Enfin. Yayi Boni a fini par céder aux nombreuses demandes de paix formulées par Patrice Talon à son endroit. Après deux appels infructueux à l’endroit des sages et notables de Parakou de se réconcilier avec son prédécesseur, la démarche du président de la République a été enfin comprise par le président d’honneur du parti »Les démocrates ».
La volonté du président Patrice Talon de se réconcilier avec l’ex-président Yayi Boni s’est enfin réalisée. De retour au pays après plusieurs mois d’absence, le chantre du Changement et de la Refondation a eu un tête-à-tête avec le chef de l’Etat, hier mercredi 22 septembre 2021. Cette rencontre tant souhaitée par l’actuel locataire du palais de La Marina participe de la décrispation de l’atmosphère politique nationale marquée. En effet, après avoir donné le ton du contenu de sa gouvernance en 2016, Patrice Talon savait que les réformes allaient susciter des grincements de dents, mais étaient incontournables pour le développement du pays, surtout à travers la lutte contre l’impunité et la mal gouvernance. Ce sont entre autres morceaux choisis par les partisans de l’ex-président de la République pour critiquer à tort ou à raison le mode de gouvernance de Patrice Talon. Alors qu’il y a des grincements de part et d’autres deux ans après sa prise de pouvoir, le chef de l’Etat, lors d’une rencontre dans la cité des kobourou organisée par les leaders politiques qui soutiennent ses actions dans la 8ème circonscription électorale, Patrice Talon avait manifesté sa volonté de se réconcilier avec son frère et ami Yayi Boni. Pour ce faire, il avait investi les sages et notables de la localité à œuvrer pour la réalisation de ce projet. Cette demande a été réitérée par le chef de l’Etat le 21 décembre 2020, à Parakou, alors qu’il était en tournée de reddition de comptes. « Yayi Boni et moi étions comme petit frère et grand frère… J’invite les sages et notables de Parakou à travailler à la réconciliation avec mon aîné Yayi Boni », avait-il lâché à Savè et à Parakou. Désireux donc de tourner la page des relations tendues avec ses compatriotes, le chef de l’Etat avait changé de ton et s’était montré davantage conciliant. « Je suis venu ce matin demander pardon. Un enfant bien élevé ne sait que demander pardon quelles que soient les circonstances. Les évènements qui ont pu nous meurtrir par le passé doivent être oubliés », avait-il insisté. Quelques semaines plus tard, soit le 20 décembre 2020, Yayi Boni qui n’avait pas daigné réagir aux propos de son successeur était sorti de sa réserve pour montrer qu’il n’avait rien contre la personne du chef de l’Etat, mais qu’il n’approuvait pas sa méthode de travail. « En tout cas, il est notre jeune frère (Patrice Talon ndlr) et il demande aujourd’hui une réconciliation. Ce que je saurais dire : je n’ai rien de particulier avec lui. C’est-à-dire, je ne suis pas contre sa personne physique parce qu’il est une créature de Dieu. Mais attention, là où nous ne nous retrouvons pas, c’est sa gouvernance qui chicotte en ce moment tout un peuple ». Yayi Boni était donc très réservés sur le processus devant aboutir au dégel. Si le président Talon a réussi le pari aujourd’hui, c’est qu’il est resté dans sa logique de réconciliation. Il avait déjà réussi l’exploit de recevoir dans une ambiance conviviale Nicéphore Soglo au palais de La Marina courant premier trimestre 2019. Pour rappel, outre le 6 avril 2016 à Cotonou lors de la passation de pouvoir et quelques semaines plus tard à Abidjan en présence des présidents Alassane Ouattara et Faure Gnassingbé, Patrice Talon n’a plus rencontré officiellement son prédécesseur.
Odi I. Aïtchédji