La secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie (Oif) a opiné sur le retrait des pays de l’Alliance des États du Sahel (Aes) de l’organisation. Pour Louise Mushikiwabo, les dirigeants des pays en l’occurrence le Burkina Faso, le Mali et le Niger « ont le droit le plus absolu d’adhérer ou de sortir d’une organisation multilatérale ». A l’en croire, « c’est des enfants d’une famille qui s’éloignent de la famille ». Néanmoins, elle rassure que l’Oif reste ouverte à une discussion « si jamais les pays changent d’avis ». Lire ci-dessous, des séquences de son passage sur TV5 Monde le 20 mars 2025.
« Cette décision de retrait de trois de nos pays dans la région du Sahel est une décision qui m’attriste parce que le texte politique de l’Oif, la déclaration de Bamako, est un texte qui a été adopté au Mali en 2000. Le Niger était pays fondateur avec le président Hamani Diori à l’époque en 1970. C’est des pays très proches de notre organisation. Cela me désole mais en même temps, il y a aussi le fait que même si personnellement j’évolue dans le monde politique depuis quelque temps, je ne suis pas convaincue que l’approche punitive est une bonne approche. Je ne suis pas pour les sanctions sauf que les sanctions peuvent changer les choses, sauf quand des sanctions peuvent améliorer les situations. Alors, nous sommes plusieurs Etats à discuter, à prendre les décisions mais j’aurais aimé qu’après la suspension, on puisse s’asseoir avec ses pays-là et voir comment sortir de la suspension. C’était le cas notamment avec la Guinée, qui nous a approchés après suspension, et nous avons accompagné ce pays. Nous continuons d’accompagner ce pays. C’est des textes auxquels ces Etats eux-mêmes ont adhéré de leur plein gré. Et pour moi, si vous voulez, les décideurs, au plus haut niveau de nos États, ont le droit le plus absolu d’adhérer ou de sortir d’une organisation multilatérale.
L’Oif n’a pas atteint la souveraineté de ces Etats. Ce n’est ni notre intention et ce ne serait pas possible de toute façon. Nous avons appliqué des textes que ces Etats, depuis l’an 2000, ont acceptés, auxquels ils ont souscrit. Le monde multilatéral est fait de chartes, de protocoles, de textes fondamentaux, auxquels les Etats ont souscrit. Si vous voulez, cela aurait été une bonne chose de rester dans l’organisation et demander à ce que les règles changent plutôt que de dire qu’on applique des règles, que ces pays-là, ont voulues.
C’est un peu dans l’air du temps, avec les réalités géopolitiques qu’on voit aujourd’hui. Mais bon, pour moi, c’est des enfants d’une famille qui s’éloignent de la famille. Nous restons très ouverts, bien évidemment. Si jamais les pays changent d’avis, nous sommes ouverts à une discussion ».