Dans le cadre de la mise en œuvre du projet de Valorisation des résultats de recherche et de l’innovation en Afrique de l’Ouest (Varriwa), le ministère en charge de la Recherche scientifique au Bénin, tient à l’Université d’Abomey-Calavi (Uac), un atelier Business to Business (B to B). Lancée le jeudi 17 avril 2025, cette rencontre se veut être un creuset pour créer des relations entre chercheurs et secteur privé.
Le projet Varriwa a pour objectif de créer un environnement propice au transfert de technologies à innovation durable dans les pays de la sous région, et notamment ceux pilotes du projet dont le Togo, le Burkina Faso, le Sénégal et bien entendu le Bénin. Aussi, vise-t-il à informer et former les acteurs du secteur de la recherche et de l’innovation sur les politiques de recherche dans les pays, les valoriser, créer un réseau d’acteurs de la recherche et de l’innovation, et faciliter la coopération entre chercheurs et le transfert de technologies. Ainsi, le présent atelier B to B donne l’occasion de présenter au secteur privé, les produits issus des résultats effectués par les chercheurs dans quatre universités publiques du Bénin, en l’occurrence ceux qui ont gagné ce projet, notamment l’Université d’Abomey-Calavi (Uac) et l’Université de Parakou (Up). « C’est l’occasion pour nous de montrer au secteur privé que les chercheurs sont capables de trouver des solutions et sont capables de trouver ces solutions lorsque les problèmes sont bien posés et soutenus par un financement cohérent. Les chercheurs ont des solutions et ils savent trouver des solutions à de nouvelles problématiques si les conditions de financement sont réunies, et les financements ne doivent pas venir que des gouvernements », a déclaré le Pr Honorat Satoguina, Coordonnateur du projet Varriwa. A en croire ce dernier, le projet Varriwa a permis d’avoir en un temps record, 26 brevets dans les universités du Bénin, par des chercheurs qui se sont penchés sur des questions qui leur sont soumises à travers un appel à projet régional, et sélectionnés à l’issue d’une compétition. « Ce sont ces résultats qui nous amènent aujourd’hui à réunir le secteur privé à prendre connaissance de ces résultats et à découvrir le potentiel de nos chercheurs qui sont prêts pour accompagner notre secteur privé », a-t-il expliqué. Les rencontres B to B qui font objet de cet atelier, sont une opportunité de réunir les acteurs clés de la recherche et des innovateurs avec les partenaires techniques et financiers, ainsi que les décideurs afin de desceller les succès obtenus, de promouvoir les impacts générés, et d’ouvrir la voie à des collaborations futures. Par ailleurs, Pr Honorat Satoguina indique que les résultats que le projet Varriwa a permis d’obtenir, montrent que ses objectifs sont atteints.
Un modèle de coopération régionale
A sa suite, à travers un plaidoyer, Fawaz Taïrou, représentant l’Agence universitaire de la francophonie (Auf), indique que pour un impact durable du Varriwa, il est essentiel de consolider les acquis, de renforcer les synergies et de mobiliser durablement, les ressources humaines, techniques et financières nécessaires. « C’est dans cet esprit que je souhaite lancer un appel fort à l’action aux décideurs politiques pour qu’ils inscrivent durablement la valorisation de la recherche dans leurs politiques publiques, et qu’ils soutiennent la mise en place d’environnement propice à l’innovation, des infrastructures adaptées, des incitations fiscales, des mécanismes de financement… Au secteur privé pour qu’il s’implique davantage dans des partenariats stratégiques avec le monde de la recherche. Aux institutions financières pour qu’elles proposent des dispositifs au financement des innovations issues de la recherche, avec des conditions souples et des outils de partage de risque », a-t-il exhorté puisque persuadé que c’est dans cette collaboration que naîtrons les solutions innovantes adaptées aux réalités du continent. Pour sa part, Rogatien Tossou, au nom de la ministre en charge de la Recherche scientifique au Bénin, soutient qu’avec la conduite technique de l’Auf, le projet Varriwa s’impose désormais comme un modèle de coopération régionale, ambitieuse et structurante. « Le gouvernement se réjouit vivement de ces avancées substantielles, fruit d’une vision structurée et d’une gouvernance orientée résultats. Il tient donc à saluer la pérennisation de telles dynamiques vertueuses qui participent pleinement à l’ancrage du Bénin dans l’économie du savoir », a-t-il souhaité. De ses propos, il ressort que leministère en charge de la Recherche scientifique au Bénin, formule le vœu ardent d’une deuxième phase du projet Varriwa afin de consolider les acquis et d’élargir le spectre de ses impacts. Il exhorte les chercheurs, les universités et les décideurs à intégrer ces priorités dans leurs feuilles de route à travers leurs plans de travail annuel et leurs prévisions budgétaires.
Karol B. Sékou (Coll)