Les membres de l’Amicale des gendarmes retraités du Bénin (Agrb) ont célébré la première édition de leurs retrouvailles, le vendredi 03 janvier 2024 au camp Bio Guéra 2 à Porto-Novo. L’objectif est de se souvenir de leur passé glorieux et fêter la vie plutôt que la mort.
Après la messe d’action de grâce à la paroisse Sainte Geneviève sise dans l’enceinte du camp Bio Guéra 2, les gendarmes retraités du Bénin ont revisité les lieux où beaucoup avaient servi la République, avant le lancement des manifestations festives proprement dites de la première édition des retrouvailles sous la direction de leur président, le colonel Ludger Kpanou. Dans son allocution, ce dernier a d’abord mis un accent particulier sur le rôle du gendarme dans la cité. « Se souvenir d’où l’on vient est indispensable pour savoir où l’on va, disait un romancier français. Un décryptage de cette citation me conduit à nous rappeler nos souvenirs : ce qu’est le gendarme et le gendarme retraité que nous sommes devenus. Schématiquement, le gendarme est un solde de la loi, c’est celui qui veille nuit et jour sur la cité, pendant que les citoyens vaquent à leurs occupations ou dorment chez eux. C’est celui qui sacrifie sa vie et sa famille pour préserver celle des autres…», a-t-il déclaré pour souligner le rôle du gendarme dans la cité. Parlant des différentes promotions d’élèves gendarmes, le colonel Ludger Kpanou a regretté la mort qui frappe dans leurs rangs. « Nous appartenons à différentes promotions d’élèves gendarmes dont le classement a été effectué par l’un de nos anciens, alors directeur de l’école nationale de la gendarmerie, le colonel à la retraite, Irénée Gouchola. Je le remercie pour cette initiative qui permet aujourd’hui de dire la chronologie à laquelle chacun de nous appartient. Pour suivre, je voudrais vous proposer des statistiques macabres que certaines promotions tiennent en leurs rangs dans le cadre de la célébration de la descendance. Je me permets de parler de la mort qui frappe dans leurs rangs et ceci sans ménagement. J’ai choisi trois promotions d’élèves gendarmes : celle de 1972 ou la 11ème promotion à laquelle appartient le général Pancras Brathier, la 13ème appelée celle de 75 qui est la mienne et une après moi, celle de 79 pour illustrer mon adhésion au courant de pensée qui défend la célébration de la vie plutôt que celle de la mort. De la 11ème qui comptait 50 élèves gendarmes, il ne reste que 12 vivants, de la promotion 75, des 105 au départ, il ne reste que 68 qui peuvent répondre à l’appel de leur nom, de la promotion de 79, ils étaient 496, les survivants sont moins de 300. Nous, autres présents, faisons partie de ceux qui ont bénéficié de la grâce du Seigneur. Ces chiffres nous donnent une idée de la frappe lugubre qui touche toutes les promotions. Cela nous interpelle et nous invite à nous départir de l’orgueil qui caractérise certains d’entre nous…», a-t-il fait remarquer. A la suite des discours, les gendarmes retraités ont chanté et dansé grâce à l’orchestre de la police républicaine. L’Agrb a enfin appelé ses membres à continuer d’œuvrer pour la survie de cette organisation.
J. Y. M
(Br Ouémé-Plateau)