Les chargements et déchargements hors parcs ont repris dans la ville de Bohicon. La crise de leadership qui secoue la gestion administrative des gares a favorisé cette pratique répréhensible que les chauffeurs dissidents tentent de faire revenir. Il suffit de faire un tour au carrefour Dako pour s’en rendre compte.
Le mythe qui fait de Bohicon, la première ville au Bénin ayant réussi la lutte contre les chargements et déchargements hors parcs est en train de tomber. Des conducteurs de taxi indélicats profitent de la guéguerre autour de la gestion des gares de Bohicon pour renouer avec cette pratique. Chargements et déchargements hors parcs, autrefois sources d’accidents récurrents de circulation à l’intérieur de la ville, refont donc surface. Ces chauffeurs, juste après le carrefour Dako, positionnent leurs véhicules au bord du goudron pour embarquer les passagers. Ceux qui connaissent la règlementation et qui ne veulent pas avoir des ennuis avec la Police se rendent directement à la gare de Saclo pour effectuer en toute tranquillité leur voyage. D’autres étant pressés, préfèrent prendre le taxi au bord de la voie. Ainsi, ils mordent à l’appât de ces chauffeurs et racoleurs qui parviennent à les convaincre. A la recherche des clients, les racoleurs ou les chauffeurs discutent les bagages avec les passagers sur ‘’zém’’ qui ont déjà en idée que c’est à la gare de Saclo qu’il faut y aller avant de voyager. Pendant que certains s’opposent, d’autres s’arrêtent au carrefour Dako. Ce mouvement associé à celui des vendeuses de la moutarde, de l’akassa et du ‘’Lio’’ qui s’agglutinent autour des véhicules en stationnement crée le plus souvent un bouchon à ce niveau. Ce qui empêche la fluidité de la circulation et occasionne, du coup, des cas d’accidents.
Les autorités narguées
La scène se joue au mépris des textes et décisions pris par le préfet, le procureur de la République, le maire et même la Secrétaire exécutive (Se). Par un communiqué N°12C/001/Mcb/Se/Ragiem-B en date du 12 février 2023, la Se a maintenu l’interdiction. «Il est formellement interdit aux passagers ou voyageurs de prendre le taxi aux abords des voies publiques. Il en est de même aux conducteurs de taxis interurbains. Tout contrevenant s’expose gravement à la rigueur de la loi », précise le communiqué. A travers sa circulaire N°12/010/Pdz/SG/Sa du 13 février 2023 portant interdiction d’interpellation des conducteurs de taxi interurbains par des personnes non fonctionnaires de Police, le préfet du Zou, Firmin Kouton, l’a martelé: «Il demeure interdit dans toutes les Communes du Zou, les chargements et déchargements hors parcs», Rufino d’Almeida, maire de Bohicon est catégorique. A travers un communiqué N°12C/022/Mcb/Cc/Sp du 20 février 2023, l’autorité communale n’entend pas tolérer la remise en cause des réformes à succès opérées dans ce sens. « Ne pouvant tolérer un tel désordre, j’ai d’ores et déjà, en ma qualité de dépositaire de la Police administrative et de garant de l’exécution de la vision de développement de la Commune, sollicité les services de la Police républicaine à l’effet, d’organiser des patrouilles au niveau de toutes les gares routières de la ville, aux fins d’y assurer l’ordre public et le déroulement tranquille des activités », précise le communiqué avant de mettre en garde ceux qui tenteraient de braver l’autorité. «Tout individu, fauteur de troubles, sera systématiquement interpelé pour répondre de ses actes devant les juridictions compétentes », prévient le locataire de l’hôtel de ville. Ces différentes injonctions semblent être un coup d’épée dans l’eau. Passagers et conducteurs de taxis interurbains bafouent l’autorité en organisant les chargements et déchargements hors parcs qui frisent une rébellion malgré qu’ils soient suffisamment sensibilisés sur la dangerosité de la pratique. Il est donc temps que la Police républicaine passe à la répression en vue de raffermir l’autorité publique et d’instaurer la discipline.
Zéphirin Toasségnitché
(Br Zou-Collines)