Ma chronique du jour qui est celle du Professionnel de la Profession que je suis, est une contribution à la réflexion nationale sur la dialectique entre ‘’la Croissance démographique et le Développement au Bénin’’, en préparation. Elle actualise effectivement mes nombreuses interventions radiotélévisées et diverses publications des derniers mois.
Ma chronique vise ainsi à contribuer continûment au débat national (Assises Nationales) en préparation sur la Croissance démographique du Bénin et son Développement. Les données du tableau suivant proviennent de l’Institut national de la statistique et de la démographie (Instad); elles sont sûres et dignes de confiance.
– Edsb3 2006 : 5,7 enfants par femme.
– Edsb4 2011-2012 : 4,9 enfants par femme.
– Mics 2014 : 5,7 enfants par femme.
– Edsb5-2017-2018 : 5,7 enfants par femme.
– Mics 2021 : 4,7 enfants/femme.
L’histogramme et la courbe de tendance sont successivement représentées ci-dessous.
Le graphique livre ainsi l’évolution de l’indice synthétique de fécondité (Isf) du Bénin de 2006 à 2021. D’après ce graphique, la valeur moyenne de l’indice synthétique de fécondité au Bénin est de 5,35 enfants par femme sur la période 2006-2021. Elle a effectivement varié de 5,7 enfants par femme en 2006 à 4,7 en 2021*, en passant par 4,9 en 2011-2012, 5,7 en 2014 et 2017-2018.
En me donnant raison sur la tendance baissière de l’indice synthétique de fécondité (Isf) dont je parlais depuis de nombreux mois, elle réconforte plutôt la Conscience Collective du Bénin qu’elle oriente déjà franchement, à mon avis ! Elle fait, désormais il s’agit d’une dynamique agissante, celle de cette Conscience poignante, une Superstructure raisonnable et réfléchie, désormais farouchement ancrée à la santé de la reproduction optimale (nombre raisonnable d’enfants par ménage, pour le bonheur de tout le monde, dans le meilleur des mondes). En fait, cet indicateur délivre un message fort à la population béninoise en général et spécifiquement aux Autorités à charge de décisions. Il s’agit fortement d’une invite percutante et insistante à *une fécondité ralentie qui s’écarte largement de la fécondité naturelle désormais réputée vermoulue au Bénin. Toutes proportions gardées, cet important indicateur de l’Instad fournit au Bénin le puissant sésame nécessaire à une fécondité harmonieuse de développement : la fécondité optimale, celle dite le plus favorable au développement qualitatif, c’est-à-dire sécure et respectueuse de l’environnement.
Le développement durable est à ce prix
En fait, le Bénin, auparavant bien situé dans les nations pronatalistes, montre ainsi la voie royale d’une procréation responsable, une reproduction humaine voulue (choisie), drain puissant d’une croissance économique porteuse de création de valeur et de richesse, le développement social durable. Alors, utilement à la discussion nationale en perspective sur la croissance démographique et le développement du Bénin, une alternative s’offre dès à présent au Gouvernement de la Rupture :
1-malgré tout ce qui précède, se « salir » les mains avec l’expression effrayante (effroyable) « contrôle des naissances » que les Béninois tous sexes confondus, seulement respectueux de la coercition légitime de l’État et foncièrement jaloux de leur liberté (surtout de leur libre arbitre), détestent cordialement ;
2- rentrer vaillamment dans l’Histoire des Nations, sous des ovations soutenues, en privilégiant l’option élégante de la « parenté responsable pour la santé de la mère et de l’enfant ».
Il s’agit donc de privilégier l’option de « santé du pays qui est, en fait, son développement autocentré et autoentretenu ».
A- Dans la première option (mesure coercitive relevant des prérogatives régaliennes de l’État), une loi gorgée de décrets d’application, peut cavalièrement intervenir pour décréter abruptement un certain nombre d’enfants par ménage, sans aucune explication objective : 2 enfants, par exemple !
B- la seconde option, plus élégante et à laquelle les communautés béninoises demeurent favorables est la *fécondité optimale*, celle qui, améliorant leur vécu quotidien, s’avère le plus favorable au développement harmonieux du Bénin.
Au demeurant, la tendance révélée par Mics 2021 (baisse de la fécondité de 1 point au Bénin) encourage ainsi fortement à suggérer une fécondité optimale du Bénin à 2-3 enfants par ménage, pour valablement soutenir l’économie nationale.
Le Bénin ferait alors mieux que certains pays africains qui statuent déjà cette fécondité à 3-4 enfants par ménage, pour des raisons objectives liées d’une part à leurs réalités sociales et d’autre part, à leurs réalités sociologiques (les deux expressions ne signifiant pas les mêmes choses, je précise !). En conclusion, Je crois en avoir assez dit pour continuer ma contribution à ce débat d’enjeu vital, à ce débat de vie nationale !
Professeur Gilles Gohy, Sociologue-anthropologue
Statisticien Démographe
Politologue
Expert en Gouvernance & Démocratie ; Genre & Développement ; Prospective & Développement.