L’Institut des artisans de justice et de paix (Iajp) a organisé, le jeudi 20 février 2025, un débat au Chant d’Oiseau à Cotonou, portant sur le thème : « Pour un développement durable et équilibré : l’urgence de viabiliser les régions défavorisées ».
Trois panélistes ont croisé leurs points de vues à l’occasion. Il s’agit de Maryse Glèlè Ahanhanzo, consultante ; Nourou-Dine Saka Saley, consultant et juriste et l’ancien ministre Gustave Dépo Sonon. A l’entame, Maryse Glèlè Ahanhanzo, a défini le développement durable comme étant la capacité des générations présentes, à satisfaire leurs besoins sans compromettre ceux des générations futures. Elle a expliqué que le développement durable repose sur trois dimensions essentielles : économique, sociale et environnementale. Elle a insisté sur le fait que le développement durable doit prendre en compte ces trois dimensions, mais aussi les spécificités régionales et la jouissance des droits humains sur tout le territoire. De son côté, Nourou-Dine Saka Saley, consultant et juriste, a souligné que la viabilisation des régions nécessite à la fois une intervention de l’État et une contextualisation du développement. Selon lui, le développement ne doit pas être réduit à une question de modernité, mais doit se fonder sur des critères concrets comme l’accès à des soins de qualité, à une éducation adéquate et à la justice. L’ancien ministre Gustave Dépo Sonon a ajouté que le développement durable repose sur un modèle qui assure le bien-être des générations actuelles sans compromettre celui des générations futures. Les débats ont mis en lumière les inégalités régionales persistantes. Maryse Glèlè Ahanhanzo a suggéré la mise en place de critères nationaux pour évaluer et suivre l’évolution des zones défavorisées, afin d’éviter de devoir intervenir en urgence. Nourou-Dine Saka Saley a, quant à lui, déploré que malgré la construction d’hôpitaux modernes, une grande partie de la population n’y ait toujours pas accès, évoquant notamment la situation difficile liée à la prise en charge des soins, comme la dialyse, qui n’est plus financée par l’État depuis quelques années. Le Père Arnaud Eric Aguénounon, directeur de l’Iajp, a conclu la soirée en appelant à une mobilisation collective pour assurer l’équité territoriale. Il a adressé un message aux populations des zones rurales défavorisées, telles que celles de Kalalé, Cobly, Banikoara et Tanguiéta, leur assurant que leurs réalités étaient prises en compte et que des actions seraient entreprises pour les soutenir.
Léonce Adjévi