La tension entre Gratien Ahouanmènou et l’Union progressiste le Renouveau (Up le Renouveau) est montée d’un cran dans la journée du mardi 17 juin 2025. Faisant suite à la sommation du secrétaire général Gérard Gbénonchi de fournir en 48 heures, des explications sur ses prises de position tous azimuts sur son appartenance à une formation politique, le Parti du renouveau démocratique (Prd) dissout à la faveur de sa fusion avec l’Union progressiste (Up), l’intéressé a adressé une réponse musclée qui fait penser à une suite tumultueuse de la situation. Face au contenu de la réponse à la demande d’explication, beaucoup s’interrogent sur l’attitude que pourrait avoir le Conseil des sages habilité à prononcer des sanctions après l’engagement d’une procédure disciplinaire par tout membre du parti, qui le saisit. Pour en avoir une réponse claire, la rédaction de votre journal a joint un membre influent du parti Up le Renouveau dans la soirée d’hier. D’après ce dernier, la réponse de Gratien Ahouanmènou sera analysée avec minutie. De cette analyse, deux options pourraient en découler : l’option disciplinaire ou celle politique. Le premier cas de figure va consister à appliquer des sanctions qu’il sied en de pareilles circonstances et prévues par les statuts du parti. En effet, l’alinéa premier de l’article 126 des statuts stipule que tout membre coupable d’une faute ou d’un acte d’indiscipline encourt l’une des sanctions suivantes : le rappel à l’ordre, l’avertissement, le blâme, la suspension, la destitution des fonctions occupées au sein du parti, l’exclusion ou la radiation. La seconde option est celle politique. Le parti peut, de façon stratégique, renseigne notre source, décider de ne pas se prononcer et de laisser l’intéressé. « Tout est question de stratégie chez nous (Up le Renouveau Ndlr) », souligne-t-il. Selon les termes de la demande d’explication envoyée à Gratien Ahouanmènou, ses agissements contreviennent, d’une part, à la loi 2008-23 du 17 septembre 2018 portant Charte des partis politiques en République du Bénin dont l’article 11 dispose en son alinéa 2 que : « nul ne peut être membre de plus d’un parti politique » ; et d’autre part, aux statuts du parti dont l’article 41 prescrit, à l’égard de chaque membre, le devoir de « défendre le parti et son honneur partout où besoin sera » de « s’abstenir de faire des déclarations publiques contraires aux orientations du parti » et surtout, de « s’abstenir de saboter sur le terrain les décisions ou les positions prises par les instances dirigeantes à tous les niveaux ». Pour finir, notre interlocuteur a martelé que l’Up le Renouveau n’a aucun problème. « L’Up le Renouveau n’a aucun problème et n’est pas en crise. Des individus peuvent avoir des problèmes, nous allons les écouter. Un membre majeur est fâché, ce n’est pas la première fois et ce ne sera pas la dernière. Il y en aura d’autres. Si Gratien Ahouanmènou a reçu la demande d’explication, c’est parce qu’on considère que c’est notre militant. Il appartient à chacun de se découvrir », a-t-il conclu.
Serge Adanlao