(26 milliards de FCfa pour soutenir les producteurs)
Lors du Conseil des ministres du mercredi 23 avril 2025, le gouvernement béninois a une nouvelle fois démontré son engagement pour la sécurité alimentaire. Il a adopté un important paquet de mesures visant à soutenir les producteurs agricoles, notamment à travers un appui de 26 milliards de Fcfa pour maintenir les prix des engrais à un niveau abordable.
Le gouvernement du Bénin réitère son soutien aux producteurs pour la campagne agricole 2025-2026. En effet, le Conseil des ministres a officialisé le mercredi 23 avril 2025 une enveloppe de 26 milliards de Fcfa destinée à stabiliser les prix des engrais au profit des agriculteurs. Une mesure qui résulte d’une démarche participative et de concertation avec les principales faîtières agricoles du pays. Grâce à cette subvention, les prix de cession des engrais resteront inchangés par rapport à ceux pratiqués lors de la campagne précédente. Ainsi, pour la campagne en cours, les prix sont fixés comme suit : Npk : 340 FCfa/kg (17 000 FCfa le sac de 50 kg, contre 21 750 FCfa en prix réel) ; Urée : 300 FCfa/kg (15 000 FCfa le sac, contre 18 750 FCfa) ; Ssp : 280 FCfa/kg (14 000 FCfa le sac de 50 kg). Cette mesure de soutien vise à soulager les producteurs et à favoriser une production agricole optimale, alors que les prix internationaux des engrais restent instables malgré une apparente accalmie.
Une stratégie durable pour la sécurité alimentaire
Ce soutien n’est pas une première. Depuis plusieurs années, le gouvernement béninois, en collaboration avec les acteurs privés, multiplie les efforts pour rendre les intrants agricoles accessibles. En témoignent les subventions accordées : 55 milliards de FCfa en 2022-2023, environ 30 milliards de Fcfa en 2023-2024, et 24,4 milliards FCfa en 2024-2025. Malgré l’arrêt de la subvention directe au coton depuis 2016, les intrants destinés à la culture cotonnière comme à la production vivrière sont désormais distribués au même prix sur toute l’étendue du territoire. Cette politique inclusive renforce les performances du secteur vivrier, pilier de la sécurité alimentaire nationale. La présente mesure, qui intègre également l’introduction de semences hybrides lors de l’achat, bénéficiera à l’ensemble des producteurs, toutes catégories confondues. Elle consolide une dynamique entamée pour amortir les effets de la hausse mondiale des intrants, notamment depuis les crises du Covid-19 et du conflit russo-ukrainien.
Anticipation, rigueur et vigilance collective
Face à une situation internationale toujours critique en matière de fertilisants, maintenir des prix accessibles est un choix stratégique. Pratiquer les prix réels du marché mondial mettrait en péril les efforts de production et la sécurité alimentaire du pays. C’est pourquoi l’État, dans un esprit de responsabilité, continue d’investir pour soutenir les producteurs. Ces mesures traduisent une gouvernance proactive, méthodique et résolument tournée vers la résilience agricole. Elles permettent de maintenir l’équilibre entre production, disponibilité des denrées, et modération des prix à la consommation. Mais la réussite de cette campagne dépend aussi de la vigilance de tous. Le gouvernement appelle les acteurs du secteur à empêcher la sortie frauduleuse des engrais vers les pays voisins, une pratique qui, par le passé, a compromis l’efficacité des mesures de soutien. Ainsi, le Bénin trace la voie d’une agriculture durable et inclusive, soutenue par une politique volontariste et lucide, au service de la souveraineté alimentaire nationale.
Gabin Goubiyi