Plusieurs réformes et projets seront mis en oeuvre au cours du quinquennat 2016-2021 pour améliorer la gouvernance du secteur de la santé au Bénin.
La réforme majeure du quinquennat 2021-2026 du président Patrice Talon dans le secteur de la santé est l’amélioration de la gouvernance des formations sanitaires publiques. L’annonce a été faite par le ministre de la Santé le jeudi 6 janvier 2022 au cours de la présentation du Programme d’actions du gouvernement aux acteurs de sa mise en œuvre. Cette réforme qui permettra d’asseoir une bonne gouvernance dans les formations sanitaires et centres de santé publics, induira non seulement des soins de qualité aux populations, mais également la sécurité des offres de soins. La deuxième réforme qui sera mise en œuvre vise à promouvoir un environnement favorable au développement de l’industrie pharmaceutique. En effet, le secteur de la pharmacie a connu de profondes transformations de 2016 à 2021 au Bénin à travers l’adoption de la loi sur les activités pharmaceutiques. La crise sanitaire liée au Covid-19 a aussi démontré combien de fois, il était important pour le pays de développer au niveau local, l’industrie pharmaceutique. Selon le ministre Benjamin Hounkpatin, n’eût été cette politique du gouvernement, le Bénin aurait eu de sérieuses difficultés pour rendre disponibles les produits entrant dans le cadre du traitement des personnes affectées. Dans ce sens, au cours des cinq prochaines années, il sera donc procédé à la promotion du développement de l’industrie pharmaceutique locale via la création d’un environnement favorable. La dernière réforme du secteur est la promotion d’un environnement local favorable à l’investissement et au Partenariat privé-public en matière de santé. Dans ce sens, une loi sera adoptée par l’Assemblée nationale pour créer un environnement propice qui puisse garantir les normes aussi bien en termes de ressources humaines, qu’en intrants de qualité dans les centres de santé publics. Convaincu que le secteur public ne pourra pas à lui seul offrir tous les soins de qualité à la population, l’Etat a prévu un encadrement du secteur privé.
Zoom sur les projets
Une fois mises en œuvre, les réformes permettront d’assurer à terme, à travers des projets identifiés, un environnement favorable au système de santé béninois. Six desdits projets ont trait à la modernisation des infrastructures sanitaires et à l’amélioration du plateau technique. Au nombre de ces infrastructures sanitaires, il y a la poursuite de la construction du Centre hospitalier universitaire moderne d’Abomey-Calavi dont les travaux vont s’achever à fin de 2023, la construction d’un hôpital général et d’un hôpital pédiatrique de référence puis d’un funérarium à Togbin. Il sera aussi érigé à Fidjrossè, un institut mère nouveau-né de niveau III. Ces deux infrastructures permettront d’offrir des services de santé de qualité à la zone du Grand Nokoué. En matière de santé mentale, Allada va, pour sa part, accueillir un centre national hospitalier et universitaire de psychiatrie. A ces projets d’ouvrages sanitaires, s’ajoute la construction du laboratoire national de contrôle de qualité des produits de santé pour s’assurer de la qualité des offres de service aux populations. L’ensemble de ces projets de construction et d’équipement sanitaire seront appuyés par le renforcement des plateaux techniques des centres nationaux hospitaliers et formations sanitaires à travers l’acquisition d’appareils de dernière génération.
200 ambulances à acquérir et 3000 agents à recruter
La gestion des urgences sanitaires occupe une place de choix dans le Pag 2. Dans ce cadre, 200 ambulances seront acquises par le gouvernement au profit des hôpitaux publics. Il sera également mis en place un schéma de transport sanitaire qui intègre le Service d’aide médicale urgente (Samu). Dans la dynamique d’offrir des services de qualité à la population, il sera procédé, entre autres, au renforcement de la disponibilité des ressources humaines avec le recrutement de 3000 agents de santé et le renforcement des structures de formation en science de la santé puis à la mise en œuvre d’un projet de pré-insertion des agents de santé après leur formation. Deux projets spécifiques vont adresser les questions de la cybersanté pour permettre la mise en place de la plateforme de la cybersanté qui va s’arrimer autour de l’internet à haut débit et permettre par ailleurs, le déploiement des e-services qui sont devenus aujourd’hui incontournables. La santé communautaire va également bénéficier de l’attention du président Patrice Talon durant les prochaines années. Les populations au plus bas-niveau seront adressées aussi bien en matière de prévention que dans l’offre immédiate des soins spécifiques. L’ensemble de ces projets qui sont estimés à 441 milliards de FCfa, permettront d’avoir des soins de santé plus résilients et qualitatifs aux populations.
Serge Adanlao