Alors que les élections générales de 2026 se rapprochent, certains acteurs politiques rivalisent d’ardeur et de stratégie pour ne pas rester inactifs lors de ces échéances cruciales pour le peuple béninois. La formule trouvée est la création de partis politiques pour influencer le jeu alors même que la réforme du système partisan est censée mettre fin à cette comédie.
Le landerneau politique s’est enrichi d’une nouvelle force politique le week-end dernier. L’ambassadeur Moïse Kérékou, fils de l’ancien président Mathieu Kérékou, a créé le parti Les patriotes-rassemblement des kérékouistes (Lp-rk). Une formation politique aux ambitions floues et peu convaincantes. Avec la création de ce parti, Moïse Kérékou ambitionne de préserver l’héritage de l’ancien président Mathieu Kérékou et donne l’impression qu’il est venu trop tard dans un monde trop vieux. Avant ce parti, le paysage politique a enregistré la création du Parti populaire panafricain (Ppp), une formation politique présidée par Jean-Baptiste Hounguè et qui se réclame n’être ni de la mouvance présidentielle, ni de l’opposition. Au congrès constitutif du parti le 12 octobre dernier, Jean-Baptiste Hounguè, son président, a indiqué que Le Ppp se veut être un parti ancré dans les aspirations profondes des populations africaines, préoccupé par leur bien-être et l’amélioration de leurs conditions de vie. « Le Ppp ne sera jamais le parti d’une personne, mais toujours celui de la communauté nationale », a martelé le président du parti, rejetant ainsi le culte de la personnalité souvent observé dans certaines formations politiques. Au-delà des discours flatteurs dont se fendent les figures de proue des nouvelles formations politiques créées, l’opinion s’interroge sur l’opportunité de la création de nouveaux partis à l’heure où la dynamique est à la clarification du paysage politique. Il est plus qu’évident que le contexte actuel au Bénin n’est plus favorable à l’émergence des petits partis politiques, de quartier ou de famille. Le Bénin a définitivement sonné le glas de cette pagaille qui rendait peu crédible notre système politique. La réforme du système partisan conduite par le président Patrice Talon a induit la consolidation de grands regroupements politique. Malheureusement, des acteurs politiques, nostalgiques d’un passé révolu, semblent tirer la dynamique vers le bas. Sinon comment comprendre que des néophytes de la scène qui ne sont que l’ombre d’eux-mêmes, s’amusent à créer des partis alors même que les dispositions pour participer ou même lever des sièges aux élections sont de plus en plus corsées ? Au sein de l’opinion, on doute de la capacité des néo-dirigeants de partis, à bousculer le landerneau politique. Au demeurant, d’aucuns les soupçonnent d’être en mission de chantage politique étant donné que leur capacité à apportera une plus-value au débat politique est discutable.
Sergino Lokossou