En prélude à l’affichage provisoire de la Liste électorale informatisée (Lei), l’Agence nationale d’identification des personnes (Anip) a organisé le mercredi 03 août 2022 à Cotonou, une séance d’échanges avec les représentants des partis politiques devant prendre part au scrutin du 8 mars prochain. Ce point d’étape du processus a été présenté par le gestionnaire mandataire de l’Anip, Cyrille Gougbédji, et le Directeur général des élections, Boucary Abou Soulé Adam.
Plusieurs partis politiques politiques ont honoré de leur présence la rencontre initiée dans l’après-midi du mercredi 3 août 2022 à Cotonou par l’Anip. L’objectif était de mettre tout le monde au même niveau d’information, et de recueillir leurs contributions pour les prendre en compte dans l’établissement de la Liste électorale informatisée (Lei). A cette occasion, l’Union progressiste (Up), le Bloc républicain (Br), Moele-Bénin, Forces cauris pour un Benin émergeant (Fcbe), Force cauri pour le développement du Bénin (Fcdb), Mouvement pour la libération (Mpl), la Nouvelle force nationale et le parti « Les démocrates », ont entre autres, répondu à l’appel. Après avoir exposé aux représentants des partis politiques les dispositifs déjà mis en place, ils ont annoncé l’opérationnalisation d’une application mobile pour faciliter la consultation publique. Ainsi donc, toutes les personnes ayant fait le Ravip et, connaissant ou pas leurs numéros personnels d’identification (Npi), pourront, dès la mise en ligne de la liste, procéder à la vérification des données, y compris le centre de vote par le biais de l’application. « Il s’agit de la géolocalisation des données fournies lors de l’enrôlement au Ravip. Il y a aussi la possibilité de modification en ligne du lieu de résidence précédemment indiqué», explique Cyrille Gougbedji». «Quiconque tentera de modifier les données d’une personne à son insu, en répondra devant le procureur », menace-t-il. Selon lui, l’intérêt de l’application est de donner automatiquement satisfaction aux citoyens dès lors qu’ils expriment le désir de se voir transférer ailleurs à l’affichage de la liste provisoire. Par ailleurs, pour les élections législatives de janvier 2023, il n’y aura plus les traditionnelles « cartes d’électeurs. Par contre, une pièce d’identification, renseignant les noms, prénoms et l’image du détenteur de la pièce, conformes aux données renseignées dans le Registre national des personnes physiques (Rnpp) servira pour l’élection. Soulignons qu’un premier affichage de la liste électorale informatisée provisoire est prévu à partir du 19 septembre 2022 pour une transmission définitive à la Céna le 7 novembre 2022.
Wilfrid Noubadan
Eugène Dossoumou, représentant du parti Br : « A l’étape actuelle des choses, il n’y a pas encore d’obstacles »

« Mes impressions ont été très bonnes. Nous avons été satisfaits par les communications passées par le directeur général des élections ainsi que par le gestionnaire mandataire de l’Anip. A l’étape actuelle des choses, il n’y a pas encore d’obstacles. Il n’y a pas d’équivoque à proprement parler. Il n’y a pas encore d’obstacles et on est à une étape dont ils sont venus nous rendre compte. Je crois qu’à cette étape, il n’y a pas encore de problème particulier à relever. »
Propos recueillis par
W. N
Alain Adihou, délégué de la Fcbe : « Une liste électorale n’est pas seulement un instrument technique »

« Je viens de participer à une séance de travail technique. Techniquement, c’est bon. Vous n’oubliez pas qui je suis. Donc, je connais le sujet. Ce qui est en train d’être fait et qui a été expliqué, techniquement c’est bien. Mais une liste électorale n’est pas seulement un instrument technique. C’est également et surtout un instrument politique. Pendant qu’on travaillait depuis 2003 sur cette question, on a toujours été sensible aux périodes aux cours desquelles certains instruments peuvent être mis en place. Généralement, ce qu’on avait fait en son temps, c’était des périodes d’accalmie électorale. Une période d’accalmie électorale est différente d’une période électorale. Nous sommes en période préélectorale déjà, donc une période sensible. On aura autour de 3000 candidats, 218 par partis politiques à raison de 10 ou 12 partis politiques. Est-ce que pendant cette période préélectorale, qui n’est pas une période d’accalmie, on ne peut pas faire délivrer des certificats de résidence aux candidats sans forcément passer par la formule que met en place progressivement l’Anip et qui pourra créer des difficultés au niveau de la résidence, du domicile, de l’inscription dans le registre communal etc. tel que le responsable de l’Anip l’a expliqué tout à l’heure ? Donc, c’est une question politique. Faire délivrer des certificats de résidence par l’Anip désormais dans notre pays est une très bonne chose mais mettre en place un tel instrument alors que nous préparons des élections peut poser quelques problèmes. Personnellement, je me suis dit que les responsables de l’Anip percevront bien la chose et que quand on le leur dira, ils comprendront bien l’utilité de la chose. Sinon globalement, c’est une bonne séance technique. La volonté de l’opposition d’être associée au processus d’élaboration de la Léi est légitime. C’est également une demande que doit comprendre tout agent qui a la charge de la liste électorale. C’est tout à fait légitime parce que tout ce qui a été expliqué là, on n’a pas vu de façon très claire, à quel moment les partis politiques vont être impliqués mais il y a des choses que les partis politiques doivent pouvoir faire, par exemple, les réclamations. Mais dans ce qui a été expliqué techniquement, on peut percevoir là où les partis politiques peuvent intervenir. Mais ce ne sera pas avec l’Anip. Ce qui est dégagé, oblige les partis politiques à rester proches de leurs militants, des électeurs».
Propos recueillis par W. N