Les autorités béninoises poursuivent leur combat pour le rapatriement de tous les trésors royaux pillés. La dernière action en date est relative à la récade du roi Béhanzin, un sceptre traditionnel ayant appartenu à l’ancien souverain du royaume du Dahomey. L’objet, qui devait être mis en vente aux enchères à Paris vendredi 20 décembre 2024, est lié à un héritier d’un ancien soldat des troupes coloniales. Selon les versions, il aurait été « offert » ou « pillé », mais dans tous les cas, la vente a été suspendue au dernier moment.
Le ministre béninois en charge de la Culture, Jean-Michel Abimbola, a réagi fermement à cette situation. Il a précisé que les autorités béninoises ont été alertées de la vente après la diffusion d’un reportage sur Rfi, et se sont immédiatement mobilisées pour obtenir la suspension de l’enchère. Ce geste fait partie d’une initiative plus large du gouvernement béninois pour récupérer les objets du patrimoine national qui ont été pris durant la période coloniale.
Le ministre Abimbola a rappelé que, dans le cadre de la politique de valorisation des collections nationales et du rapatriement du patrimoine, le Bénin cherche activement à récupérer cette récade, composée de deux parties. Il a indiqué : « Le Bénin a appris qu’il y avait la vente de deux objets du roi Béhanzin : son gubasa, un sabre, et son makpo, un sceptre. Grâce à l’appui du ministère français de la Culture, nous avons obtenu la suspension de la vente. »
Le ministre a également souligné que tous les objets pillés à l’époque ne se retrouvent pas systématiquement dans les collections publiques françaises, précisant que certains se trouvent entre les mains de confessions religieuses ou de personnes privées. En ce qui concerne la récupération de la récade, Jean-Michel Abimbola a affirmé que le Bénin n’a pas l’intention de participer aux enchères. « Nous ne mettons pas ces objets sur le marché car le Bénin n’a pas vocation à faire monter les enchères. Nous utilisons tous les mécanismes possibles et légaux pour obtenir leur rapatriement », a-t-il insisté. Les discussions sont actuellement en cours non seulement avec les autorités françaises, mais aussi avec la famille propriétaire de l’objet et la maison de vente.
Léonce Adjévi