Le chômage et la précarité sévissent dans les contrées de notre pays et au fin fond des hameaux. L’Etat, à lui seul, ne peut donc résoudre tous ces problèmes et donner satisfaction à toutes les couches de la société. Ainsi, certains, animés d’une vision de développement font asseoir, sous l’autorisation de l’Etat, une organisation à but non lucratif pour aider les communautés. C’est le cas de l’Ong Solidarité pour l’autonomisation des communautés (Sac). De ses propres ailes, elle fait renaître en la jeunesse l’espoir et redonne confiance aux femmes du département du Zou.
Les frontières de la pauvreté reculent progressivement dans les Communes de Za-kpota, Bohicon et Djidja. C’est le constat qui se dégage après quatre années d’intervention de l’Ong Solidarité pour l’autonomisation des communautés (Sac) dans ces Communes du département du Zou. En effet, mise en place pour résorber le chômage des jeunes et assurer l’autonomisation économique des femmes du département, l’Ong Sac s’appuie sur deux leviers essentiels. La formation des jeunes déscolarisés, les orphelins de père et ou de mère en élevage des poulets locaux puis des femmes en transformation agroalimentaire des produits tropicaux tels que le soja et le maïs. Elle promeut donc l’entrepreneuriat agricole et la promotion du consommons local pour créer de la valeur ajoutée à l’économie locale. Avant sa formalisation l’an dernier seulement, l’Ong Sac fait déjà des émules aussi bien, au sein des jeunes qu’au niveau des femmes. Une première cohorte de cinquante jeunes sont formés en production animale notamment en élevage de poulets locaux ou poulets « Zado ». Parmi eux, 42 sont installés et bénéficient du suivi de l’Ong. «Après la formation, nous les avons aidés à construire leur poulailler et à avoir quelques têtes de poulets pour se lancer. C’est bon d’être formé, mais le plus important est de démarrer l’activité. Telle est notre politique » informe Pierre Kingbè, président de l’Ong Sac. Quant aux femmes, au nombre d’une centaine, elles ont bénéficié, grâce à sens-Bénin en partenariat avec la Communauté des Communes du Zou (Ccz), des rudiments sur les nouvelles techniques de transformation. Ces acquis réinvestis dans leurs activités génératrices de revenus leur procurent la joie et le bien-être. «L’Ong oriente les jeunes vers l’entrepreneuriat agricole. Nous avons fait cette option parce qu’on ne doit pas attendre tout de l’Etat. On ne peut pas avoir les diplômes et prétendre être tous des fonctionnaires. Aujourd’hui, nous ne sommes plus dans cette idéologie. Il faut donc changer de paradigme. Nos frères ne comprennent pas encore cela. Pour eux c’est d’aller à l’école pour devenir des agents permanent de l’Etat », a expliqué le président de l’Ong Sac.
De l’environnement à l’assistance aux couches vulnérables
L’Ong Sac s’investit également dans l’environnement. Selon Pierre Kingbè, nous vivons dans un cadre de vie insalubre qui ne saurait permettre l’éclosion des activités économiques parce que sans une bonne santé, pas développement. Par conséquent, il a organisé les femmes en groupements, au total 120 disséminés dans les villages et hameaux des Communes de Bohicon, Djidja et Za-kpota. Elles font la campagne de salubrité dans les lieux publics, dans les administrations et sur les voies publiques pour mettre ces coins au propre. L’accent est aussi mis sur la sensibilisation des populations par rapport à l’importance de l’éducation des enfants et le maintien du cadre de vie propre. De l’environnement à l’assistance aux couches vulnérables, l’Ong Sac, n’a rien laissé au hasard. Elle apporte également son assistance aux orphelins, aux personnes vulnérables de la société puis aux personnes du troisième âge. En termes de perspectives, Pierre Kingbè et son équipe lancent cette année, dans la Commune de Za-kpota et pour le compte du département du Zou, zéro sachet. La mobilisation des moyens et les préparatifs sur le terrain sont en cours. Il faut sensibiliser les utilisateurs des sachets, poser des poubelles à chaque vingt mètres et des panneaux d’interdiction tout autour des centres villes. «Quant à l’entrepreneuriat des jeunes, nous voulons encourager la jeunesse en formant cinquante démunis, les déscolarisés, en élevage des poulets locaux. Le gouvernement par son ministre de l’agriculture a annoncé qu’en 2024 il n’y aura plus l’importation des œufs et de poulets congelés. C’est une bonne nouvelle et une aubaine que l’Ong a saisi. Le tout ne suffit pas d’interdire mais de le traduire en acte concret. C’est ce travail que nous avons commencé. Encourager la jeunesse à entreprendre dans l’élevage des poulets locaux », dévoile-t-il. Avec son personnel bénévole et volontariste l’Ong est à pied d’œuvre pour couvrir le plus grand nombre de Communes. Tout en saluant la détermination des femmes pour l’œuvre civique, il a témoigné ses sincères gratitudes à agents de terrain et ceux de son administration pour le sacrifice consenti. Par ailleurs, il sollicite l’appui tous et de chacun afin d’aider l’Ong dans sa mission sociale et républicaine.
Zéphirin Toasségnitché (Br Zou-Collines)