Dans la matinée du mardi 07 novembre 2023 s’est ouvert le onzième dossier de la session criminelle 2023. A cette occasion, un individu a été libéré au bénéfice du doute par le tribunal de Lokossa pour vol qualifié. Le plaignant, est un professeur d’anglais. Les faits remontent à 2018 à Dogbo dans le département du Couffo.
Un soir, alors qu’il revenait des cours, il a constaté que deux hommes sur la même moto l’ont suivi, l’un cagoulé et l’autre avec un chapeau. Ils ont réussi à le rattraper et l’ont battu avant de lui arracher sa moto de marque Haoujue noire. La victime s’est relevée difficilement et est allée porter plainte au commissariat. Cinq mois après, il est invité au commissariat pour identifier ses agresseurs parmi une quinzaine de détenus. Le professeur est arrivé et a pointé du doigt l’un des détenus en la personne de Gérard Hessou qui a comparu devant le tribunal. A la barre, il a reconnu avoir opéré plusieurs braquages dans le milieu et a nié avoir volé la moto du professeur. Le plaignant quant à lui, a soutenu avoir reconnu le prévenu grâce à son chapeau qu’il a abandonné sur les lieux, son teint et son visage. Le ministère public représenté par Marcel Nouti a démontré la réunion des éléments constitutifs des faits de vol avec violence à l’égard de l’accusé. Il a ensuite rappelé les articles du code pénal qui punissent ces infractions notamment les articles 379, 382, 626 et 630. Le ministère public n’ayant trouvé aucune situation atténuante pour amoindrir la peine de l’accusé, a requis contre lui 10 ans de réclusion criminelle et le payement de 420.000 FCfa à titre de dommages et intérêts. La défense représentée par maître Alphonse Djogbénou a plaidé la clémence de la cour pour son client Gérard Hessou. Dans sa plaidoirie, la défense a fait remarquer à la cour les points noirs qui existent dans le dossier. Le délai de temps pour retrouver le voleur. Elle a mis en exergue le fait que l’évènement soit produit au crépuscule et cinq mois après, juste un coup d’oeil a permis de retrouver le présumé voleur. Maître Alphonse Djogbénou a invité la cour à miser sur la prudence dans cette affaire criminelle. La défense s’est aussi demandée si c’est réellement Gérard Hessou que la victime a vu. La victime a prétendu avoir été molestée et avoir reçu des coups de coupe-coupe au bras, toutes choses qui n’ont pas pu être démontrées par un certificat médical. L’avocat estime donc qu’on ne peut retenir la violence contre son client. Maître Alphonse Djogbénou a fait observer également que plusieurs personnes ont été entendues dans ce dossier, mais au jour du procès, il n’y a que la parole du plaignant contre celle de l’accusé. Le conseil a démontré que si la violence n’est pas prouvée, on ne peut qualifier l’affaire de vol avec violence. Par ailleurs, la victime n’a pas pu expliquer que c’est l’accusé qui lui a arraché sa moto. La défense a plaidé pour que la cour donne à l’accusé sa liberté. Le tribunal après en avoir délibéré, a acquitté au bénéfice du doute Gérard Hessou. Le tribunal était composé pour cette audience du Président Mitondji Tonassou Adoko, des assesseurs Michel Djobodé, Sandra Johnson, Anselme Nouwakpo, Marc Gbègnidé. Le ministère public a été représenté par maître Marcel Nouti et à la plume, on avait maîtres Odilon Rock et Chikpan. La défense a été assurée par Alphonse Djogbénou. Notons que le douzième dossier inscrit au rôle de cette session liée à un fait d’assassinat a été renvoyé par le tribunal pour défaut de signification de l’ordonnance de renvoi à l’accusé déjà en liberté provisoire. La procédure est donc renvoyée au 15 novembre 2023 date de clôture de la session.
J-E.C. (Br Mono-Couffo)