Depuis 2022, le Benin a envisagé d’interdire l’importation de poulets ainsi que celle de leurs divers organes congelés tels que les œufs de table à partir du 31 décembre 2024. En dépit de cette annonce, l’application de la mesure se fait toujours attendre même si de sources bien introduites, une note officielle d’interdiction pourrait intervenir les jours à venir.
Tout comme le Nigéria, le Cameroun, le Ghana, le Sénégal et le Mali, le Bénin a annoncé son intention de restreindre l’importation de poulets et autres produits avicoles. Cette décision qui vise à stimuler l’offre locale en produits avicoles, à préserver la santé ou le bien-être de la population et à garantir des revenus plus satisfaisants aux éleveurs et à tous les acteurs de la chaîne de valeur des produits avicoles, a été confirmée par Gaston Dossouhoui, ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche lors d’une rencontre avec des producteurs à Doumè dans la Commune de Savalou, en avril 2023. A en croire l’autorité ministérielle, soutenue par Yao Akpo, directeur de l’élevage, dans un média de la place, cette décision s’inscrit dans le cadre des actions du Programme d’action du gouvernement (Pag) qui vise à renforcer l’autosuffisance alimentaire à travers la promotion de la production locale. Par ailleurs, elle donnera un coup de fouet à l’économie locale tout en garantissant un environnement favorable pour les jeunes formés dans les métiers de l’élevage. Selon les autorités, la mesure vise également à créer des emplois, à dynamiser la filière avicole et subséquemment encourager la consommation de produits locaux.
Des interrogations
Le Bénin importe annuellement près de 100.000 tonnes de produits à base de volaille. Ces produits sont vendus entre 1000 FCfa et 1200 FCfa le kilo, alors même que le coût de la production locale atteint 1800 voire 2000 FCfa. Ce qui crée une concurrence déloyale, véritable frein au développement de la production nationale. La mesure d’interdiction constitue une véritable bouffée d’oxygène pour les aviculteurs locaux même si de légitimes interrogations subsistent relativement à la capacité de ces derniers à produire des quantités suffisantes à des prix compétitifs pour alimenter le marché local. En effet, beaucoup s’interrogent sur la disponibilité et les prix de l’alimentation en cas d’explosion de la production de volailles, la mécanisation des exploitations, l’accès aux financements etc.
Gabin Goubiyi