Contrairement aux rumeurs qui circulent sur les réseaux sociaux, il n’y a aucun cas de décès de patients du virus Lassa au Centre hospitalier départemental de l’Ouémé. C’est l’assurance que le directeur départemental de la santé de l’Ouémé, Dr Simplice Tokpo, a donnée au journal ‘’Le Matinal’’ la semaine écoulée.
« Je n’ai entendu parler d’aucun décès de patient ici au bloc opératoire du Chud. C’est de la désinformation ». Voilà le démenti formel apporté par le directeur départemental de la santé de l’Ouémé, Dr Simplice Tokpo. Il a d’abord mis un accent particulier sur ce qu’est le virus Lassa, comment il se propage et les mesures du gouvernement. Le virus Lassa, at-il confié, tire son nom de la ville nigériane où il a été détecté pour la première fois en 1969 chez une infirmière qui est tombée malade. Elle est décédée après avoir infecté deux autres soignants. Les premiers symptômes sont la fièvre, un malaise général, des nausées, des vomissements, la diarrhée, des maux de tête, des douleurs abdominales et des maux de gorge. Un œdème et des saignements peuvent également être observés au niveau du cou et du visage. La fièvre Lassa est endémique et sévit régulièrement au Nigéria, en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone. L’incidence de la maladie a augmenté ces dernières années, l’instabilité politique ayant facilité l’afflux de réfugiés dans les zones touchées. Des cas sporadiques ont récemment été signalés dans des pays considérés comme exempts de fièvre Lassa, notamment le Mali, le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Le virus fait également rage au Bénin, avec deux foyers enregistrés en 2014 et 2016. En effet, la fièvre Lassa est la fièvre hémorragique la plus importée dans les pays du Nord, avec plus de 20 cas recensés depuis 1969. Le principal réservoir des virus Lassa est un petit rongeur domestique appelé Mastomys natalensis. Le virus se transmet à l’homme par contact avec les déjections animales (urine, fèces). Beaucoup de ces rongeurs vivent à proximité ou à l’intérieur de nos maisons et ont un taux d’infection pouvant atteindre 80%. Les contacts entre l’homme et la source sont donc très fréquents dans les zones rurales et le nombre de personnes infectées vivant dans des zones endémiques peut atteindre 50%. Le virus peut également être transmis d’une personne à l’autre par contact cutanéo-muqueux avec les fluides corporels d’un patient, en particulier en milieu hospitalier. Concernant la réponse sanitaire, le gouvernement et ses partenaires mettent en place une série de mesures pour contenir le risque. Au sein du système des Nations Unies au Bénin, l’Unicef, l’Oms et l’Unfpa sont en première ligne pour arrêter la propagation de la maladie. Comme activités inclues, la sensibilisation du public par le biais des radios locales est privilégiée. Grâce à un protocole d’accord mené par Plan international Bénin et l’Unicef, une cinquantaine de radios locales ont diffusé quotidiennement des messages de prévention pour aider les gens à comprendre la maladie et à mieux respecter les règles de prévention comme le lavage des mains. Le volet renforcement des capacités initié par le gouvernement béninois comprend l’envoi d’équipes techniques dans les hôpitaux locaux, la construction de centres de traitement et d’isolement, des gants pour les examens et révisions utérines, des flacons de liquide hydroalcoolique, des boîtes de préservatifs masculins, la fourniture du savon solide et la protection des personnes guéries de la fièvre de Lassa. « Nous tenons à informer tout le peuple béninois que cela est une grande inquiétude et que toute l’équipe s’engage à continuer à travailler pour empêcher que ce virus ne s’installe et ne se propage dans notre cher pays le Bénin. C’est garanti », rassure le directeur départemental de la santé, Simplice Tokpo.
M.A-A (Br Ouémé-Plateau)