Les cinéphiles auront désormais le privilège de suivre sur Canal + première ‘’Black Santiago club’’. Une série télévisée 100% béninoise, le chef d’œuvre a été présenté au public le vendredi 23 juin 2023, à Canal olympia Wologuèdè.

La cinématographique béninoise sera à l’honneur sur Canal + à partir du 03 juillet 2023. Il sera diffusé une série télévisée estampillée ‘’Black Santiago club’’. En effet, 100% béninoise, la série ‘’Black Santiago club’’ est un thriller afrobeat de huit (08) épisodes qui narre la légende d’un club de Cotonou où se produit chaque soir le grand orchestre ’Black Santiago’’. « Lorsqu’Azu, un promoteur sans scrupule convoite le terrain de ‘’Black Santiago club’’ pour y construire une marina, une famille de musiciens s’obstine à contrecarrer ses plans. Parmi eux, Antoine, le propriétaire du club, un passionné, son fils Théo, un saxophoniste brillant mais torturé, et Grâce, une jeune fille chanteuse en quête de réponse sur ses origines. » ‘’Black Santiago club’’ est en effet, né d’une envie de créer un série musicale et du désir de faire connaître aux jeunes générations un pan oublié de la culture africaine. Orchestre mythique du continent, ’Black Santiago’’ était le meilleur sujet pour écrire une grande histoire, selon les réalisateurs de la série, Toumani Sangaré et Tiburce Boccovo. Ces derniers ont d’ailleurs exprimé leurs sentiments de soulagement du fait de la réaction du public qui a positivement apprécié l’œuvre. « Cela veut dire qu’on peut faire de bonnes choses au Bénin et qu’on peut faire du Bénin une terre de cinéma », a confié Tiburce Boccovo. La série ‘’Black Santiago club’’ c’est onze (11) auteurs composés de huit (08) béninois, deux Sénégalais et un français. L’écriture, à en croire les réalisateurs l’écriture de la série a bénéficié de véritables périodes d’immersion à Cotonou au contact du groupe pour s’imprégner de son histoire, de son énergie et de son émotion. Les acteurs ont été aidés dans leur tâche par deux experts. Il s’agit de Florent Mazzolini pour la musique et Florent Couao-Zotti. Première série Canal+ original, ‘’Black Santiago club’’ est une super production africaine avec un volet musical inédit. La série est une préparation hors norme de quatre ans pour quatre mois de tournage. Il faut dire que c’est pour la première fois que le Bénin accueille d’une série aussi ambitieuse et premium avec une importante équipe technique et artistique. Pendant plusieurs semaines, des décorateurs talentueux ont répondu aux attentes du scénario et de la mise en scène pour créer un véritable décor à 360 degré avec dans le même espace, la scène, la piste de danse, le bar, le studio, la remise, le bureau d’Antoine et son appartement. Cheville ouvrière de la réalisation de la série, Yacine Alao, directrice générale de Canal + Bénin donne évoque les intérêts de Canal + à accompagner la réalisation ‘’Black Santiago club’’. Elle explique que c’est pour la première fois qu’une série, création originale, écrite, réalisée et produite au Bénin. « C’est exceptionnel. Canal + c’est une dizaine de création cinématographique par an, mais c’est pour la première fois que la télévision en fait une béninoise pour les Béninois. C’est important pour nous parce que nous voulons aussi que les Béninoises et les Béninois puissent se retrouver aussi dans les réelles histoires qu’on raconte. C’est vrai que quand nous avons été informés du projet nous avons estimé qu’il fallait faite une série sur Black Santiago qui va non seulement parler aux jeunes, mais aussi parler aux plus anciens parce que le groupe est un club qui a eu ses succès dans les années 60, 70 et 80 même qui est moins connu de la jeune génération. A travers cette histoire qui un peu identitaire, il y a des thèmes d’amour de vengeance. Nous avons hâte de voir la suite des deux épisodes que nous venons de voir », a fait savoir Yacine Alao. Elle rassure qu’il y aura d’autres séries béninoises qui seront exportées en Afrique.
Lumière sur le groupe ‘’Black Santiago’’
Fondé en 1964 par le trompettiste Ignace de Souza et dirigé depuis une vingtaine d’années par Goby Valette, l’orchestre ‘’Black Santiago’’ fait partie des plus anciens ensemble de musiciens du continent africain encore en activité. Formation hybride, le ‘’Black Santiago’’ maîtrise tous les styles musicaux du jazz à la variété française, en passant par l’afrocubain, le high life, le saxo traditionnel, la rumba congolaise, le rhythm’n’blues et l’afrobeat, un genre musical que le groupe invente au milieu des années 1960, avant que Fela Kuti n’en fasse un vrai phénomène panafricain et même mondial. L’orchestre composé de dix musiciens exceptionnels de toutes les générations appartient à l’histoire de la musique africaine. Cette légende sort enfin du continent africain pour des concerts fiévreux où les émotions sincères et les vibrations profondes sont les maitres mots.
Un casting de talents
‘’Black santiago club’’ révèle des talents principalement béninois qui participent pour la première fois à une telle aventure. Il s’agit de Emmanuella Salimath Tolli Toffa Atinouké qui interprète le rôle principal féminin, Alougbine Dine, créateur de l’Ecole internationale de théâtre du Bénin et Sèdo Tossou. La série met également sous les projecteurs Ismaël Ndiayej, acteur malien et Malang Sonko, un jeune talent sénégalais très prometteur déjà remarqué dans ‘’Terranga’’ une série de Canal+ original.
Ils ont dit…
Alougbine Dine, acteur : « Le sort n’a pas voulu que le club soit vendu »
« Je suis très heureux pour la simple raison que je suis comédien et j’ai eu la chance et le bonheur de jouer ce rôle qui n’est pas très loin de ma porte vie. Ce qui est plus intéressant dans cette affaire et qui me rend très ému. Le sort n’a pas voulu que le club soit vendu. L’histoire revient à la réalité. Le lieu a été effectivement éprouvé par les travaux de la route des pêches. Pour ce fait, nous sommes sauvés car ce lieu est adulé par beaucoup de jeunes. C’est leur sanctuaire, c’est l’endroit où ils passent le plus clair de leur vie professionnelle. Je remercie toutes les personnes qui ont œuvré à ce que ce lieu continue d’exister. »
Toumani Sangaré, co-réalisateur : « Le travail au Bénin a été assez simple »
« C’est un sentiment de fierté qui m’anime après ces années de travail. C’est un projet qui a mis plus de deux ans à être réalisé entre son développement et sa sortie. Le travail au Bénin a été assez simple. Il y a déjà eu un travail de casting qui avait été déjà fait. On a eu le temps de faire des lectures de scénarios pour que les acteurs comprennent leurs rôles, on a également eu le temps de certains rôles principaux de faire des ateliers avant de commencer le tournage et quand on a commencé ça s’est fait tout simplement. Par rapport à l’expérience que j’ai eue dans d’autres pays, ce qui est intéressant au Bénin, les acteurs ont pu interpréter aussi des sentiments que parfois dans d’autres pays les acteurs sont plus dans la retenue. Je trouve que pour une série dans une fiction on a envie d’être ému, de vivre différentes émotions, de la peur, de la joie. Les comédiens béninois ont su donner ses sentiments à merveille ».
Sèdo Tossou, acteur : «Je suis fier pour mon pays parce qu’on a enfin cette production dont on peut parler »
« C’est mon premier projet que je tourne au Bénin. C’est incroyable la ressentie qu’on peut avoir quand on est sur le plateau et quand on voit enfin le produit fini. C’est pour la première fois je suis habitué à certains standards ayant évolué à Los Angeles, en France etc. on peut donc se dire au départ que le Bénin est peut-être un peu moins développé en terme de cinématographie, on ne pas forcément s’attendre à un résultat professionnel que ce à quoi j’étais habitué et enfin de compte quand j’ai suivi les deux premiers épisodes je me suis dit ok on peut aussi faire des productions à un niveau professionnel qui peuvent se vendre au niveau international. Je suis donc fier pour mon pays parce qu’on a enfin cette production dont on peut parler, dont on peut être fier. »
