Le procès Pierre Urbain Dangnivo, ancien cadre de l’administration des finances, a repris le jeudi 10 avril 2025 au Tribunal de première instance de première classe de Cotonou, après une suspension le mercredi 9 avril. L’audience a été marquée par l’audition de Yvonne Nanlimè, propriétaire de la moto volée par Alofa et son complice en 2010 à Godomey.
Initialement, la cour avait prévu d’auditionner la famille Dangnivo. C’est d’ailleurs ce que la cour avait annoncé en suspendant le procès du mercredi 9 avril 2025. Le jeudi 10 avril 2025, c’est Yvonne Nanlimè, propriétaire de la moto volée par Alofa et son complice en 2010 à Godomey qui a été appelée à la barre. L’audience, qui a débuté après 11h15, a vu les prévenus et leurs avocats arriver après 10h. Après les formalités d’ouverture, le président de céans a précisé que Yvonne Nanlimè n’était pas un témoin direct des faits jugés, mais elle a tout de même été contrainte de prêter serment après une opposition des avocats. Dans son témoignage, Yvonne Nanlimè a relaté les circonstances du vol de sa moto, survenu le 9 août 2010. Elle avait quitté une étude biblique vers 21h lorsqu’elle a été attaquée par deux hommes à moto. Alors qu’elle s’approchait de son domicile, un des voleurs l’a braquée avec un fusil et lui a volé sa moto. Elle a crié, ce qui a attiré l’attention de plusieurs personnes, dont des conducteurs de taxi-moto). Ces derniers lui ont annoncé que la moto avait été retrouvée et l’ont conduite sur le lieu où l’un des braqueurs avait été capturé. La Police est intervenue, et elle a déposé une plainte le lendemain. Lors de l’audience, le président a souligné les incohérences dans les dates mentionnées. Yvonne Nanlimè a affirmé que le vol s’était produit le 9 août 2010, tandis qu’Alofa a déclaré que cela s’était passé le 16 août 2010 et le procès-verbal de la Police mentionnait le 23 août 2010. Face à cette divergence, Yvonne Nanlimè a expliqué que la date du 9 août était inoubliable pour elle, malgré les archives qui semblaient indiquer une autre date. Lors de l’interrogatoire, la partie civile a demandé à Yvonne Nanlimè si elle avait un repère pour attester de la date du vol. Elle a répondu qu’elle ne disposait pas d’un repère précis mais maintenait que c’était bien le 9 août. « C’est une date que je ne peux pas oublier. J’ai subi une épreuve, ce jour-là, et Dieu m’a sauvée. Je suis en vie », a-t-elle déclaré. Dame Yvonne Nanlimè réclame 270 000 FCfa pour la moto volée par Alofa en 2010. « Maintenant qu’il est aux mains de la justice, qu’il se démerde pour me rembourser mon argent. La moto a été achetée à la sueur de mon front », a-t-elle ajouté. Un avocat de la défense a soulevé un autre point. Selon lui, trois procédures liées à des vols portant le même numéro avaient été enregistrées au commissariat de Godomey. En outre, un autre document a été présenté, prouvant qu’un vol similaire avait eu lieu dans la nuit du 23 au 24 août 2010. Le procureur a expliqué que Yvonne Nanlimè et une autre victime avaient été entendues sur un même procès-verbal. En fin de matinée, une confrontation a eu lieu avec Alofa, qui a maintenu sa version des faits, affirmant avoir volé la moto le 16 août 2010. Le président a ensuite accordé une suspension de l’audience pour permettre de clarifier les contradictions dans les preuves et les témoignages. L’audience a été renvoyée au mardi 22 avril 2025, pour la suite de l’audition de nouveaux témoins et membres de la famille Dangnivo.
Léonce Adjévi