas d’absences, mais c’est des retardataires. L’écrit dont vous parlez n’est que l’expression d’une méchanceté gratuite. »
A vous entendre parler, il s’agit donc, d’un démenti formel du secrétaire général du Synapa au sujet d’une rumeur de boycott de mât au Palais des Gouverneurs à Porto-Novo. Alors en votre qualité de secrétaire général du Synapa, quel est l’état de votre organisation syndicale?
Le Syndicat autonome du personnel de l’Assemblée nationale se porte bien puisque les organes qui l’animent sont installés et fonctionnent comme il se doit. Il n’y a pas de grande préoccupation en ce moment qui pourrait nous diviser et puis donc je puis vous dire la main sur le cœur que tout va bien au niveau du syndicat.
Tout va bien au niveau du syndicat suppose que les relations entre l’organisation syndicale notamment le bureau et les autorités du Parlement sont au beau-fixe. Quels sont vos qualificatifs sur les principaux axes de votre collaboration?
Est-ce que je suis bien placé pour qualifier les relations que le syndicat entretient avec les autorités ? Je ne sais pas. Mais de toutes les manières, nous entretenons de très bonnes relations avec elles. Nous échangeons régulièrement et chaque fois qu’il est besoin, nous tapons à la porte de l’une ou l’autre des autorités et généralement les portes s’ouvrent parce que nous avons privilégié la discussion, le dialogue, le contact avec elles pour poser nos préoccupations.
De façon concrète, quels sont les acquis à l’actif du Synapa au terme de la huitième législature ?
Je crois que la huitième législature a permis au personnel parlementaire d’avoir un statut particulier consolidé. Quand je dis consolidé, c’est un document qui existait et qui était exposé aux aléas politiques. Aujourd’hui, nous avons grâce à la huitième législature et à son président, Louis Vlavonou, un statut qui nous permet de nous targuer d’être membres de la fonction publique parlementaire. Ce n’est pas rien. C’est un acquis très important. Ça nous permet de sécuriser véritablement nos emplois et d’évoluer en toute quiétude dans nos carrières. Nous avons grâce au président Louis Vlavonou obtenu également une décision portant attribution, organisation et fonctionnement du Secrétariat général administratif et du Cabinet du Président de l’Assemblée nationale qui organise la maison et qui fixe le champ d’évolution de chaque service. Ce qui n’existait pas du tout dans la maison. Aujourd’hui, nous avons également un manuel de procédures. La huitième législature nous a apporté beaucoup d’innovations. On peut dire que c’est la législature des réformes. Il y a eu énormément de réformes dans la maison juste pour adapter l’Assemblée nationale à ce qui se passe sur le plan de la fonction publique générale. Tout ce qui peut concourir à permettre un mieux-être dans les conditions de vie et de travail du personnel, cela se note naturellement depuis que la huitième législature est installée.
Pour illustrer ce regard que vous portez sur vos relations avec les autorités, on peut parler du suivi et la rigueur dans la gestion comptable, financière avec une Cellule d’Audit désormais. Qu’est-ce que cela vous apporte en termes de transparence et d’implication du personnel dans la gouvernance administrative ?
Un adage dit que « la peur du gendarme, c’est le début de la sagesse ». La Cellule d’audit oblige tous ceux qui bénéficient des fonds publics à bien les gérer, à gérer selon l’orthodoxie financière et donc sans cet organe, on pouvait se laisser aller à des dérives. Cet organe permet au-delà de bien gérer, de rationnaliser les ressources que nous recevons de l’Assemblée nationale.
Un autre axe des réformes perceptibles, c’est l’organisation des Services de l’Information et de la Communication. Ce n’était pas une direction, mais désormais, c’est une grande direction qui s’intéresse à un paramètre important à savoir l’information. Votre avis ?
Vous savez mieux que moi que par le passé, c’était le service de la communication. Aujourd’hui, c’est l’une des plus grandes directions de la maison. La Dsicom est née et évolue avec plusieurs branches. La radio n’est plus seulement le vecteur de l’information ici, nous avons également la télévision hémicycle, la presse écrite, le service digital… Il y a tous ces départements qui ouvrent l’Assemblée nationale au monde entier. Surtout partout où on a envie de suivre l’actualité de l’Assemblée nationale du Bénin, on y a accès facilement.
La question de la sécurité sociale est depuis un talon d’Achille pour plusieurs mandatures. Quel est l’état de la sécurité sociale pour le personnel à l’ère de la 8ème Législature ?
Je disais tantôt que nous allions aborder les insuffisances que nous avons notées. C’en est une. C’est vrai que la 8ème Législature a joué parfaitement son rôle dans le cadre de la sécurité sociale. Il y avait une petite dette, mais importante car il s’agit de six mois d’arriérés de cotisations à verser à la Caisse nationale de sécurité sociale qui ont été déjà prélevées sur les salaires du personnel mais qui n’avaient pas été reversées sous la 7ème Législature. Mais, je crois que nous sommes encore à deux mois de la fin de 8ème Législature. J’ai toujours espoir qu’elle ne finira pas sans régler cette problématique. Chaque mois, la huitième Législature reverse toutes les cotisations prélevées à la Cnss de façon très régulière.
Propos recueillis par Martial Agoli-Agbo
(Br Ouémé-Plateau)