Le Parquet spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) a requis, le mardi 18 mars 2025, la relaxe au bénéfice du doute pour l’ex-chef d’arrondissement de la Commune de Djidja et son collaborateur, tous deux incarcérés depuis le 7 juillet 2024 dans une affaire de cybercriminalité. Le verdict sera rendu le 29 avril 2025.
L’ex-chef d’arrondissement de Djidja et son collaborateur sont accusés d’escroquerie en ligne, mais lors de l’audience du 18 mars, le ministère public, représenté par la quatrième substitut du procureur spécial, a demandé leur relaxe, soulignant l’absence de preuves suffisantes. Selon le parquet, bien que le chef d’arrondissement ait été arrêté en possession de deux téléphones, l’analyse effectuée par le Centre national d’investigations numériques (Cnin) n’a révélé aucune donnée incriminante. Le ministère public a aussi évoqué un troisième téléphone, plus ancien, qui avait été abandonné par le chef d’arrondissement depuis 2019. Bien que des données liées à la cybercriminalité aient été retrouvées sur ce téléphone, ces informations n’étaient pas associées à l’accusé. Concernant le collaborateur, aucune trace d’activités cybercriminelles n’a été retrouvée après l’analyse de son téléphone. En conséquence, la relaxe au bénéfice du doute a été requise pour les deux prévenus.
Il est à préciser que le chef d’arrondissement a toujours nié les accusations portées contre lui. Lors des audiences précédentes, il a rejeté fermement les faits de cybercriminalité. Selon son avocat, Me Filbert Béhanzin, son arrestation faisait suite à une plainte anonyme déposée auprès de la Criet, l’accusant de s’adonner à des activités criminelles en ligne. Lors de l’enquête, les autorités ont saisi plusieurs téléphones, et l’un d’eux contenait des données compromettantes datant de 2019. Cependant, aucune activité illégale récente n’a été découverte. À la barre, le chef d’arrondissement a expliqué qu’il avait acheté ce téléphone d’occasion en 2020 sur le marché noir auprès d’un vendeur sénégalais, aujourd’hui introuvable. Il a précisé que ce téléphone ne lui servait plus depuis un certain temps et que c’était lui-même qui l’avait présenté lors de la perquisition effectuée par la Police. Le chef d’arrondissement a également rejeté l’idée qu’il ait eu des liens avec des activités d’escroquerie en ligne. Il a révélé qu’il avait contracté plusieurs prêts auprès de banques et d’institutions financières pour financer ses projets personnels et professionnels, notamment la gestion de ses deux buvettes à Bohicon. Il a insisté sur le fait que cet argent venait de sources légales, telles que ces prêts, et non d’activités criminelles. Le verdict final concernant cette affaire est attendu pour le 29 avril 2025.
L.A.