Dans les jours à venir, la zone Nord du Bénin va connaître ses représentants à la phase finale de l’édition 2023 du championnat national de lutte africaine. Comme les six (06) équipes déjà qualifiées pour le compte des zones Centre et Sud, les clubs et associations de la zone obtiendront leur billet à l’issue du tournoi qualificatif qui aura lieu à Djougou. Mais avant d’aborder cette étape des éliminatoires, le président Yves Adihunkpéto Azifan de la Fédération béninoise de lutte (Fébélutte), dans un entretien accordé à un organe de presse locale, a mis la lumière sur plusieurs sujets. Ci-dessous, la quintessence de ses propos.
Le Matinal : Comment se présente aujourd’hui la lutte africaine au Bénin ?
Yves Azifan : On peut dire que la lutte se porte de mieux en mieux en République du Bénin. Depuis que nous avons pris les rênes de cette fédération, nous avons décidé de mettre les petits plats dans les grands pour le rayonnement de cette discipline au Bénin. Nous avons décidé de libérer l’affiliation aux différentes associations qui en ont fait la demande. Dix-huit nouvelles affiliations ont été libérées lors de la dernière assemblée générale tenue à Parakou. C’est ce qui nous amène à changer le format du championnat national. Aujourd’hui, nous comptons neuf clubs dans la zone nord, six clubs dans le centre et 10 clubs dans la zone sud. Cela nous a amenés à organiser des tournois régionaux de qualification.
Quelle est cette motivation d’avancer sur la bonne piste ?
Vous n’êtes pas sans savoir que les différentes sorties que nous avions faites au niveau de notre fédération ne nous ont pas été vraiment favorables. Donc, nous nous sommes dit qu’il faille élargir la famille de cette discipline. Faire en sorte que la discipline se pratique davantage un peu partout dans le Bénin, que ce soit à l’école, dans les foyers de lutte, dans l’armée et un peu partout.
Qu’est-ce qui a été alors décidé pour atteindre les objectifs ?
Les dernières réformes concernent particulièrement le format du championnat national de lutte africaine. Aujourd’hui, nous avons mis en place des zones en attendant de mettre en place des ligues régionales. Par exemple, la zone nord comporte les quatre départements du nord, à savoir le Borgou, l’Alibori, l’Atacora et la Donga. La zone centre compte également quatre départements à savoir Zou, Collines, Mono, Couffo et la troisième zone, c’est la zone Sud comportant l’Atlantique, le Littoral, l’Ouémé et le Plateau. Cette dernière zone compte 10 clubs. Nous avons décidé des tournois régionaux de qualification pour permettre aux meilleurs de chaque zone de participer au championnat national. Notre objectif en réalité, c’est de donner plus de compétition aux lutteurs et de valoriser notre championnat. Aujourd’hui, on ne peut plus avoir des athlètes qui viennent découvrir l’activité lors du championnat national. Désormais, la lutte béninoise est suivie un peu partout en Afrique et dans le monde. Nos championnats sont suivis un peu partout.
Un championnat de lutte olympique, c’est visiblement une première au Bénin ?
Je pense que oui. Vous n’êtes pas sans savoir que nous sommes toujours à la recherche de partenaires stratégiques capables d’aider la fédération béninoise à évoluer et je crois que nous pouvons citer l’Union des fédérations francophones de lutte, le Fonds national pour le développement des activités de jeunesse, loisirs et sports (Fndajsl), l’Obssu et le ministère des Sports qui nous accompagnent. Nous avons le Comité national olympique et sportif béninois qui nous soutient également dans toutes nos actions de développement. La dernière fois, nous avons reçu un lot d’équipements sportifs d’une valeur de trois millions cinq cent mille francs (3.500.000.000) Fcfa. Ça nous a motivés à organiser notre tout premier championnat de lutte olympique au Bénin. Ce championnat sera organisé courant mois de décembre prochain.
Qu’en est-il du développement de ce sport à la base ?
Aujourd’hui, nous avons décidé de nous doter d’une relève de qualité. Je vous le disais, nos différentes sorties n’ont pas été favorables. Nous avons alors voulu nous doter d’une relève. C’est la raison pour laquelle nous avons mis en place le programme que nous avons dénommé la « pépinière olympique ». C’est un programme qui consiste à détecter des jeunes talents de moins de 15 ans déjà, à les former et à les promouvoir. En réalité, nous sommes en train de préparer tout doucement les jeux de la jeunesse qui ont lieu à Dakar en 2026. Nous voulons vraiment investir dans la préparation à long terme sur les athlètes. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes focalisés ces derniers temps sur les jeunes lutteurs, même au niveau de notre championnat national. Nous avons décidé de travailler sur la tranche d’âge de moins 20 ans.
Avez-vous les moyens de votre politique pour aller au Sénégal en 2026 ?
Nous courons tous les jours. Nous cherchons des partenaires stratégiques qui peuvent nous aider. Nous sommes en train de taper à toutes les portes. Tout le monde sait que les seules subventions ne peuvent pas nous permettre de faire tout ce que nous sommes en train de faire. Nous remercions au passage le ministère des Sports qui fait des efforts. Nous n’allons pas croiser les bras. Nous allons sortir pour chercher des partenaires qui vont nous aider à développer ce sport au Bénin.
Avec quel œil regarde-t-on le Bénin de l’extérieur aujourd’hui, parlant de votre discipline ?
Le Bénin arrive quand même à s’en sortir lors des compétitions. C’est vrai que nous n’avons pas encore réussi à glaner des médailles mais au niveau des instances, nous sommes présents. Je suis l’actuel président chargé du développement de cette discipline en Afrique. Nous siégeons également au conseil d’administration de l’union francophone. Le Bénin est connu sur l’échiquier de cette discipline en Afrique et dans le monde entier.
Quid des perspectives…
Avant la fin de ce mois, nous allons mettre en place la Direction technique nationale. C’est déjà prêt. Lors du championnat national de lutte, nous allons procéder à la mise en place des ligues régionales. On s’est engagé pour développer cette discipline au Bénin.
Propos recueillis par Abdourhamane Touré