Le gouvernement a réagi à la polémique alimentée depuis quelques jours autour d’une probable révision de la constitution. Par la voix de son porte-parole, Wilfried Léandre Houngbédji, le gouvernement s’est inscrit en faux contre toute velléité de révision de la constitution portée par l’exécutif et son chef. Il dénonce une énième manœuvre de l’opposition béninoise visiblement en panne d’arguments et de stratégie politique. Lire ses propos.
« Si l’opposition, c’est le fait d’apporter la contradiction au gouvernement en place, c’est le fait de faire des propositions alternatives pour se projeter devant l’opinion comme étant une force crédible, l’opposition n’est cependant pas invention, entretien de polémique inutile notamment sur de sujets qui n’en valent pas la peine. Vous évoquez un projet de révision de la constitution qui à ce jour n’existe pas et du point de vue du chef de l’Etat, je crois que toutes les clarifications ont été apportées en tant que de besoin et réitéré chaque fois que nécessaire. C’est le président Patrice Talon qui a fait réviser la constitution dans un contexte où l’Assemblée nationale lui était acquise à 100% et qui à cette époque-là n’a pas jugé utile de sauter les verrous de limitation de mandats sachant très bien qu’à la prochaine occasion, l’opposition serait certainement présente à l’Assemblée nationale. Il ne l’avait pas fait. Bien au contraire, il a fait mettre dans cette constitution qu’au Bénin, nul ne peut de sa vie effectuer plus de deux mandats présidentiels. Ne demandez pas à celui qui avait toute latitude, toutes les coudées franches de faire ce que soupçonnent les gens, qui ne l’a pas fait, de le faire dans un contexte où cela générerait forcément des polémiques et des discussions inutiles. Du reste, le président de la république a réitéré chaque fois et vous avez vu lors de son dernier entretien, il a indiqué que pour sa succession en 2026, forcément que l’échéance viendra et il n’a pas évoqué de possibilité pour lui-même d’être encore de la partie. Que l’on touche à la constitution à un moment ou à un autre, participe de la dynamique démocratique, dès lors que cela se fait conformément aux textes de la république. En l’espèce, il m’a semblé avoir entendu pour autant que mes souvenirs restent fidèles à ce qui a été dit, le président de l’Assemblée nationale, à l’occasion de son investiture, indiquer entre autres chantiers possibles de la législature actuelle, qu’il serait envisageable de toucher à quelques aspects de la constitution tout en préservant le caractère républicain de l’Etat et la limitation des mandats. Dès lors que vous maintenez ces fondamentaux, il n’y a plus de débat sur l’instauration d’une nouvelle république ou d’une nouvelle constitution, et là encore, faudrait-il le rappeler, la révision de novembre 2019, a pris le soin de préciser qu’elle n’emportait ni une nouvelle république ni une nouvelle constitution. Toutes garanties avaient été prises et données pour éviter des querelles inutiles. Et donc en conclusion, j’ai le sentiment que ceux qui agitent l’idée d’une telle révision parmi lesquels les gens qui hier ont ferraillé dur, ont tout fait pour obtenir une révision opportuniste afin de prolonger leur bail à la tête du pays, j’ai le sentiment qu’ils ont envie que d’autres portent avec eux ou pour eux les péchés qu’ils auraient voulu commettre il y a quelques temps. Et donc pour nous, ce débat, il n’existe pas. Pour le gouvernement, ce débat n’existe pas. Pour le président Patrice Talon, ce débat, il n’existe pas et davantage pour sa majorité à la l’Assemblée nationale, le débat n’existe pas. Il y aura débat probablement si la proposition de révision de constitution prenait forme et sur des aspects précis qui auraient été identifiés non pour permettre au président Patrice Talon de s’octroyer un bail supplémentaire à la tête de notre pays à l’issue de celui-ci qui est bien le dernier et qui prend fin dans moins de deux an et demi. »