Le 31 mars 2023, cela fait un an que les secrétaires exécutifs (Se) des 77 Communes mairies ont été tirés au sort à la faveur de la réforme structurelle de la décentralisation. Le 14 avril 2022, ils ont signé leur contrat de travail qui fait d’eux, des agents des Communes. Environ un an après, tous les Se sont toujours en place excepté quelques-uns qui ont démissionné pour diverses raisons et remplacés conformément aux dispositions de loi 2021-14 du 20 décembre 2021 portant Code de l’administration territoriale. Ces derniers entretiennent d’excellentes relations avec les maires pour relever les défis de développement. Grâce à la synergie d’actions notées de part et d’autre, les ressources sont mobilisées même mieux qu’avant la réforme dans certaines Communes comme Bantè. En effet, le maire Comlan Fagbèmon, avoue dans un entretien qu’il a eu récemment avec un média local, que les effets de la réforme du secteur de la décentralisation se font déjà sentir dans sa Commune. « En termes d’impact, il faut interroger les indicateurs et comme premier indicateur, c’est le taux de mobilisation des ressources. Il y a plusieurs initiatives en cours par rapport à la collecte d’attribution au niveau local, la création de nouvelles taxes. Ce qui n’était pas chose aisée avec la politique qui s’y mêlait par le passé », a reconnu l’édile de Bantè. Même constat à Ouaké où les rapports avec la Secrétaire exécutive sont cordiaux. S’agissant de la mobilisation des ressources, l’autorité communale avoue qu’il n’y avait pas de difficultés majeures même avant la réforme. Des mesures avaient été mises en place, dont la sensibilisation des citoyens sur la mobilisation des ressources et le combat contre l’incivisme fiscal par divers moyens. A Bassila, la Se, Aline Solonou Geneviève Essè a dû faire face à son installation, à une situation de report d’un crédit de plus d’un milliard de FCfa du fonds Fadec. Cet état de chose est lié à l’en croire, à la non-anticipation dans la consommation desdits fonds alloués à la Commune, nonobstant la disponibilité des ressources. Pour parer au plus pressé, elle a trouvé une solution palliative afin de consommer ces ressources. A cette difficulté, elle relève la faible mobilisation des ressources, le non-paiement des taxes et impôts par la population, la réticence du personnel vis-à-vis de la réforme. Or, selon elle, la présence des secrétaires exécutifs dans les mairies n’est pas synonyme de bouleversement du fonctionnement de l’administration mais, plutôt pour son amélioration. « Nous sommes là pour améliorer la prestation au niveau des Communes, et aussi participer à la mobilisation des ressources tout en consommant les ressources qui seront mises à nos dispositions», a-t-elle noté. Grâce à son génie et à celui de ses collègues Se des autres Communes, les administrations communales ont été réorganisées à travers des séances de mise en confiance du personnel de la mairie, afin de faciliter les collaborations. Des descentes sur le terrain en l’occurrence dans les plateformes commerciales (marchés, gares routières…) sont effectuées pour sensibiliser les populations en matière d’actions à mener, contrôle à l’appui.
Les divergences transcendées
Quant aux malentendus, il est à noter qu’il est arrivé que dans certaines Communes, les maires et les Se n’accordent pas leurs violons. Aucune relation humaine n’étant dénuée de divergences, ils arrivent à toujours trouver un terrain d’entente dans l’intérêt supérieur de la Commune. « J’ai la chance d’avoir une secrétaire exécutive qui est pratiquement une maman. Chacun travaille dans son couloir de compétences. Il peut y avoir des incompréhensions. Ce qui est inné à l’être humain. Et le mérite qu’on aura tous, c’est de se relever lorsqu’on a l’impression qu’on veut tomber car, ce qui nous unit c’est le développement. Je ne dirai pas que tout est rose, mais nous avons l’obligation de résultats, c’est le mandat que les populations nous ont donné », a confié le maire de Bantè Comlan Fagbèmon. Un an c’est peut-être trop tôt pour jeter un regard sur le chemin parcouru mais le président de l’Association nationale des Communes du Bénin (Ancb), la Commission nationale de mise en œuvre de la réforme de la décentralisation et le Comité stratégique de supervision de la même réforme doivent profiter du mois d’avril qui démarre demain pour faire le bilan de la réforme. Cela leur permettra de voir ce qui a marché et d’opérer des réajustements nécessaires pour avancer dans la réforme.
Serge Adanlao