Les vieux démons de la division sont-ils de retour au sein des Conseils communaux et municipaux ? A la lecture de l’actualité de ces derniers jours, n’en est pas loin. Les divergences sont étalées au grand jour. Et des conseillers refusent d’assister aux sessions.
A Akpro-Missérété, les conseillers communaux boudent. Pareil dans d’autres Communes du Bénin comme Abomey-Calavi et Sèmè-Podji depuis quelques semaines. Or, depuis la mise en œuvre de la loi interprétative 2020-13 du Code électoral qui a débloqué la situation après les Communales de 2020, on avait espéré que le calme définitif reviendrait au sein des Conseils communaux et municipaux. L’accalmie n’aura pas duré une année. A la mairie de Sèmè-Podji, les conseillers de l’Union progressiste (Up) ont boycotté les travaux de la deuxième session ordinaire 2021 du Conseil communal. Le conseiller Valentin Assinou dans un communiqué, exprime son désaccord par rapport à la gestion du maire Jonas Gbènamèto. Gestion que lui et d’autres conseillers appellent opaque. « La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est le comportement affligeant du maire Gbènamèto à l’endroit de l’un des conseillers Up à l’ouverture de la deuxième session ordinaire de l’année 2021 qui a été ridiculisé à sa prise de parole. « Le 02 juin 2020, à l’installation de la quatrième mandature de la décentralisation, l’équipe communale de Sèmè-Podji s’est accordée à une gestion collégiale sans clivage politique aucun. Mais depuis lors, les conseillers Up ont toujours été victimes et sans vergogne des actes de discrimination ayant pour objectif unique de neutraliser le parti dans la Commune. Mais épris de paix, de justice et d’esprit de développement, les conseillers de l’Union progressiste ont toujours collaboré de manière fraternelle pour le bonheur de leurs populations malgré toutes les humiliations à eux infligées. C’est en réaction à toutes ces frustrations vécues, que les conseillers Up ont décidé de boycotter cette session. Par contre, le parti se rend disponible pour toutes les actions entrant dans le cadre du développement de notre Commune », a-t-il ajouté. Le même scénario est en cours à la mairie d’Akpro-Missérété. Ici, ce sont les conseillers du Bloc républicain (Br) qui contestent la gestion du successeur de Michel Bahoun, Joseph Godonou Hounkanrin.
Le vote du collectif budgétaire boycotté à Abomey-Calavi
A Abomey-Calavi, ce sont les conseillers du Bloc républicain (Br) qui se disent également mécontents. Le 30 juin 2021, ils ont adopté une posture particulière au cours du vote du collectif budgétaire. Ils se sont abstenus de voter le document du maire Angelo Ahouandjinou de l’Up. « Le collectif budgétaire comportait beaucoup de manquements. Cela nus a poussé à faire le vote par abstention », a avancé Romain Dénakpo, conseiller Br, au cours d’une conférence de presse organisée mardi 6 juillet 2021 avec ses pairs frondeurs. Pour eux, le document soumis au vote pose des problèmes au niveau de la mobilisation des ressources. Ces scènes d’une autre époque qui semblent révolues, sont donc de retour au sein des Conseils communaux. Ce qui fait craindre pour la cohésion et l’équilibre nécessaires à la mise en œuvre des politiques de développement pour l’amélioration des conditions de vie des populations. Une situation tout aussi déplorable quand on analyse les motifs qui dans le fond, sont légers. Or, la loi est claire : « Le maire est l’organe exécutif de la Commune. Le maire peut, sous son contrôle et sa responsabilité, déléguer, dans des domaines précis et limités, ses attributions et sa signature à un ou plusieurs adjoints ». Au-delà, c’est la défense des intérêts particuliers et individuels qui posent problèmes. Vivement que la sagesse revienne dans la cité, et que l’intérêt général prime.
Wilfrid Noubadan