Sa réaction était attendue après qu’elle ait été débarquée de la présidence de l’Union démocratique pour un Bénin nouveau (Udbn) et sur le dossier relatif à la non-délivrance des titres académiques à la Faculté des sciences humaines et sociales (Fashs) de l’Université d’Abomey-Calavi. Sylvie de Chacus a brisé le silence mardi 24 août 2021 au cours d’une rencontre avec un envoyé du groupe de presse « Le Matinal ».
Sylvie de Chacus a été certes débarquée de la présidence de l’Union démocratique pour un Bénin nouveau (Udbn), mais elle reste debout derrière Claudine Prudencio pour les intérêts du parti. « A ma connaissance, je suis présidente Udbn », a martelé Madame de Chacus. Même si elle n’a pas voulu épiloguer sur le sujet, elle a rassuré qu’elle reste et demeure militante de la formation politique : « Je suis toujours Udbn jusqu’à la moelle. N’ayez crainte, il n’y a pas de souci. Nous sommes debout en bloc et très solides ». Parlant de ses relations avec la présidente d’honneur Claudine Prudencio, le Dr de Chacus a rassuré : « c’est ma dada ». Sur la santé de l’Udbn, elle confie que le parti « est toujours là et en pleine forme ». Quant à l’avenir de l’Union, « les enjeux sont nombreux », déclare-t-elle. Mais elle reconnait qu’il n’y a pas que ces éléments d’actualité : « Il y en a bien d’autres. Cela se cuisine au laboratoire. Les réflexions se poursuivent. On verra au moment opportun ».
Quid de la Fashs ?
L’autre sujet qui était au cœur de l’entretien exclusif avec la vice-doyenne de la Faculté des sciences humaines et sociales (Fashs) est la situation de la délivrance des titres académiques au sein de ladite Faculté. A en croire la deuxième autorité décanale à qui il a été retiré la signature des relevés de notes et attestations de diplômes, « c’est une question de contrôle » qui a constitué la pomme de discorde entre elle et le recteur. « Il s’impose à moi de contrôler et de parcourir les dossiers et de m’assurer de leur conformité avant de mettre des actes en circulation », a précisé Sylvie de Chacus. Tout en faisant remarquer que « toutes les autorités ont connaissance de cet état de choses », la deuxième personnalité de la Fashs dit avoir été reçue par le « recteur en personne à sa demande ». A cette rencontre, affirme-t-elle, « au moins une trentaine de prototypes d’actes irréguliers relevés au cours des traitements ont été présentés ». Suite à la présentation de ces pièces à conviction, l’autorité rectorale aurait reconnu que ce sont des erreurs qui ne sauraient être tolérées. Dès lors, elle avoue ne pas comprendre que « malgré que les autorités décanales et rectorales aient connaissance avec des preuves à l’appui de ces irrégularités…», il lui « soit demandé de signer les actes tout en ignorant les irrégularités constatées dans certains dossiers, lesquels posent le problème de conformité ». Pour ne pas répondre devant les juridictions plus tard de négligence ou de complicité de faux, Sylvie de Chacus est restée intransigeante sur des cas d’irrégularités majeures. A titre illustratif, elle évoque le cas d’un étudiant qui a fait une filière différente de celle mentionnée sur son acte académique. Toutefois explique-t-elle, elle a eu à marquer son accord sur certains cas qu’elle qualifie de « mineurs ».
Rien à se reprocher
La vice-doyenne de la Fashs ne se reproche rien. La preuve, fait-elle savoir, la commission d’audit du processus de délivrance des titres académiques à la Fashs mise en place par le recteur n’a relevé aucune irrégularité. « A l’arrivée de la commission, les constats ont été faits. Les membres ne m’ont pas fait de reproche sur la qualité de mon travail. Bien au contraire ! », informe-t-elle. « Je ne suis pas une juge pour apprécier le caractère frauduleux des actes mis en cause. On reconnait qu’il y a des erreurs, mais on me demande d’apprécier le caractère frauduleux des actes établis. J’ai été mise en congés le 3 août. Le 4, est intervenue cette note de service qui expire le 15 septembre alors que ma reprise est indiquée pour le 17 septembre. Alors, je suis en congés, je suis déchargée, et l’action devrait prendre fin avant mon retour. J’avoue que je ne sais pas apprécier cette affaire-là. C’est une première pour moi », conclut-elle.
Serge Adanlao