La pilule d’urgence ou la pilule du lendemain est un médicament que nos jeunes filles utilisent après les relations sexuelles pour se protéger contre les grossesses non désirées. Bien qu’elles soient un moyen de contraception, la pilule d’urgence constitue un danger potentiel pour ses utilisatrices qui ignorent complètement ses effets secondaires sur leur santé.
Quand le remède s’avère pire que le mal pour les adolescentes, il y a lieu de s’en préoccuper. Aujourd’hui, la pilule du lendemain est parfois perçue comme une fausse bonne solution par celles qui en abusent. La loi n°2021-12 du 20 décembre 2021 modifiant et complétant la loi n°2003-04 du 03 mars 2003 relative à la santé sexuelle et à la reproduction stipule en son article 17-6 que la contraception d’urgence ne peut être considérée comme un procédé d’interruption volontaire de grossesse. Les médicaments ayant pour but la contraception d’urgence et non susceptibles de présenter un danger pour la santé dans les conditions normales d’emploi ne sont pas soumis à prescription obligatoire ». Autrement dit, l’acquisition de la pilule d’urgence en pharmacie n’est plus soumise à une prescription médicale. N’importe qui peut se présenter et l’acheter. Ainsi donc, les jeunes filles en âge de procréer la prennent comme du bonbon après chaque rapport sexuel non protégé et supposé potentiellement fécondant. «Cette méthode est très dangereuse », prévient le Dr Raphaël Totongnon. Selon lui, l’abus de cette pilule expose les filles qui s’y adonnent à l’infécondité. « Elle pourrait exposer plus tard, cinq ans ou dix ans après un mariage pompeux à des problèmes de conception. En ce moment, on commence par chercher la petite bête ou des poux sur un crâne rasé », martèle-t-il. Dans son développement, le médecin soutient que la pilule d’urgence n’est pas la bonne méthode de contraception. « Dans la pratique, et les sciences l’ont prouvé que l’utilisation abusive des pilules d’urgence s’expose à des difficultés utérines de conception. Les jeunes filles en âge de procréer qui l’utilisent plus de trois fois par an ont plus tard des difficultés de tomber enceinte. Les faits scientifiques l’ont confirmé. Il ne s’agit alors pas de considérer la pilule d’urgence comme une méthode de contraception de routine», insiste Dr Totongnon. « La pilule d’urgence est destinée à un usage exceptionnel et non régulier, car elle peut perturber le cycle menstruel », confirme Richard Sodonon, un infirmier, Major dans une clinique de la place. A en croire ses propos, l’efficacité de la pilule diminue si elle est prise plusieurs fois au cours d’un même cycle. «Quand on ne veut pas tomber enceinte, on s’abstienne ou on va à la contraception de routine », recommande Raphaël Totongnon. Sans trop comprendre le phénomène, Bernadette Agossou soupçonne la pilule du lendemain d’être à l’origine de la stérilité de sa nièce. «Je l’avais gardée depuis sa petite enfance. Après son Bepc, j’ai découvert dans ses effets la pilule d’urgence. J’ai voulu en savoir plus, et elle me faisait comprendre qu’il leur a été recommandé lors d’une sensibilisation à l’école. Donc, c’est pour se prémunir contre les grossesses non désirées. Malgré que je lui aie prodigué des conseils à cet effet, elle a continué à l’utiliser. Aujourd’hui, je vous avoue qu’elle n’a pas encore conçu. Elle continue de faire des soins chez un gynécologue qui n’ont encore rien donné. Certainement que la pilule d’urgence en est pour quelque chose», raconte-t-elle. Comme la nièce de Bernadette, bon nombre de jeunes femmes traînent en silence les séquelles de la pilule du lendemain abusivement utilisée.
Contraception de routine, seul moyen efficace
« La contraception de routine ne rend pas stérile », dément Raphaël Totongnon. D’après ses expériences professionnelles avérées, « il n’y a pas de méthode contraceptive qui rend stérile, qui maigrit ou qui donne l’hypertension artérielle», conscient de l’efficacité des méthodes de contraception de routine, il les préconise aux jeunes adolescences. Mais attention ! A la seule condition que la jeune fille se rapproche d’une sage-femme ou d’un médecin qui lui propose l’une de méthode suite à des examens cliniques. «Si la méthode contraceptive qui vous a été proposée par la sage-femme ou le médecin suite aux examens médicaux fait apparaître des effets indésirables, vous devez revenir voir l’agent traitant pour le lui expliquer. Ce dernier pourra atténuer ces effets par des soins complémentaires ou alors vous recommander carrément une autre méthode beaucoup plus adaptée à votre organisme lorsque les effets secondaires persistent toujours», détaille Dr Totongnon. Pour conforter sa position, il affirme avoir soutenu sa thèse de doctorat sur le sujet. Lors de ses recherches, il a travaillé sur un échantillon de 911 personnes placées sous méthode contraceptive. Les conclusions ont révélé que les méthodes contraceptives sont des produits manufacturés comme tout autre. Donc « elles peuvent marcher pour X personne et ne pas marcher pour Y personne. Mais l’idéal est de se rapprocher des praticiens hospitaliers pour choisir la méthode qui vous convient le mieux.» Il poursuit en indiquant que les préjugés sur la contraception de routine doivent être démystifiés pour sauver la vie de nos adolescentes et préserver leur avenir.
Zéphirin Toasségnitché (Br Zou-Collines)



















