L’affaire relative au « Complot contre l’autorité l’Etat » a repris ce mardi 25 janvier 2025 à la Criet. La Cour a fait son entrée dans la salle d’audience à 9 heures 14 minutes. Après son installation, la présidente de céans, Christelle Adonon, a invité les prévenus à la barre. A tour de rôle, elle demande à chacun d’eux, s’ils ont constitué de nouveaux avocats conformément aux conclusions issues de l’audience du 23 janvier dernier. A cette question, l’ancien ministre Oswald Homéky a répondu qu’il a fait contacter un avocat en la personne de Me Zacharie Baba Body qui lui a promis de prendre connaissance du dossier. « Je n’ai pas pu le rencontrer jusque-là parce que l’administration pénitentiaire ne lui aurait pas donné l’accès.», a-t-il confié. « J’ai reconstitué mes avocats (ceux qui s’étaient déconstitués le 21 janvier dernier ndlr) qui sont venus me voir à la prison mais l’Agence pénitentiaire du Benin ne leur a pas autorisé l’accès », dira pour sa part, l’homme d’affaires Olivier Boko.
A la suite des prévenus, le procureur spécial de la Criet, Mario Mètonou, a été invité à donner ses réquisitions. Il fera savoir que Me Baba Body l’a contacté hier lundi 27 janvier 2025 et qu’il lui a fait délivrer un permis de visite. Pour ce qui concerne le prévenu Olivier Boko, il a indiqué que les permis de communiquer des avocats préalablement déconstitués ne sont plus valables. Ils devront dès lors se reconstituer pour obtenir un permis de communiquer afin d’avoir accès à leur client et plaider utilement dans le dossier. «Je ne suis pas surpris par les réponses qui nous ont été fournies ce matin», a déclaré Mario Mètonou qui a rappelé le film des audiences de la semaine dernière pour conclure à un dilatoire orchestré dans le dossier. Il dira que ce type d’incident n’est pas nouveau avant de mettre en exergue deux principes judiciaires se fondant sur : le droit à l’assistance d’un avocat (art 321 du Code de procédure pénale) et celui de la continuité du cours de la justice (article 312 nouveau de Cpp). Il s’est ensuite appuyé sur un arrêt rendu par la Cour de cassation francaise saisie d’une espèce similaire pour conclure que l’absence de l’avocat auprès d’un accusé, ne saurait faire obstacle à la poursuite du procès. Sur la base de ce développement, il demandera la poursuite des débats avec ou sans l’assistance des avocats. Pour lui, deux conditions confortent cette requête. Primo, la Cour a mis les accusés en condition de constituer des avocats. Secundo, le ministère public n’a pas fait obstacle à la constitution d’avocats. Et au procureur spécial de tirer la conclusion que l’absence des avocats aux côtés des accusés est du fait de leur propre responsabilité. «Cela participe d’une stratégie élaborée de commun accord avec leurs avocats.», a-t-il martelé.
Première suspension
A la suite de l’intervention du Procureur spécial, l’accusé Olivier Boko dira que le représentant du ministère public n’a pas dit exactement ce qui s’est passé. «Il n’y a pas eu trois suspensions. Je n’ai pas refusé de me faire assister par des avocats. Si la cour decide autrement, libre à elle.», déclare-t-il. A son tour, Oswald Homéky exposera que jusqu’au lundi je n’avais pas rencontré mon avocat. C’est ce matin, on m’a dit qu’il aurait obtenu un permis pour me rencontrer, ce qui ne lui pas été permis. A la suite de ces déclarations, la présidente Christelle Adonon, va annoncer une suspension de l’audience. Il sonnait 9h34 minutes.
A la reprise à 10h 7 minutes et par jugement avant dire droit, la Cour a décidé de la poursuite de l’audience.
L’audition des témoins est en cours.
Gabin Goubiyi