Un agent des Douanes béninoises et deux informateurs communément appelés « klébés » ont été présentés à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) le jeudi 28 mars 2024. Les trois prévenus sont mis en cause dans une affaire de fausse alerte de trafic de drogue. Ils sont poursuivis pour abus de fonction, dénonciation calomnieuse, trafic d’influence, escroquerie et blanchiment de capitaux. Selon les faits, c’est après une alerte d’un premier informateur sur un véhicule transportant de la drogue en direction de Porto-Novo, que l’agent de constatation des Douanes a contacté une aide civile communément appelé »klébé » pour faire arrêter le véhicule. Le douanier se serait basé sur l’ancienneté et surtout la « proximité » du second informateur avec des responsables douaniers. L’agent des Douanes a déclaré devant la Cour avoir appris que le second « klébé » serait proche de l’ancien directeur général des Douanes béninoises, Alain Hinkati. Ce dernier a expliqué avoir décidé de solliciter son aide parce que son chef brigade ne répondait pas à son appel en ce moment précis. Et l’adjoint de son unité était également pris dans une formation donc ne pouvait recevoir un appel. Dans son intervention, le deuxième informateur présumé proche de l’ex-Dg Douanes a nié tous les liens que l’accusation a présenté pour justifier son influence dans le milieu. Devant la juridiction spéciale, il a expliqué n’avoir jamais fait croire ou dire qu’il est un ami de l’ancien directeur général des Douanes béninoises. Selon lui, il aurait plutôt dit dans son entourage qu’il a des entrées à la Douane. Il n’a pas nié ses amitiés avec plusieurs responsables des Douanes notamment dans les départements de l’Ouémé et du Plateau.
De leur côté, les conseils des prévenus ont demandé à la Cour spéciale de libérer leurs clients et de leur permettre de comparaître libres pour les prochaines audiences. Chacun des avocats de la défense a présenté les garanties pour que son client réponde à la convocation du juge. Ils ont même souhaité une liberté provisoire sous cautionnement d’une somme. Une demande à laquelle le représentant du ministère public a opposé un refus catégorique. Selon lui, les prévenus ne présentent aucune garantie de représentativité.
Après les différentes dépositions, le juge a renvoyé le dossier au 16 mai 2024 pour rendre sa décision sur les demandes de liberté provisoire.