Dans sa belle dynamique de suivre les pas des pays développés et de bénéficier de leur savoir-faire, le gouvernement de Patrice Talon a démontré que le Bénin peut résister quand le Nigéria se permet le vilain de bloquer le circuit commercial. La fermeture des frontières sur plus d’un an mélangée au Covid-19 n’a pas fait fléchir le rythme de la croissance économique du pays. Au contraire, ces situations lui ont permis de prouver la résilience de son économie.
La fermeture des frontières par le Nigéria n’a pas respecté le fondement de la Cedeao, mais le Bénin a préféré la voie de la négociation et en a profité pour renforcer autrement son économie. « Cette fermeture des frontières touche effectivement au fondement de la Cedeao. Nous sommes sur un terrain de violation fragrante du droit communautaire. Nous avons un marché unique. Normalement, il ne devrait pas y avoir d’obstacles à l’exportation, d’un pays membre de la Cedeao vers un autre, de produits manufacturés dans cet espace. La circulation des biens et des personnes est au cœur de ce droit communautaire. Mais comme vous le savez, en droit international, il arrive que des incompréhensions conduisent à des confrontations. Toutefois, ce qui nous caractérise au Bénin, c’est de maintenir le dialogue avec le Nigeria. J’ai dit récemment que le Bénin n’est ni dans la victimisation ni dans la confrontation. Nous sommes dans une discussion sereine qui devrait nous permettre de trouver des solutions assez rapidement. »
A cette fermeture de frontières s’est ajoutée la crise Covid-19 dont les conséquences économiques ne sont plus à rappeler. Pour beaucoup d’observateurs impartiaux, le Bénin ne peut résister. Mais c’est vrai que 2020 a été difficile pour le monde entier. Elle a toutefois aussi permis au pays de montrer sa résilience. Sur le plan des réformes, le rythme n’a pas du tout baissé. Dès 2016, nous avons lancé un certain nombre d’investissements dans le domaine du numérique pour nous permettre de numériser et d’améliorer la collecte de nos recettes. Ces réformes ont porté leurs fruits. Malgré les conditions difficiles, le Bénin est parvenu à dépasser les prévisions de recettes intérieures réalisées avant la crise. Nous affichons un taux de croissance positif, le deuxième meilleur en Afrique subsaharienne. Et dès cette année, nous retrouverons le sentier de la forte croissance qui était le nôtre avant la crise. »
Les performances réalisées par l’économie béninoise en ces périodes de crise
A la faveur d’une conférence de presse animée le vendredi 10 juillet 2020, à Cotonou, le ministre de l’Economie et des finances, Romuald Wadagni, a expliqué les performances réalisées par le Bénin. « Toutes ces performances n’auraient pas été possibles sans le travail de chacun et de tous. Parce qu’on ne peut pas les avoir de façon aussi durable depuis 3 ans, si derrière, il ne s’agit pas d’une action synchronisée, d’une action collective, qui rentre dans un Programme d’actions du gouvernement clair », a fait savoir Romuald Wadagni. Le deuxième « secret » partagé avec les hommes des médias pour justifier le top des palmarès du Bénin, est la chance pour le pays d’avoir à sa tête, un chef d’Etat (Patrice Talon Ndlr) qui a affiché une ambition, des objectifs et un Programme d’actions du gouvernement qui mobilise l’ensemble de la population et du gouvernement qui travaillent avec acharnement, dans la discipline et avec sérieux. A en croire l’argentier national, c’est la synergie de ces actions avec un chemin clairement tracé qui permet au Bénin d’obtenir les résultats inégalés qui sont les siens aujourd’hui. En guise de rappel des performances, Romuald Wadagni a, primo, souligné que le Bénin, à la faveur du dernier classement de la Banque mondiale le 1er juillet 2020, a réalisé un exploit historique. En effet, le pays a quitté le rang des pays à revenu faible pour intégrer la catégorie des pays à revenu intermédiaire laissant derrière lui, tout un groupe de pays que certains considèrent jusque-là comme des modèles pour le Bénin. Secundo, le Mef est revenu sur la publication de l’indice country policy and institutional assessment (Cpa) qui permet de mesurer la qualité de la gouvernance économique dans les pays par la Banque mondiale. Quand on regarde les performances faites sur cet indice, pour la première fois depuis 2008, le Bénin a progressé. De 3,5 en 2019, le Bénin est passé à 3,6 en 2020 et devient du coup, le deuxième pays en Afrique derrière l’Ouganda. La troisième performance de ces dernières semaines rappelée, est la confirmation des notations « B+ » et « A- stable » par les agences « Standard & Poor’s » et « Bloomfield » avec leurs félicitations au gouvernement béninois dans un contexte où la plupart des pays ont dégringolé. « Lorsque la plupart des pays sont dégradés et que le Bénin est considéré comme une économie suffisamment solide malgré la crise sanitaire liée au Coronavirus, on ne peut que s’en réjouir », a laissé entendre l’argentier national.
La relation avec le Nigéria
Le numéro 1 des finances béninois a précisé que : « La question de savoir si le Bénin peut vivre sans le Nigeria, la réponse est Non. Nous sommes dans un monde globalisé et personne ne peut prétendre dire qu’il peut vivre sans l’autre. Nous sommes des pays voisins, nous avons de l’interdépendance. Notre stratégie est claire, nous avons pour plan de travailler en synergie et en bonne intelligence avec le Nigéria. Nous avons des atouts qui peuvent profiter au Nigéria et le Nigéria a des atouts qui peuvent nous profiter. Il faut reconnaître que pendant longtemps la facilité a prévalu. C’est-à-dire que nous étions uniquement orientés vers du « acheter et vendre » ou servir de transit pour le Nigéria. Mais dès qu’il y a un choc, ces activités souffrent. Et donc nous sommes engagés dans un partenariat qui fait que le Nigéria et le Bénin gagneront d’être ensemble. Personne ne peut donc prétendre se passer de son voisin surtout quand nous avons des frontières poreuses, des communautés et des populations qui parlent la même langue, pratiquent les mêmes cultures. De façon concrète, quand nous lançons aujourd’hui des plans de transformation de nos produits agricoles, c’est pour pouvoir servir davantage le Nigéria. Nous ambitionnons d’ici trois ans de dépasser un million de tonnes de riz et l’essentiel de cette production ira vers le Nigeria. C’est la question essentielle, qu’est-ce que nous pouvons produire ici, transformer et échanger avec nos frères du Nigéria ? Et aussi qu’est-ce qu’ils ont comme atouts dont nous pouvons bénéficier ? C’est de cela qu’il s’agit »
Les frontières du Nigéria enfin rouvertes
C’est par un Tweet que le président du Nigeria Muhammadu Buhari a annoncé le 16 décembre 2020 la réouverture des frontières terrestres entre son pays et ses voisins le Bénin, le Niger et le Cameroun.
Bienvenue Agbassagan