(Le plus dur commence pour les élus du parti)
La gestion des nombreuses préoccupations exprimées par les populations lors de leur tournée nationale de reddition de comptes est sans nul doute le prochain défi que sont appelés à relever les députés du parti Union progressiste Le renouveau. Si l’initiative d’une telle tournée est salutaire à plus d’un titre, il n’en demeure pas moins que le parti majoritaire sur l’échiquier politique jouera pratiquement sa crédibilité à l’aune des solutions qu’il s’emploiera à apporter au chapelet de doléances exprimées par ses militants à la base.
Depuis le 6 septembre 2023, les députés du parti Union progressiste Le renouveau ont envahi l’espace politique. Il ne s’agit pas d’une opération de propagande électorale comme ont tenu à clarifier d’ailleurs certains responsables du parti mais d’un exercice de reddition de comptes aux militants. Pendant deux semaines environ, les députés, répartis dans différents groupes, ont fait le tour des 24 circonscriptions électorales du pays pour faire à leurs bases, le point des sept mois d’activités parlementaires depuis l’installation de la neuvième législature. Sur le coup, l’Union progressiste le renouveau a innové car de mémoire de béninois, c’est la première fois qu’une formation politique entreprend de son propre chef, d’envoyer ses députés sur le terrain pour aller au contact de leurs mandants aux fins de rendre compte de ce qu’ils ont fait. A l’arrivée, et comme il fallait s’y attendre, les populations ont fortement apprécié l’initiative. Mais en retour, elles ont formulé une avalanche de préoccupations qu’elles ont soumises aux membres des délégations. Louis Vlavonou et ses autres collègues sont donc revenus de leur périple dans les différents hameaux sillonnés, avec une moisson de doléances. Des problèmes d’assainissement, au manque d’infrastructures sociocommunautaires, en passant par des préoccupations liées à l’insécurité, au manque d’infrastructures routières, sans oublier les questions de scolarisation, de chômage des jeunes etc. les populations ont, le temps de ce rendez-vous, déposé aux pieds des envoyés du parti, le poids de leurs souffrances. Pour elles, ces séances sonnent comme l’arrivée du Messie venu les soulager de leurs peines, vu que l’exercice est quasi-rare dans certaines localités depuis quelques années. En somme, les députés ont à leur tour, été envoyés en mission. Ils se retrouvent dès lors face à une véritable équation. A eux, est désormais assigné le défi d’apporter des solutions concrètes aux nombreux problèmes de leurs mandants. A l’aune des solutions qu’ils apporteront aux préoccupations à eux exposés, les militants pourront apprécier si ces derniers portent véritablement leurs souffrances. La tâche ne semble pas aisée quand on sait que la mission du député se résume au vote des lois et au contrôle de l’action gouvernementale. N’ayant véritablement pas de pouvoir de décision au plan opérationnel, l’équation s’annonce difficile à résoudre à priori pour le parti. Il a cependant un atout non négligeable : son soutien au gouvernement. Cette posture pourrait faire bouger les lignes, 2026 étant à quelques encablures.
Gabin Goubiyi