L’Ong américaine « Vérité » a procédé, le jeudi 13 juin 2024, au renforcement des capacités des centrales et confédérations syndicales, des artisans et des travailleurs domestiques sur les indicateurs du travail forcé. C’était au centre Anouarite à Abomey-Calavi.
Si, selon la Convention de l’Organisation internationale du travail (Oit) sur le travail forcé de 1930, ratifié par le Bénin, « le terme travail forcé ou obligatoire désignera tout travail ou service exigé d’un individu sous la menace d’une peine quelconque et pour lequel ledit individu ne s’est pas offert de plein gré », il s’agit pour, ‘’Vérité » d’apporter beaucoup plus d’informations sur cette notion aux acteurs syndicaux. « Quand vous prenez le code du travail du Bénin, l’article 3 l’interdit le travail forcé. C’est une thématique qui est restée inconnue et quand on parle des indicateurs sur le travail forcé, c’est comment pouvoir l’identifier et ça s’adresse aussi bien aux inspecteurs et aux syndicalistes. Les syndicats sont là pour la veille et la prévention. Et nous voulons discuter sensibilisation et prévention afin qu’ils comprennent que ce thème de travail forcé existe », a fait savoir Laurette Tovalou Ekon, directrice pays de l’Ong Vérité Flip. Le projet d’indicateurs du travail forcé est un projet de renforcement des capacités financé par le département du travail des Etats-Unis (Usdol) et mis en œuvre par Vérité, Inc.
Objectifs visés
Cette formation des syndicats vise trois (03) principaux objectifs à savoir : améliorer les connaissances en matière de travail forcé, renforcer notre capacité à identifier le travail forcé et à orienter les victimes vers les services appropriés et solliciter un feedback sur le projet du programme aux fins d’amélioration. Au lancement de cette formation, Frédéric Taly Membre de l’Ong ‘’Vérité’’ et expert formateur sur les indicateurs du travail forcé a dit toute sa satisfaction d’être présent au Bénin. Un pays qu’il affectionne beaucoup. « Au Bénin, des efforts sont faits pour éliminer la traite des êtres humains à travers la mise en place de normes et de structures opérationnelles dont l’action peut impacter durablement ce phénomène », a indiqué Laurette Tovalou Ekon.
Toutefois, force est de constater que le travail de prévention et de lutte contre les phénomènes de la traite et des pires formes de travail des enfants doit se poursuivre. De nombreuses personnes encore victimes d’abus, d’exploitation et de maltraitance continuent de souffrir en silence, malgré l’existence de mécanismes institutionnels de protection sociale et de prise en charge. C’est en ce sens que l’action de l’Ong « Vérité » trouve tout son sens afin de permettre aux syndicats d’être mieux outillés pour lutter efficacement contre le travail forcé et la traite des êtres humains, de s’approprier les normes internationales y relatives, de mieux connaitre les cadres juridiques et politiques du Bénin relatifs à ces deux phénomènes. Pour atteindre ces résultats, il faudra bien évaluer les risques il est indispensable de bien appréhender les causes profondes du travail forcé, d’en évaluer les risques afin de mieux les prévenir. C’est à ces conditions que les syndicats en partenariat avec les ministères compétents et les autres acteurs pertinents du secteur pourront conduire des interventions efficaces en utilisant les indicateurs contextualisés prenant en compte les spécificités du Bénin a indiqué la Directeur-Pays de « Vérité ». Signalons que « Vérité » est une Ong américaine crée en 1995 dans l’Etat de Massachussetts avec pour vision un monde où le milieu du travail est débarrassé de tous abus et injustices. Au Bénin, « Vérité » met en œuvre le projet sur les indicateurs de travail forcé (FLIP-Forced Labor Indicators Project), sur un financement du ministère américain du travail.
Sergino Lokossou