L’Union démocratique pour un Bénin nouveau (Udbn) est désormais face à son destin après la rupture de sa collaboration avec le Bloc républicain (Br). Les responsables du parti semblent être dans un véritable pétrin après leur départ volontaire du Br, qui met le parti de Claudine Prudencio face à son avenir dans un univers politique en pleine reconfiguration.
Point besoin de sortir de Jupiter pour appréhender que les mouvements qui s’observent au plan politique s’inscrivent dans l’irréversible recomposition de la classe politique à quelques encablures des élections. Le récent clash entre l’Union démocratique pour un Bénin nouveau (Udbn) et le Bloc républicain (Br) n’est pas à exclure de ce registre quoique les initiateurs n’excluent pas la possibilité d’une reprise de la collaboration si les exigences formulées par le parti le plus féminisé du Bénin étaient prises en compte par les instances dirigeantes du parti au cheval blanc cabré. Une lecture croisée des différentes postures et des commentaires qui en sont suivis amènent tout observateur averti de la politique à afficher un regain de scepticisme quant à cette hypothèse. Ce scepticisme se justifie notamment par la minimisation de cette rupture par certains cadors du parti au cheval blanc cabré vu le poids politique du parti de Claudine Prudencio. Par ailleurs, aucune diligence ni volonté ne semble s’afficher de part et d’autre pour réconcilier les deux partis dans cette « fusion » apparemment grippée, seulement 10 mois après sa formalisation. Du coup, ce qui s’apparente pour l’heure à une séparation de corps, pourrait, si rien n’est fait, se muer en un divorce les jours et mois à venir. Dans ces conditions, l’Udbn qui se trouve sur la sellette depuis sa rupture avec le Bloc républicain, se retrouvera face à plusieurs équations. Elle devra soit fusionner dans un autre bloc ou décider d’affronter seule les échéances qui s’annoncent. Sur la première hypothèse, on pourrait se demander si le parti va s’engager dans un autre bloc après l’expérience qu’elle a vécue avec le Bloc républicain. Si l’option d’une nouvelle aventure de fusion était envisagée, l’Union progressiste, Le renouveau se présente dans un cas, comme l’une sinon la meilleure alternative pour le parti. Mais le problème qui se pose à ce niveau qui risque de compliquer les choses pour l’Udbn est que le parti a vertement condamné dans un communiqué en date du 18 août 2022, toute manœuvre de déstabilisation de la réforme du système partisan à travers des démissions opportunistes et fantaisistes. Taxée par une certaine opinion d’avoir orchestré le départ de l’Udbn du Br, l’Union progressiste devenue depuis le dimanche 21 août 2022 Up, Le renouveau après sa fusion avec le Parti du renouveau démocratique (Prd), s’est inscrite en faux contre ces allégation en indiquant que le parti « n’a engagé aucune discussion de l’ordre et de la nature que celles initiées avec le Prd avec aucun autre parti politique et ne saurait se rendre complice d’une instabilité et d’un démantèlement des partis politiques constitués dans l’esprit de la réforme du système partisan ».
Pris à son propre piège
Ce communiqué de l’Union progressiste auquel, plusieurs analystes ont, à tort ou à raison prêté des velléités de débauchage de l’Udbn, sonne comme un désaveu pour les auteurs de cette thèse mais aussi comme un cinglant revers pour le parti de Claudine Prudencio. Le parti se retrouve en effet dans un véritable pétrin à la suite de ce communiqué qui vient comme pour lui couper l’herbe sous les pieds. Ces clarifications qui ne sont rien d’autres que des mises en garde, ne sont pas de nature à arranger les choses pour Cyrille Djikui et les siens si d’aventure, ces derniers nourrissaient l’ambition d’échouer à l’Up, Le renouveau. Une éventuelle adhésion de l’Udbn à l’Up, Le renouveau risque de ne rien rapporter pour ce parti qui du coup, pourrait subir le même sort que ce qui lui est arrivé au Br. Le Prd et d’autres partis étant bien lotis dans le sérail Up, Le renouveau, l’Udbn pourrait être considérée comme un ouvrier de la 25ème heure et reléguée au second plan. Le parti n’aura dans ce cas qu’à se mordre les doigts, à moins qu’elle ne se ravise en ravalant ses vomissures pour retourner au Bloc républicain où le repositionnement pourrait lui être plus facile. Si ces deux hypothèses sont exclues, le parti n’aura qu’à prendre son destin en main en décidant d’aller seul aux Législatives de janvier 2023. Là encore, l’expérience serait forcément aventureuse comme lors des Communales et municipales de 2020 où le parti n’a recueilli que 2,17% des suffrages exprimés pour zéro conseiller communal au final.
Gabin Goubiyi