Trois menaces pour la sécurité nationale pourraient tenter de secouer le Bénin géostratégiquement et géopolitiquement à savoir: le terrorisme, l’extrémisme violent et la piraterie maritime. Mais prévoyant et précautionneux, le gouvernement n’a pas manqué de prendre des mesures hardies pour le repousser et réprimer.
Les attaques terroristes au nord du Bénin n’ont pas ébranlé le déterminisme des Forces armées béninoises. Au prix de leurs vies, ils vont à l’assaut des hommes armés non identifiées. Plusieurs fois le triomphe a été du côté de l’Armée béninoise. Mais d’autres y ont laissé la vie. L’Etat béninois très sensible du départ tragique et déplorable de ses fils, leur rend hommage. En effet, entre décembre 2021 et février 2022, le Bénin a été frappé par plusieurs attaques terroristes ayant fait au total sept victimes au sein des Forces armées béninoises. Pour rendre un hommage mérité aux martyrs de la République, le gouvernement du président Patrice Talon en sa session extraordinaire du Conseil des ministres du jeudi 10 février 2022, a décidé de rendre les hommages de la Nation aux soldats qui ont péri en défendant la patrie. Dans ce cadre, la vice-présidente de la République Mariam Chabi Zime Talata a effectué du 17 au 21 février 2022, une tournée dans les garnisons pour officier les cérémonies d’hommages de la nation aux martyrs tombés au front dans les attaques meurtrières. Natitingou, Djougou, Parakou, Ouassa ont été les différentes étapes parcourues par la vice-présidente du Bénin. « À Natitingou, première étape du périple de la Vice-présidente de la République, c’est le camp Kaba qui a abrité les manifestations officielles. Les dépouilles du Lieutenant N’dah Calvin et le Caporal Ognondoun Comlan Silas ont reçu les hommages de la Nation pour leur sacrifice suprême : don de soi. Le premier a succombé suite à un échange de tirs avec les assaillants et le second piégé par l’ennemi a perdu la vie suite à l’explosion d’une mine artisanale», a rapporté le site du gouvernement béninois. Après Natitingou cap a été mis sur Djougou, où l’hommage est rendu au Sergent-Chef Kounnou Alafia Barnabé Crécel et au Caporal-Chef Orou Kpaï Yaya qui ont perdu la vie respectivement le 6 janvier et le 9 février 2022 en défendant l’intégrité du territoire national. C’était au 8ème Bataillon Interarmes de Djougou. « La tournée de la vice-présidente de la République, s’est ensuite poursuivie à Parakou. À la place d’armes du Camp Séro Kpéra de Parakou, la dépouille mortelle du Maréchal des Logis-Chef Bani Labo Soulé a reçu les hommages de la République. Le héros de 36 ans, qui a servi toute sa carrière au 2ème Bataillon Interarmes de Parakou, dans une opération de déroute des terroristes, a essuyé dans la nuit du 1er au 2 décembre 2021, des tirs auxquels il n’a pas survécu», a précisé le site gouvernement avant d’ajouter: « la tournée d’hommages de la Nation a pris fin au 1er Bataillon de Commandos parachutistes de Ouassa. Le sergent-major Togbé Hontongnon Joseph, 40 ans, tombé le 6 janvier dernier et le soldat de 2ème classe Aïdedji Denasso Uneriche, 27 ans touché mortellement le 22 décembre dernier, étaient engagés dans l’opération Mirador déclenchée pour mettre en place un bouclier de feu pour interdire d’éventuelles intrusions armées sur le territoire national».
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Compte rendu du Conseil extraordinaire des ministres du 10 févr. 2022
Un seul point était inscrit à l’ordre du jour. Il s’agit de l’examen de la situation sécuritaire aux frontières nord de notre pays. Pour la circonstance, la séance a été élargie au Haut commandement militaire.
Du point fait par celui-ci au Conseil, il se dégage ce qui suit : la portion de terre dénommée « Point triple », zone frontalière entre le Bénin, le Burkina Faso et le Niger ; que doivent prendre en charge les trois pays est considérée depuis peu comme critique en raison des actions terroristes observées.
Cet espace qui jusqu’alors n’a pas encore fait l’objet d’une action conjuguée des trois pays concernés, est également un repaire de braconniers. C’est en allant débusquer ceux-ci, le 8 février 2022 qu’une patrouille de garde forestiers d’African Parks Network (Apn) est tombée sur un engin explosif improvisé ainsi qu’une deuxième patrouille dans les mêmes circonstances, faisant au total huit (8) morts (1 agent civil d’Apn, 5 gardes forestiers ainsi que leur instructeur français, 1 agent des Forces armées béninoises) et 12 blessés.
Par la suite une patrouille de reconnaissance a subi le même sort ce jeudi 10 février 2022, faisant une nouvelle victime civile, agent de Apn, et portant ainsi le nombre d’engins explosés par mines artisanales à 3.
Le Conseil a salué la mémoire des disparus et exprimé son soutien aux blessés qui sont déjà tous pris en charge.
Par ailleurs, les échanges ont permis de mettre en exergue que la stratégie du gouvernement pour garantir la sécurité sur tout le territoire national suit son cours et s’intensifiera avec la réception prochaine des nouveaux équipements de pointe commandés.
En effet, le gouvernement a mis à la disposition des Forces armées béninoises, d’importantes ressources financières non seulement pour les équiper, mais aussi pour recruter et former du personnel.
Au regard de la nature des événements en cause, ladite stratégie déjà en cours de déploiement sera accélérée car, bien que le phénomène soit mondial et concerne particulièrement notre sous-région, il ne peut en aucun cas être au-dessus de nos moyens et n’entamera en rien notre détermination à y faire face avec succès.
C’est pourquoi le gouvernement tient à rassurer l’ensemble de nos populations que les points tenus par notre Armée sont restés infranchissables et que notre stratégie permettra de sécuriser sous peu la zone encore critique afin de garantir la paix et la sécurité sur l’ensemble du territoire national. Il les invite par conséquent à vaquer normalement à leurs occupations.
Le chef de l’Etat a saisi l’occasion pour affirmer sa conviction que toutes les vies sont importantes, y compris celles de ceux qui ont prêté le serment de défendre la patrie au prix de la leur au besoin, puis inviter le gouvernement à mettre en place des mesures spéciales de soutien aux familles de ceux qui pourraient en arriver au sacrifice suprême.
En tout état de cause, le président de la République a renouvelé sa confiance et celle du gouvernement aux Forces de défense et de sécurité, qui ont confirmé qu’elles sont en état d’honorer leur serment en s’acquittant de leur mission avec bravoure et dévouement.
Fait à Cotonou, le 10 février 2022,
Le Secrétaire Général du Gouvernement,
Edouard Ouin-Ouro.
Journaliste : Monsieur le ministre, dites-nous, de façon précise, quelles sont les réformes qui ont marqué votre secteur cette première année du second quinquennat du président Talon, notamment dans le domaine institutionnel ?
Monsieur Fortunet Nouatin : La première réforme qui, pour moi, est la plus importante est l’adoption du concept « Forces de Défense et de Sécurité ». On ne parle plus de l’armée, on ne parle plus de la police mais on parle des forces de défense et de sécurité. Ça suppose quoi ? Cela suppose une mutualisation des expertises de l’armée, de la police et des autres forces paramilitaires. Ça suppose également que l’armée est dans un ensemble pour défendre le pays aussi bien sur le plan sécurité que sur le plan défense du territoire.
La deuxième réforme, c’est la réorganisation du maillage territorial en matière de défense et de sécurité. J’avais dit qu’au lendemain des indépendances, les menaces étaient les guerres classiques. Face à ces menaces asymétriques, il est important de réorganiser le maillage territorial qui était orienté vers les confrontations conventionnelles. Donc le maillage territorial a été repris et mieux adapté à ces types de menaces aussi bien au nord contre le terrorisme, au sud contre les actes de piraterie et les actes illicites des navires étrangers. Et à l’intérieur du pays, vous avez la garde nationale qui est une réalité.
La 3ème réforme, c’est la mise en place d’un mécanisme de prévoyance militaire. Elle, la prévoyance militaire, prévient les facteurs qui vont affecter le moral de la troupe. Elle permet également d’atténuer les retombées, si malheureusement ces facteurs arrivaient quand même, sur le soldat.
Nous avons une dernière réforme C’est la mise sous tutelle du ministère de la santé des Hia, les hôpitaux d’instruction des armées. Vous savez, les Hia, c’est la superstructure dans le système de santé des armées. Elle fait preuve d’efficacité, mais malheureusement nous n’avons pas suffisamment de moyens pour faire face aux problèmes qu’ils rencontrent. Avec la mise sous-tutelle du ministère de la Santé, leurs plateaux techniques seront plus renforcés pour mieux servir toute la nation en gardant la rigueur et la discipline qui les caractérisent, gages de leur succès.
Journaliste : Vous parliez de la création d’une 4ème force, la Garde nationale. Qu’est-ce qui a motivé la création de cette force ?
La Garde nationale est essentiellement une force d’intervention. La Garde nationale est une force qui regroupe en son sein toutes les composantes des autres armées. Vous avez les para commandos qui sont reversés à la Garde nationale. Vous avez également les fusiliers marins, les fusiliers aériens qui sont reversés à la Garde nationale et, bientôt, les forces d’intervention de la Police républicaine vont rejoindre la Garde nationale.
Cette garde nationale est constituée par les éléments formés en 2019 et en 2020, qui ont reçu un nouveau type de formation qui leur permette d’être vraiment opérationnels. Donc, la Garde nationale a pour mission d’intervenir rapidement quand il y a danger à l’intérieur du territoire national. Elle a également pour mission de soutenir l’armée de terre dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Elle intervient dans les airs et dans la mer. En résumé, c’est une armée d’intervention. La Garde nationale a également une mission de protection de l’ensemble des symboles de la nation.
Source : gouv.bj