Cotonou abrite depuis hier jeudi 23 octobre 2025 le 10ème Forum de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) sur la régulation de l’électricité, organisé par l’Autorité de Régulation régionale de l’électricité (Arrec) en partenariat avec l’Autorité de régulation de l’électricité du Bénin (Are). Cet événement majeur réunit les acteurs institutionnels, techniques et financiers du secteur autour du thème : « Coopération énergétique en Afrique de l’Ouest : dynamiques actuelles et perspectives de renforcement de l’intégration ». La cérémonie d’ouverture a été présidée par Edouard Dahome, président de l’Are, représentant le ministre de l’énergie, de l’eau et des mines, en présence de Laurent Tossou, président de l’Arrec, et Amadou Diongue, représentant résident de la Cedeao au Bénin.

quelques participants au forum
Dans son mot d’ouverture, le président de l’Arrec, Laurent Tossou a salué la mobilisation des acteurs régionaux et exprimé sa gratitude au gouvernement béninois pour son hospitalité. Selon lui, cette dixième édition marque une étape symbolique : plus d’une décennie d’efforts pour bâtir un marché régional de l’électricité intégré, transparent et prospère, conformément à la Vision 2050 de la Cedeao et au cadre stratégique communautaire 2023-2027. Le président de l’Arrec, Laurent Tossou a rappelé que son institution joue un rôle clé dans la neutralité et l’harmonisation réglementaire du marché régional, en posant les fondations de la première phase du marché et en préparant activement la transition vers la seconde. Parmi les avancées : l’adoption d’une méthodologie tarifaire régionale, le développement d’outils numériques de gestion des systèmes énergétiques et le soutien permanent aux régulateurs nationaux. Il a également présenté le plan stratégique 2026-2030 de l’Arrec, qui met l’accent sur six priorités : le développement du marché régional, l’harmonisation des politiques nationales, le renforcement des capacités, le développement institutionnel et financier, l’intégration des énergies renouvelables et la promotion de l’efficacité énergétique.
Coopération, innovation et transition énergétique
Laurent Tossou a insisté sur les défis persistants : financement durable des régulateurs, renforcement des infrastructures, maîtrise des coûts et intégration des énergies renouvelables. Il a souligné les contributions récentes de l’Arrec au plan d’urgence énergétique de la Cedeao, notamment à travers des recommandations portant sur la coopération régionale, la diversification du mix énergétique et la mise en place de cadres réglementaires flexibles. Au nom du président de la Commission de la Cedeao, Amadou Diongue, représentant résident de la Cedeao au Bénin, a salué l’organisation du forum et félicité le Bénin pour sa contribution continue à l’intégration régionale. Il a rappelé que la coopération énergétique constitue un pilier stratégique de la souveraineté et de la stabilité de la sous-région. « L’intégration ne se décrète pas, elle se construit dans la solidarité, la méthode et la coordination », a-t-il déclaré. La Cedeao, a-t-il ajouté, continuera de soutenir l’Arrec et les régulateurs nationaux dans la construction d’un marché régional offrant « une énergie à bon prix, durable et soutenue » à l’ensemble des populations.
Le Bénin, un modèle de transformation énergétique
Au nom du ministre de l’énergie, de l’eau et des mines, Edouard Dahome, a rappelé les progrès accomplis par le Bénin sous la direction du président Patrice Talon. Le pays a engagé une réforme profonde de son secteur électrique à travers l’augmentation de la capacité de production, le renforcement du transport et de la distribution, ainsi que la promotion des énergies renouvelables. Parmi les projets structurants cités figurent la centrale thermique de Maria-Gléta, les parcs solaires de Pobè, Bohicon, Djougou et Parakou, ainsi que les interconnexions régionales via la Ceb et le Wapp. Il a lancé un appel à la solidarité énergétique : « La lumière qui éclaire Porto-Novo, Cotonou ou Parakou doit pouvoir demain être partagée avec Niamey, Lomé, Ouagadougou ou Abidjan ». Pour finir, le président de l’Are a invité les gouvernements, régulateurs, investisseurs et partenaires techniques à unir leurs efforts autour de projets structurants et innovants. De Cotonou, le message est clair : l’énergie doit devenir un levier d’unité, de prospérité et de dignité pour les peuples ouest-africains.

















