Avec insistance depuis quelques semaines, l’ancien questeur de l’Assemblée nationale, Valentin Houdé, est annoncé pour poser ses valises à l’Union progressiste Le renouveau. Après Adrien Houngbédji, Nathanaël Koty, et probablement Théophile Yarou et bien d’autres, le parti du baobab continue de ratisser large pour les prochaines Législatives.
Les Législatives de 2023 approchent à grands pas. Elles sont une occasion de renouvellement du personnel politique, mais également d’une recomposition de l’échiquier politique national. Nul n’est en effet, sans savoir que tout le raffut actuel, la fièvre et l’agitation entretenues par la classe politique, a pour principal objectif la Présidentielle de 2026. Chacun prêche pour sa chapelle, et d’autres à la recherche de l’herbe verte. De son côté, l’ancien questeur de l’Assemblée nationale, baron de la 6ème circonscription électorale, est annoncé aux côtés de l’Union progres-siste Le renouveau. Valentin Houdé, plusieurs fois ministres sous Kérékou, connu pour sa poigne et sa main mise sur l’électorat de Calavi, Hèvié, Zè et environs, revient ainsi d’une longue de loin. Il revient d’une nuit noire, presque cau-chemardesque, une véritable traversée du désert, qui l’a vu se battre contre Patrice Talon aux côtés d’autres forces de l’opposition.
Car depuis 2016, et l’avènement de Patrice Talon après son exil parisien, alors qu’il était annoncé du côté de la Rupture, Valentin Houdé, par la force des choses, a pris le chemin contraire. Ses nombreuses justifications et explications, n’ont pu jamais convaincre. Il a donc juste fait volte-face. Entre-temps, il s’est réfugié dans un mutisme, prétextant de la présence de Barnabé Dassigli, son adversaire politique de longue date, dans l’équipe gouvernementale, pour s’éloigner davantage du chantre de la Rupture. Conséquence directe, il s’est retrouvé avec son parti politique Dynamique unitaire pour la démocratie et le développement (Dud), à la veille de la Présidentielle de 2021, au sein du Front pour la restauration de la démocratie, aux côtés des forces de l’opposition. Avec le constitutionnaliste, Joël Aïvo et d’autres, le projet de cette alliance était d’être le fer de lance d’une alternative au régime Talon. Un régime accusé de beaucoup de crimes et voué aux gémonies, malgré les progrès évidents accomplis. Mais, depuis son apparition au défilé militaire du 1er août dernier, on a compris que l’ancien questeur de l’Assemblée nationale est revenu à de meilleurs sentiments, et a apparemment mis beaucoup d’eau dans son vin. Puisque d’ailleurs, Houdé et le chantre de la Rupture se connaissent bien. N’eût été la tentation Sébastien Ajavon, les choses auraient pu se passer autrement. La politique est ainsi faite, c’est un lieu d’incertitudes. Elle a souvent des raisons que la raison ignore.
Aperçu aux côtés du président de l’Union progressiste Le renouveau ces jours-ci, Valentin Houdé, nourrit de nouvelles ambitions. Il s’est certainement aperçu que la clique du Front pour la restauration de la démocratie, était une impasse. Quand on est sérieux en politique, on n’envoie pas « une jeunot débarquée avec des valises d’argent aux fronts ». Il faut être tout, sauf un politique averti, pour commettre de tels impairs. Le Front était donc une aventure conjoncturelle, c’était un projet mort-né. Valentin Houdé, en animal politique expérimenté, doit avoir regretté le temps perdu. Mais les législatives prochaines devraient lui donner l’occasion pour rebondir et se reprendre de son échec.
Wilfrid Noubadan