Le 25 avril prochain, le monde entier célébra la Journée internationale de lutte contre le paludisme. A cette occasion, le Bénin va officiellement lancer la campagne nationale de vaccination contre ce mal qui continue toujours de faire des ravages en Afrique en général et au Bénin en particulier. Sur l’un des numéros de la matinale 5/7 matin de la télévision nationale, le directeur de la vaccination et de la logistique à l’Agence nationale des soins de santé primaire, Dr. Landry Kaucley, est revenu sur les avantages et la cible concernée par cette campagne de vaccination contre le paludisme au Bénin.
Le Bénin va démarrer le jeudi 25 avril 2024, la campagne de vaccination contre le paludisme ce qui va marquer une avancée significative dans la lutte contre cette maladie, première cause de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans au plan national. A quelques jours du début de cette campagne, le Directeur de la vaccination et de la logistique à l’Agence nationale des soins de santé primaires, Dr. Landry Kaucley est intervenu sur l’un des numéros de la matinale 5/ 7 matin de la télévision nationale, Ortb. « C’est un vaccin innovant qui rentre dans l’arsenal des mesures préventives de lutte contre le paludisme et nous sommes actuellement à pied d’œuvre pour que nos enfants bénéficient désormais de cette stratégie de lutte contre le paludisme afin de réduire la mortalité et la morbidité qui sont liées à cette maladie », a renseigné Dr. Landry Kaucley pour montrer les innovations qu’il y a dans ce vaccin contre le paludisme. A en croire le Directeur de la vaccination et de la logistique, le vaccin est déjà été utilisé dans trois (03) pays à grande échelle et plus de 6 millions de doses. 2 millions d’enfants ont été déjà vaccinés. « Les données que nous avons en termes de résultat, c’est que ce vaccin utilisé avec toutes les mesures préventives actuelles de lutte contre le paludisme peut permettre de réduire jusqu’à 75 % les épisodes palu chez les enfants qui ont été vaccinés. Il y a aussi en termes de chiffres que ce vaccin permet de prévenir plus de 32 % des hospitalisations pour cas graves et permet de réduire d’au moins 13 %, la mortalité infantile de façon globale. C’est un vaccin qui a eu un long chemin plus de 20 ans avant d’être mis au point vu la complexité du germe et vu aussi le fait que ce n’était pas facile d’arriver à développer un tel vaccin », a-t-il ajouté. Selon lui, en termes de spécificité, le processus de développement du vaccin est similaire au vaccin qu’on utilise déjà dans le programme élargi de vaccination. « Donc, ce n’est pas un processus différent des anciens vaccins que nous avons déjà. C’est un vaccin inactivé. C’est un vaccin qui peut être administré avec les autres vaccins en plusieurs séries, notamment pour le cas d’espèce, trois (03) séries primaires avant la première année de vie et une injection au cours de la 2ème année de vie pour avoir une protection maximale pour l’enfant », a fait savoir Dr. Landry Kaucley.
La cible concernée
Selon ses explications, la cible concernée par cette vaccination, ce sont des enfants dont l’âge est compris entre 6 mois et 23 mois. « La première année de vie donc de 6 à 11 mois, nous donnons les trois injections comme on le fait d’habitude aux enfants au cours de la première année de vie et il y a une deuxième dose de rappel qui est donnée à 18 mois. Donc, c’est pour ça, la tranche d’âge est cadrée entre les 6 mois et les 24 mois. En première intention, cette vaccination est destiné aux enfants maintenant un adulte qui se retrouve en situation d’immunité similaire à l’immunité d’un enfant donc les adultes qui ont perdu leur immunité naturelle acquise avec le temps peuvent effectivement dans ce cas reprendre leur immunité à travers une vaccination », a expliqué le Directeur de la vaccination et de la logistique. A entendre ce dernier, le plan de déploiement de ce vaccin se fera par phase. Il a ainsi précisé que les zones où il y a une forte transmission de cas de paludisme seront priorisées durant cette campagne de vaccination. « Nous allons prioriser les zones où il y a une forte transmission de cas de paludisme. Il y a beaucoup de cas de paludisme et beaucoup de décès. Donc, il y a une cartographie du pays qui est fait en termes de risque de paludisme et le déploiement se fera progressivement au prorata de la disponibilité des doses de vaccin en partant des zones à risque très élevé vers les zones où le risque est moins élevé », a fait observer le chef de la vaccination au Bénin.
Les zones ciblées
Lors de son intervention sur la télévision nationale, Dr. Landry Kaucley a indiqué que cette campagne de vaccination contre le paludisme va démarrer dans trois (03) zones dont Banikoara dans le Nord, Savalou, Bantè dans le Centre et Allada, Toffo, Zè dans le Sud. « Après 3 mois, nous allons intégrer 13 autres zones sanitaires qui sont à risque également élevé et nous serons à 16 zones sanitaires sur les 34 que nous avons et ensuite, nous allons nous rendre dans les 14 autres zones sanitaires dont le risque n’est pas aussi élevé que les 16 zones sanitaires que je viens d’évoquer », a-t-il conclu. Pour rappel, en janvier 2024, les premières doses de vaccins antipaludiques ont été réceptionnées par le ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin. Au total, 215.900 doses du vaccin contre le paludisme ont été réceptionnées, faisant ainsi du Bénin, le quatrième pays à recevoir les doses de vaccins après le Cameroun, la Sierra Leone et le Burkina Faso.
Patrice Zoundé (Coll)