Jeudi 31 mars 2022-vendredi 31 mars 2023. Cela fait exactement 1 an que les 77 secrétaires exécutifs (Se) devant désormais gérer les Communes du Bénin conformément au nouveau Code de l’administration territoriale, ont été tirés au sort. Suite à leur installation, plusieurs cas de crises entre Secrétaires exécutifs et maires ont été enregistrés dans plusieurs Communes du Bénin.
Un an après le tirage au sort et l’installation dans leurs différentes fonctions les 77 secrétaires exécutifs (Se) dans les différentes Communes du Bénin, conformément au nouveau Code de l’administration territoriale, des cas de crises ont été enregistrés entre les Secrétaires exécutifs et les maires de certaines Communes du Bénin. En témoignent les Communes de Djakotomey, de N’dali, de Tchaourou et de Boukombé. S’agissant de Djakotomey, dans le département du Couffo, ce fut un bras de fer qui a opposé le maire Bruno Fangnigbé au secrétaire exécutif, Wenceslas Lokonon au sujet de la nomination de la Personne responsable des marchés publics (Prmp) de la mairie. Selon les informations, le secrétaire exécutif a voulu remplacer la Personne responsable des marchés publics (Prmp) de la mairie, pour un motif que le maire Bruno Fangnigbé dit ignorer. Nos sources indiquent que le maire, bien que ne connaissant pas les raisons qui sous-tendent cette nomination, s’oppose au choix du secrétaire exécutif au motif que le cadre pressenti au poste serait de moralité douteuse. Des proches du maire rapportent que ledit cadre est un ancien collaborateur du maire avec qui, il n’avait pas eu de très bons rapports. L’autorité communale lui reprocherait certaines attitudes non évoquées par nos sources. Mieux, des élus auraient estimé que ce dernier venait de passer service en tant que secrétaire général et qu’il ne serait plus opportun de le désigner Prmp. Outre le maire, on apprend qu’il y a également ses adjoints et une frange du Conseil de supervision qui sont vent debout contre le choix et la méthode du secrétaire exécutif. Or, l’article 133 de la loi N°2021-14 du 21 décembre 2021 portant Code de l’administration territoriale en République du Bénin dispose que « Sauf pour les fonctions inscrites au fichier national des principales fonctions administratives des mairies, le secrétaire exécutif nomme aux emplois communaux de rang de chef de service au moins, après avis du Conseil de supervision ».
De son côté, le secrétaire exécutif (Se) dit ne pas être là pour gérer la Commune au gré des humeurs et querelles personnelles. Il évoque un argument relatif au traitement salarial du cadre à nommer. Dans un courrier en date du 02 janvier 2023, en réponse à une précédente correspondance du maire à lui adressée le 28 décembre 2022, le Se explique que non seulement il est dans ses prérogatives, mais aussi, que son choix a été fait pour éviter à la mairie de continuer par payer des primes à l’actuelle Prmp qui est un agent de l’Etat recruté pour le compte d’un Ministère et détaché à la mairie. Il serait toujours dans une logique de bien faire, selon ses proches. Saisie du dossier, il y a quelques semaines, la Cellule de suivi et de contrôle de gestion des Communes de la Présidence de la République, avait demandé au Se d’opérer un choix entre les deux cadres en question. Ce qu’il a fait par un acte de nomination prononcé en décembre 2022. La personne qu’il a désignée n’a pu prendre fonction à ce jour en raison de l’opposition du maire qui évoque entre autres, une question liée à sa moralité.
Le Se de N’dali démis de ses fonctions
Le Secrétaire exécutif de la Commune de N’dali dans le département du Borgou, Jean-Claude Fico, a été démis de ses fonctions le vendredi 4 novembre 2022. Selon le document signé du coordonnateur de ladite Cellule, Landry Hinnou, l’enquête complémentaire de moralité et les informations recueillies sur le terrain par la Cellule de suivi et de contrôle de la gestion des Communes ont révélé que Jean-Claude Fico « est un personnage peu social, imbu de sa personne et constamment porté vers des rapports conflictuels avec le maire et les autres conseillers communaux ainsi qu’avec ses collaborateurs». Le même courrier fait remarquer que «plusieurs autres faits et témoignages recueillis sur le terrain remettent en cause les capacités de l’intéressé au double plan technique et managérial». C’est alors que conformément aux dispositions de l’article 9 de la loi n°2017-05 du 29 août 2017 fixant les conditions et la procédure d’embauche de la main d’œuvre et de résiliation du contrat de travail en République du Bénin et à l’article 5 du contrat de travail liant le Secrétaire exécutif à la Commune de N’Dali, l’arrêté de sa nomination a été abrogé sans délai.
Tchaourou et Boukombé
Installé dans ses fonctions, le 26 avril 2022, Mahougnon Célestin Hounguè, Secrétaire exécutif (Se) de la mairie de Tchaourou a été relevé de ses fonctions par le maire. L’information n’a été confirmée le samedi 10 septembre 2022 par le numéro 1 de la Commune, Jonathan Awo, qui n’a pas voulu se prononcer sur les raisons de son limogeage. Selon d’autres sources, il a été relevé de ses fonctions, pour une enquête de moralité. Il s’agit d’une affaire domaniale qui date de son passage à la mairie d’Abomey-Calavi. Au niveau de la Commune de Boukombé, le Se n’a pas été limogé. Jocelyne Agbéssi Djossou, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, a déposé le tablier le vendredi 26 août 2022 après 100 jours passés à son poste. Dans la lettre de démission, la désormais ex-Secrétaire exécutive de la mairie de Boukombé a remercié tous ses collaborateurs, les élus et les populations de Boukombé pour leur franche collaboration.
Les Se de Tchaourou et Boukombé remplacés
Après le limogeage du Se de Tchaourou et la démission de celui de Boukombé, un nouveau tirage au sort a été effectué pour pourvoir à leur remplacement. Ainsi donc, le nouveau Se de la mairie de Tchaourou a pour nom Sonagnon Arnos Sossou et celui de la mairie de Boukombé, Rimlayo Itounou Hermione Adjinda.
Léonce Adjévi