Les relations entre le Bénin et le Niger demeurent tendues. Une semaine après la décision du président Patrice Talon de bloquer l’expédition du pétrole nigérien via la plateforme de Sèmè-Podji dans le cadre du projet de pipeline, Niamey maintient sa position. La junte au pouvoir au Niger refuse de rouvrir les frontières avec le Bénin. Le premier ministre nigérien, Ali Mahamane Lamine Zeine, lors d’une conférence de presse le samedi 11 mai 2024, a justifié la fermeture de la frontière de son pays avec le Bénin, par la présence de bases militaires françaises au Bénin pour attaquer le Niger. Cependant, la réalité de cette présence militaire française au Bénin est remise en question. L’ambassadeur de France près le Bénin, Marc Vizy, a abordé cette question lors de son passage sur une radio du septentrion. A en croire le diplomate français, il n’y a pas de base militaire française sur le territoire béninois. « Dans le domaine de la formation en 2021 et 2022, pendant un an à peu près, il y a eu à Tanguiéta puis à Kandi une quarantaine de militaires français qui sont venus former et entraîner les nouvelles recrues béninoises. Mais ils étaient dans des enceintes et dans des casernes béninoises. Ce n’était pas du tout des bases françaises », a démenti Marc Vizy. Pour étayer son argumentaire, l’ambassadeur de France près le Bénin a indiqué que les quarante militaires français « ont pris des cohortes de jeunes militaires qu’ils ont gardés pendant deux mois et les ont entraînés aux combats contre les djihadistes ». C’est donc pour cette raison qu’on a pu voir des militaires français sur les terrains pour entraîner les jeunes militaires béninois. « Ça a été mal interprété. Ce n’est pas du tout des bases françaises », a-t-il précisé. Pour clore ses propos Marc Vizy, a souligné que ces 40 militaires français sont partis il y a un an.
Patrice Zoundé (Coll)