Comme annoncé par « Le Matinal » dans sa livraison du mercredi 22 septembre 2021, le président Patrice Talon a échangé avec son prédécesseur Yayi Boni hier. La rencontre du Palais de La Marina n’aura pas été effective sans l’implication personnelle d’un homme. Il s’agit de l’ancien président nigérian Olushegun Obasanjo.
Le rapprochement Talon-Yayi est à mettre à l’actif d’un homme. L’ancien président nigérian, Olushegun Obasanjo, qui a joué un rôle déterminant dans le rétablissement de la démocratie dans son pays a pesé de tout son poids pour qu’enfin la réconciliation souhaitée par le chef de l’Etat béninois soit une réalité. De sources dignes de foi, la médiation qui a enfin abouti au tête-à-tête de ce mercredi est un œuvre de longue haleine. Les dés avaient été jetés depuis 2019 quand la délégation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) avait accompagné l’ancien président à Cotonou pour rencontrer son successeur. Malheureusement, cette séance qui aurait pu apparaître comme le point d’orgue du dialogue amorcé dans le temps après les élections législatives n’a pas eu lieu. Le président Yayi Boni qui était rentré sur Cotonou avec la délégation chargée de l’introduire au cabinet du président Talon, avait préféré on ne sait pour quelle raison s’adonner à son sport favori : le populisme. Alors que le cortège était en partance de l’aéroport pour la Présidence de la République, le successeur de Mathieu Kérékou au pouvoir a fait arrêter sa voiture pour descendre et saluer des militants de son parti. Par la suite, il partira dans ses rencontres politiciennes personnelles, et finira par faire faux bond à la délégation en ne se présentant pas avec elle au Palais pour l’audience. La première tentative de réconciliation organisée par le président Obasanjo venait ainsi de foirer mais le militaire retraité ne baissera pas la garde. Deux années plus tard, c’est-à-dire en août dernier, il est revenu à la charge. Cette fois sera visiblement la bonne car après l’audience qu’il a eu avec Patrice Talon, les lignes ont bougé. Non seulement il a bénéficié d’un vaste domaine de 500 hectares pour un, projet agro-alimentaire (la culture d’igname dans le Plateau), mais il a surtout réussi à inscrire dans l’agenda du président Talon, cette audience mémorable qui restera graver dans l’histoire.
Serge Adanlao