L’une des décisions prises en Conseil des ministres hier, mercredi 7 décembre 2022 est la contractualisation pour une mission de conception et de suivi des travaux dans le cadre du projet de construction d’une usine intégrée de production de clinker et de ciment au Bénin.
Lors du Conseil des ministres du 23 février 2022, il a été décidé, par le biais de la contractualisation avec un groupe spécialisé, de réaliser des études préparatoires d’un projet de construction d’une cimenterie de capacité 5000 tonnes/jour de clinker, soit 1.600.000 tonnes/an de ciment, extensible à 3.000.000 tonnes/an au Bénin. Cette décision a été prise parce que du fait des nombreux chantiers, le marché du ciment connaît une véritable expansion au Bénin, avec une hausse de près de 30% des ventes sur la période. Une tendance qui devrait se poursuivre au regard des grands projets prévus pour être réalisés entre 2021 et 2026. Le gouvernement a donc vu juste en anticipant sur la surexploitation des gisements nationaux de calcaire et qui ferait peser sur eux un risque d’épuisement rapide surtout que les opérateurs du secteur déjà en place prévoient de renforcer leurs capacités de production, pendant que de nouvelles demandes d’installation s’enregistrent. Les conclusions de l’étude commanditée à la suite du Conseil des ministres du 23 février 2022, confirment largement les analyses et le diagnostic du gouvernement. Ces études ont abouti à la nécessité de renforcer l’offre de production de ciment au Bénin au regard de la courbe ascendante des besoins sur les années à venir. La décision du gouvernement d’enclencher le processus de construction de la nouvelle usine en contractualisant pour une mission de conception et de suivi des travaux dans le cadre du projet de construction d’une usine intégrée de production de clinker et de ciment au Bénin est donc pertinente et logique. Cette contractualisation porte sur la conception industrielle et le dimensionnement du projet, de même que sur l’assistance au choix des entreprises générales de construction et le contrôle des travaux. A travers la réalisation d’une telle usine, le gouvernement travaille à rendre soutenable le prix du ciment en agissant sur la disponibilité d’un des intrants capitaux (le clinker) et à favoriser la survie des usines déjà installées et du coup préserver des emplois. C’est l’une des stratégies du gouvernement pour éviter la crise dans ce secteur. Il faut donc saluer ce sens d’anticipation du gouvernement Talon qui œuvre ainsi à la continuité des chantiers et des projets tout en permettant aux Béninois de donner corps à leur rêve d’avoir « son toit ».
Léonce Adjévi