Le parti Force cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) se vide. Des démissions sont enregistrées depuis peu au sein de cette formation politique de l’opposition, la seule qui a pu participer aux élections depuis l’avènement du système partisan.
Paul Hounkpè a des soucis à se faire. Avec les démissions qui s’observent depuis quelques temps au sein de ce parti, il y a bien de quoi nourrir des inquiétudes pour cette formation politique à quelques mois des élections législatives de 2023. Après les élus communaux du septentrion et récemment du coordonnateur de la 6ème circonscription électorale Rémi Agossou et les siens, c’est au tour de Clément Koutchadé de claquer la porte de cette formation politique qui peine déjà à retrouver ses repères depuis le départ, le 05 avril 2019, du leader charismatique de ce parti, l’ex-président Boni Yayi. Dans sa correspondance en date du 04 octobre 2021, l’ancien directeur de l’Office national du bois (Onab) dénonce le mode de gestion au sein de cette formation politique de l’opposition. Ces récriminations s’apparentent à celles exprimées par Rémi Agossou selon qui, plusieurs mises en demeure adressées aux instances supérieures du parti seraient restées sans suite. Ces défections n’augurent pas d’un bon lendemain pour le parti des cauris. Au demeurant, elles révèlent la fragilité de cette formation politique pourtant censée être le porte-flambeau de l’opposition. Dans ces conditions, Paul Hounkpè pourrait-il concrétiser son rêve de réunir l’opposition au sein d’un creuset pour mieux affiner les stratégies ? Incapable de mettre fin à la saignée dans sa propre famille politique, comment le chef de file de l’opposition parviendra-t-il à avoir des arguments convaincants pour rallier les autres à son projet? Ce sont là autant de questions qu’on se pose au regard de la déconfiture progressive qui s’observe au sein des cauris. Ce qui risque de fragiliser fortement le rouleau compresseur de cette formation politique dans la perspective des élections législatives de 2023.
Paul Hounkpè visiblement impuissant
Au fil des jours, les faits semblent donner raison aux détracteurs du Secrétaire exécutif national de la Force cauris pour un Bénin émergent, promu Chef de file de l’opposition conformément aux dispositions de la loi n°2019-45 du 25 novembre 2019 portant statut de l’opposition en République du Bénin. Depuis son avènement aux plus hautes charges du parti, Paul Hounkpè ne cesse d’essuyer des crises au sein de sa formation politique. L’homme est accusé de gérer le parti de façon cavalière et d’’œuvrer à la division des cadres. Selon certaines indiscrétions, une dictature interne instaurée au sein du parti et ceux qui osent critiquer les décisions prises au sommet sont systématiquement mis à l’écart. A les croire, leur récente suspension de toute activité du parti à quelques encablures de la dernière élection présidentielle est symptomatique de la politique de division et de la dictature interne instaurée par une minorité au sein du parti. Pour eux, le Secrétaire exécutif national est pris en otage par certains cadres du parti qui le manipulent à leur gré, afin de régler des comptes à l’interne. L’autre réalité qui traduit le mauvais fonctionnement du parti est la non-organisation d’un congrès depuis les dernières élections pour faire le bilan de la participation au scrutin. Le management du parti et la gestion des ressources humaines échappent visiblement à Paul Hounkpè. Dans ces conditions, l’avenir du parti paraît fortement compromis. Pour beaucoup d’observateurs, la descente aux enfers ne fait que commencer au sein des cauris.
Gabin Goubiyi