Dans le cadre de la réforme structurelle de l’administration territoriale, le Gouvernement a dessaisi les Chefs de quartiers (Qc) et chefs de villages (Cv) de la prérogative qui leur conférait le droit de délivrer des attestations ou certificats de résidence. Celle-ci est désormais confiée aux mairies ou à l’Agence nationale d’identification des personnes (Anip). Cette décision fait grincer les dents et suscite diverses interprétations au sein des élus locaux qui en avaient fait leur chasse gardée. Amzat Maougnon Aguèmon, le Cq Dantokpa, lors de sa distinction à Bohicon, a soutenu la réforme tout en ramenant ses collègues à la raison.
Les Chefs de quartiers (Cq) et Chefs de villages (Cv) ont vu leur biberon coupé par le Gouvernement. Leur sevrage est intervenu suite aux réformes institutionnelles engagées dans le secteur de la décentralisation. Il leur est désormais interdit de continuer à délivrer aux requérants des attestations ou certificats de résidence. Cette prérogative qui leur a été arrachée et confiée à l’Anip n’est pas de leur goût. Ainsi, la plupart d’entre eux sont réfractaires aux réformes institutionnelles de l’administration territoriale. Des élus locaux tapis dans l’ombre militent pour faire échouer cette réforme chère au gouvernement. Amzat Maougnon Aguèmon, Chef quartier de Dantokpa, n’est pas de ceux-là. Il applaudit la réforme avec les dix doigts. Et pour cause. «Le néophyte ne peut pas comprendre l’enjeu de cette réforme qui est plutôt salutaire et attendue », souligne le Cq/Dantokpa et il s’explique : «Nous sommes conscients de ce que les actes que nous posions par le passé étaient illégaux. Les élus locaux que nous sommes, que cela soit le Cq ou le Chef de l’arrondissement (Ca), n’ont pas d’autonomie financière. Par conséquent, nous ne sommes pas habilités à collecter et à garder par devers nous le denier public. La formule idéale trouvée et qui nous protège est qu’on puisse pérenniser ce service auprès des populations par le truchement par exemple des formulaires prépayés dont les droits seront intégralement versés au trésor public ». Ceux qui n’ont pas perçu cette pertinence se sont lancés dans de vaines cabales. « Certains font de l’intoxication pour ébranler la gouvernance ‘’rupturienne » par des explications qui n’ont rien à avoir avec la légalité, avec ce qui doit se faire. Aujourd’hui, la rupture essaie de remettre les choses à l’endroit», soutient Amzat Maougnon Aguèmon. Même s’ils déplorent un manque à gagner, il faut reconnaître que la réforme a tout prévu. «Aujourd’hui, les salaires des Cq sont revalorisés en compensation. Ce n’est peut-être pas suffisant, mais ce n’est pas rien», affirme le Cq Dantokpa. Il perçoit dans cette réforme une certaine volonté du gouvernement d’aller de l’avant. «Personnellement, je loue et j’applaudis cela des dix doigts ». Ainsi, il invite ses pairs à s’approprier la réforme. «J’exhorte les uns et les autres qui n’auraient pas compris le vrai sens de cette réforme à mieux s’informer pour que nos administrés perçoivent la pertinence de la démarche. Car, nous n’étions pas à l’abri, surtout que la personnalité juridique de l’élu local que nous sommes est assez floue », martèle le chef quartier de Dantokpa. Il poursuit en indiquant que leur position ne leur permet même pas de s’opposer à telle ou telle décision du gouvernement. «L’élu est investi d’un pouvoir public. A ce titre, il n’a pas compétence à juger ou à s’opposer à l’Exécutif. Nous, nous devons de l’accompagner résolument», enseigne Amzat Maougnon Aguèmon.
Zéphirin Toasségnitché
(Br Zou-Collines)