L’année 2022 a été marquée dans le secteur de l’éducation au Bénin, par plusieurs faits majeurs. Il s’agit, entre autres, des résultats des examens de l’année 2021-2022, de l’effectivité de la rentrée scolaire 2022-2023 couplée avec les perturbations dans certaines communes liées aux inondations, les cantines scolaires, la situation des Aspirants aux métiers d’enseignants (Ame), les nouvelles infrastructures scolaires, etc.
Premier fait majeur, l’année 2022 dans le secteur de l’éducation, ce sont les résultats des examens de fin d’année 2021-2022. La délibération du Certificat d’études primaires (Cep), session normale de Juin 2022 a été faite dans l’après-midi du jeudi 30 juin 2022 par le directeur des examens et concours (Dec) des Enseignements maternel et primaire, Victor Adohinzin. Selon les statistiques rendues publiques par le Dec, il ressort sur le plan national, un taux de réussite de 81,90 %. Le nombre d’inscrits est de 226.576 et les candidats présents sont au nombre de 220.427. Les admis sont au nombre de 180.520. En ce qui concerne le taux de réussite par département pour cette année 2022, c’est le Borgou qui vient en tête avec un taux de réussite de 87,45 %. Le département du Couffo tient la lanterne rouge avec un faible taux de réussite de 53,04 %. Le taux de réussite sur le plan national pour la session normale de juin 2022 qui est de 81,90% a connu une légère baisse par rapport à celui de l’année 2021 qui était de 82,67%. Pour ce qui est des résultats de l’examen du Brevet d’études du premier cycle (Bepc), la délibération s’est déroulée le dimanche 10 juillet 2022. Le taux de réussite au plan national est de 66,46% selon la Direction des examens et concours de l’enseignement secondaire. Au plan départemental, c’est le Borgou qui vient en tête avec 74,46%. S’agissant des résultats du Baccalauréat session de juin 2022, les statistiques ont été données par le directeur de l’Office du Baccalauréat, le mercredi 13 juillet 2022. 59%, c’est le taux de réussite obtenu au plan national pour le compte de la session unique de juin 2022 de l’examen du Baccalauréat. Ce taux est en baisse par rapport à celui de l’année qui s’établissait à 64,42%. Au total, 77 416 candidats ont composé cette année contre les 82 958 enregistrés en 2021, soit un taux de régression de 6,68%. Malgré cette baise au niveau de l’effectif général, l’effectif au niveau des séries scientifiques a connu une légère augmentation.
Avance sur salaire aux Aspirants aux métiers d’enseignants
Ce qui aura également marqué l’année 2022 du côté du secteur éducatif, c’est l’avance sur salaire aux Aspirants aux métiers d’enseignant (Ame). Le gouvernement de Patrice Talon a une fois encore témoigné aux Aspirants aux métiers d’enseignant (Ame) sa détermination à améliorer leurs conditions de vie. En moins d’une semaine de la rentrée scolaire 2022-2023, où il a pris l’engagement lors des négociations de leur accorder une avance d’un mois sur salaire, les virements ont été effectifs. Avec cet acte fort louable pour une rentrée sans difficulté financière aux aspirants, cette catégorie d’enseignants se doit de compter sur la bonne foi de Patrice Talon et de son gouvernement.
L’école béninoise s’éveille après trois mois de vacances
L’éducation est la clé du développement de toute Nation. Le gouvernement du président Patrice Talon l’a si bien compris qu’il y met un point d’honneur. Après les grandes vacances, les apprenants ont retrouvé à nouveau le chemin de l’école le lundi 19 septembre 2022. Ce jour-là, le ministre des Enseignements maternel et primaire, Salimane Karimou et son collègue des Enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle Yves Chabi Kouaro, ont procédé au lancement conjoint de la rentrée scolaire 2022-2023 au complexe scolaire de Sonou dans la commune d’Abomey, en présence représentant du Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
Devant les apprenants vêtus de leurs tenues kaki, contents de retrouver leurs camarades, cette cérémonie de lancement, démarrée par l’exécution de l’hymne national du Bénin a connu la présence du Préfet du département du Zou Firmin Kouton, des différents acteurs de l’école et de quelques parents d’élèves. Un tour dans les salles de classe du complexe scolaire de Sonou a permis aux deux Ministres d’apporter aux écoliers le message du gouvernement : « Nous sommes venus pour partager avec vous le bonheur de la nouvelle année scolaire. Et à travers vous, partager avec tous les élèves béninois ce bonheur. Nous sommes venus vous souhaiter une bonne et heureuse année scolaire. Plein succès à tout le monde ». La délégation conduite par les Ministres Salimane Karimou et Yves Chabi Kouaro a sillonné par la suite plusieurs écoles, lycées et collèges publics et privés du département du Zou pour constater le démarrage effectif des cours. Ce fût un véritable marathon qui les a conduits au Lycée Houffon – Lycée des jeunes filles d’Abomey, au Collège d’enseignement général Élites d’Abomey, au complexe scolaire de Djimè, au Lycée technique de Bohicon (Lytheb), au Collège Monseigneur Steinmetz La salle, au complexe scolaire de Kpocon A-B -C, ou à Saint François d’Assise de Bohicon. Sur tous ces sites, le constat a été le même. La rentrée scolaire 2022-2023 a bel et bien démarré sous de bons auspices. À chacune des étapes, le ministre Salimane Karimou et son collègue Kouaro Yves Chabi Kouaro ont été porteurs du message du gouvernement. Ils ont surtout prodigué de sages conseils aux apprenants : « Nous vous souhaitons la santé et une bonne année scolaire. Le gouvernement a mis tout à votre disposition. Les salles de classe, les enseignants bien formés. Nous attendons de vous de bons résultats à la fin de l’année. Pour ceux et celles qui vont aux différents examens, sachez que l’examen se prépare dès le premier jour des classes. N’attendez pas la veille pour vous préparer. Ne négligez aucune matière. Prenez tout au sérieux. Vous êtes l’avenir de demain. L’avenir de notre pays, c’est vous. Bonne année scolaire à toutes et à tous ». À l’endroit du corps enseignant, les Ministres ont souhaité plus d’engagement, et de détermination. Ils rassurent ces derniers : « Le Gouvernement va continuer de travailler pour améliorer davantage vos conditions de vie et de travail. Bon courage à tous et que vive l’école béninoise ». Il faut également préciser que la rentrée scolaire a été effective dans les autres communes du Bénin. Les différentes communales sont allées constater l’effectivité dans leurs communes respectives. Elles en ont profité pour galvaniser le moral des apprenants pour qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes tout au long de l’année.
La rentrée scolaire différée dans plusieurs localités pour cause d’inondations
L’école béninoise a rouvert ses portes depuis le lundi 19 septembre 2022 sur toute l’étendue du territoire national. Si élèves et enseignants ont repris le chemin des classes dans la plupart des localités du pays, ce n’était pas le cas dans les Communes de Zagnanado, d’Athiémé, des Aguégués et autres. Les apprenants de ces Communes devront attendre encore plusieurs semaines avant de renouer avec le chemin des classes en raison de la montée des eaux qui a occasionné l’inondation de plusieurs écoles. A Zagnanado par exemple, plus d’une dizaine d’écoles n’ont pas pu rouvrir leurs portes. L’annonce a été faite par le maire de la Commune, Justin Kanninkpo, dans un entretien accordé à une station de radio de la place. Selon l’autorité communale, il s’agit précisément de 16 écoles sur les 69 que compte la Commune. Ces écoles doivent attendre mi-novembre avant de démarrer les activités pédagogiques si les eaux se retiraient. Sur ces 16 écoles inondées, la rentrée peut avoir lieu en partie dans 02. Il s’agit de l’école d’Agonvè et celle de Sagbovié. « Les 14 autres écoles, on ne peut pas effectuer la rentrée parce qu’on ne peut rien. On va patienter le temps que l’eau se retire pour que les enfants ne fassent leur rentrée proprement dite. Habituellement, l’eau se retire vers fin octobre mi-novembre. Les enfants peuvent faire leur rentrée à partir de la mi-novembre », a-t-il confié. « Le fleuve Mono, depuis des années, vient détruire nos champs et plantations. Nous demandons aux autorités à divers niveau de nous venir en aide. Nous souhaitons qu’une solution appropriée soit trouvée pour nous permettre de ne plus en être victimes », a expliqué Assanh Tanguy, jeune promoteur et agriculteur. Pour Pascaline Fanou Agbadji, riveraine et originaire de la Commune d’Athiémé, la montée du fleuve Mono, n’est pas un fait nouveau. « Une voie a été réalisée à Athiémé qui connecte le Bénin et le Togo sur les rives du fleuve Mono. De Zounhouè jusqu’au niveau du Pont sur le fleuve, les petits ponts qui ont été construits ne respectent pas les normes adéquates. Ce qui fait que l’eau ne trouve pas d’issue pour être évacuée dans les bas-fonds. Et cela se retourne encore vers la population d’Athiémé. Ce qui constitue davantage un problème pour la communauté », a-t-elle révélé. Selon Martin Sèmalon, enseignant à l’Ecole primaire publique d’Assédji dans la Commune d’Athiémé, le fleuve précisément à Athiémé, empêche actuellement des centaines d’élèves d’avoir accès à leurs établissements respectifs. Il exhorte l’Etat central à penser à une solution appropriée afin de permettre aux enfants d’Athiémé d’être traités au même titre que tous les enfants du Bénin comme le stipule la constitution. Il faut dire que les classes ont finalement repris dans ces localités après le retrait des eaux.
Les cantines scolaires opérationnelles dès le premier jour de la rentrée
Les cantines scolaires ont effectivement repris dès le premier jour de la rentrée scolaire 2022-2023 (lundi 19 septembre 2022). C’est le cas par exemple de l’école primaire publique Yèkon Do dans la Commune d’Allada dans le département de l’Atlantique où le représentant résident du Programme alimentaire mondial (Pam), Ali Ouattara et sa délégation sont allés s’en rassurer. Aux environs de 12h, dans l’une des classes, ils servent aux enfants le premier repas, avec à leurs côtés le maire de la Commune d’Abomey-Calavi, Angelo Ahouandjinou. C’est du riz au gras avec de l’œuf puis de la pastèque en dessert. « Je suis vraiment satisfait de constater que dès le premier jour, les enfants ont la possibilité d’avoir à manger et d’être mieux concentrés avec l’énergie qu’il faut. C’est une satisfaction totale de constater que les choses se passent bien », a affirmé Ali Ouattara après avoir remis le premier plat de l’année scolaire. De leur côté, les apprenants ont témoigné leur gratitude pour l’effectivité de la cantine scolaire déjà en ce début d’année scolaire. « Nous remercions le chef de l’Etat, Patrice Talon, son gouvernement et le Programme alimentaire mondial (Pam), pour ce programme d’alimentation scolaire qui nous permet de bien manger et de rester à l’école », a déclaré le porte-parole des apprenants, Précieux Gbaguidi, élève au Cours moyens première année (Cm1). A l’instar de l’école primaire publique Yèkon Do dans la Commune d’Allada, les autres écoles bénéficiaires du programme alimentaire mondial au Bénin, ont eu droit à leur cantine scolaire dès le premier jour de la rentrée des classes. Il faut dire qu’à ce jour plus d’un million d’enfants sont déjà impactés par les cantines scolaires au Bénin.
Le Bénin ambitionne 100% de taux de couverture des cantines scolaires d’ici 2026
Le gouvernement béninois envisage d’étendre le Programme d’alimentation scolaire intégré (Pnasi) à toutes les écoles publiques du Bénin à l’horizon 2026. L’annonce a été faite par le ministre d’Etat chargé du Développement et de la coordination de l’action gouvernementale, Abdoulaye Bio Tchané, le lundi 24 octobre 2022. C’est à l’ouverture de la 23ème édition du Forum mondial sur la nutrition de l’enfant placée sous le thème : « Convergence des forces pour une résilience et une durabilité des Programmes d’alimentation scolaire dans le monde ». Dans son discours de lancement du forum, Abdoulaye Bio Tchané, ministre d’Etat chargé du Développement et de la coordination de l’action gouvernementale, a fait savoir qu’ « à la date d’aujourd’hui, 75 % des écoliers béninois, soit 3 enfants sur 4 ont un repas chaud à midi par jour à l’école ». Le gouvernement entend porter ce taux de couverture à 100% à l’horizon 2026 « de sorte que tous les écoliers aient accès à un repas chaud à midi par jour à l’école », a précisé le ministre d’Etat. Il a soutenu qu’« offrir un repas chaud à un enfant à l’école ne relève ni d’un luxe, ni d’un gaspillage de ressource mais d’une nécessité et d’un investissement effectué pour promouvoir le développement du capital humain. C’est pourquoi depuis 2016, le gouvernement a initié le Pnasi ». Le numéro 2 du gouvernement n’a pas manqué de réaffirmer la reconnaissance du peuple béninois à tous les partenaires ainsi que l’engagement du gouvernement à travers ce Forum mondial, à poursuivre dans la détermination des stratégies innovantes en faveur du renforcement des dispositifs déjà mis en place dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d’alimentation scolaire intégré (Pnasi).
Mise en place d’un logiciel de lutte contre le plagiat dans l’enseignement supérieur
Au cours de l’année 2022, le gouvernement a marqué son accord en conseil des ministres pour la conclusion d’un contrat en vue de la mise en place d’un logiciel de test de lutter contre plagiat dans l’enseignement supérieur au Bénin. Cette réforme visera à limiter la non-maîtrise des informations liées aux filières et aux spécificités dans les universités. Touchant particulièrement les aspirants au métier d’enseignant, cette décision de lutte contre le plagiat consiste à mettre en place un logiciel de test de plagiat dans le cadre de la constitution de la base de données numérique du fichier national de ces derniers. Ce mécanisme coïncide avec la vision du gouvernement de promouvoir et de développer l’enseignement supérieur de qualité. En effet, plusieurs doctorants ou étudiants en fin de cycle ne font plus beaucoup d’efforts pour rédiger leurs mémoires. Ils se contentent de plagier les thèmes soutenus depuis plusieurs années par d’autres personnes. Ils leur suffisent de changer quelques éléments dans le document original notamment, les lieux, les noms de certaines personnes et le tour de passe-passe est joué. C’est pour cela que la décision du gouvernement vient à point nommé. Ainsi, les acteurs du milieu universitaire devront donc perpétuer et travailler à sortir des productions scientifiques qui marquent l’excellence et ceci dans le respect des normes internationales et des règles édictées par le Conseil africain et malgache pour l’enseignement Supérieur (Cames). Ainsi, l’écriture des mémoires et des thèses va désormais connaître un suivi plus strict et régulier. Car, le conseil a instruit les ministères concernés à faire diligence pour une mise à disposition immédiate de ce logiciel.
De grandes annonces pour le secteur de l’éducation
Dans son discours sur l’état de la Nation le jeudi 8 décembre 2022, le Chef de l’Etat Patrice Talon a fait de grandes annonces dans le secteur de l’éducation. Il s’agit entre autres d’un projet expérimental où les frais de contribution scolaire seront exonérés pour les élèves filles du second cycle de l’enseignement secondaire dans 20 Communes du Bénin, les transferts monétaires à des milliers d’adolescents et filles scolarisées dans 77 Communes pendant 3 ans. « Pour compter de cette année scolaire 2022-2023, nous étendrons à titre expérimental dans 20 Communes l’exonération des frais de contribution scolaire des élèves filles au second cycle de l’enseignement secondaire. De même, des transferts monétaires seront faits à 30 000 adolescents et filles scolarisés dans les 77 Communes pendant trois ans. Des kits scolaires leur ont également été distribués sans oublier les bourses d’accompagnement aux études universitaires attribuées aux petites meilleures filles par département à raison de 38500 francs Cfa à chacune par mois pendant 10 mois et sur trois ans. De façon toute particulière, dans chaque département, des bourses sont aussi attribuées aux 10 meilleures filles inscrites dans les filières scientifiques et techniques et professionnelles à raison de 27 500 francs Cfa par mois pendant 10 mois sur trois 3 ans. Dans le même temps, des réformes engagées au niveau du supérieur ne manqueront pas de produire leurs effets sur la gouvernance des universités comme sur la qualité des enseignements. Toutes ces mesures sont destinées à améliorer la formation des enfants et à les rendre plus compétitifs sur le marché de l’emploi. Un marché de l’emploi ou en dehors du recrutement des forces de sécurité et de défense, l’état a déjà procédé au recrutement direct de près de 3000 agents dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de la justice en 2021-2022 sans oublier plus de 3000 bénéficiaires en 2022 des projets d’insertion des jeunes et du Programme spécial d’insertion à l’emploi. A Glo-Djigbé dans la zone industrielle, c’est déjà plus de 6000 jeunes béninois qui sont employés à un titre ou à un autre. Avant la fin de 2023, nous serons peut-être à 30 000 emplois. Ceci n’est qu’un début qui s’ajoute aux milliers d’emploi générés par les nombreux chantiers en cours ou de réalisation partout dans le pays », a-t-il ajouté.
Léonce Adjévi