« Il faut d’abord faire remarquer que l’engagement politique féminin, pour ne pas dire, le militantisme politique au sein de la gent féminine, n’est pas un fait nouveau. Ce qui manquait était que l’environnement législatif ne facilitait pas tellement les choses. Du coup, nos efforts passent souvent inaperçus ou sous éteignoir. Vous savez, la femme, par nature, est une grande politicienne. Elle a le don de convaincre facilement. Sa capacité de mobilisation n’est plus à démontrer. Donc ces qualités intrinsèques, nous les avons tout le temps utilisées pour les mettre au service des hommes qui caporalisaient l’espace politique. Heureusement avec l’avènement du gouvernement du Nouveau départ, les choses ne sont plus comme avant. Le pouvoir ou la participation de la femme à l’action publique a été renforcée. En témoignent les nombreuses lois votées à l’Assemblée nationale pour corriger cette injustice faite à la femme. Logiquement, c’est une aubaine à saisir pour nous imposer sur le terrain politique. Là-dessus, je voudrais faire remarquer, qu’un travail remarquable a été fait au niveau de notre parti Union progressiste ceci, pour donner plus la chance aux femmes, de s’épanouir politiquement. Donc la loi à laquelle vous faites si bien référence peut-être appréciée comme la résultante des combats passés. Vous verrez assurément ce qui va se passer aux prochaines élections législatives dont l’échéance est fixée au 8 janvier 2023. J’ai la pleine conviction, comme ces nombreuses amazones qui attendent impatiemment le coup d’envoi, qu’une grande révolution se prépare au niveau de la classe politique. Et cela, nous le devons, à coup sûr, au président Patrice Talon qui a l’ingénieuse idée de travailler à une grande représentativité des femmes dans les instances politiques. Nous sommes tout simplement honorées et nous devions prouver cette marque de confiance sur le terrain. Cela ne saurait tarder, vu l’enthousiasme qui nous anime et le niveau de notre engagement politique. Je voudrais conclure sur la question en disant que, le temps où la femme a été utilisée comme un instrument politique est révolu. Nous sommes plus que jamais décidées à prendre notre destin en main pour opérer cette transition générationnelle. Pour l’émergence d’une nouvelle espèce de femmes politiques, l’argent ou la taille du coffre-fort ne doit pas être le déterminant majeur du positionnement des femmes pour les prochaines élections législatives.
Le législateur béninois n’a pas défini des profils spécifiques. Toujours est-il que les compétences et les valeurs ne manquent pas pour relever ce gros défi. Nous sommes dans une société patriarcale. Nous avons tout le temps réclamé la parité. Aujourd’hui, nous avons la chance d’aller en compétition. Donc, je pense que ce n’est pas le moment de dissocier les choses où de procéder à des catégorisations. La petite fille que vous allez solliciter dans les hameaux a également son mot à dire. Donc nous ne sommes pas pour l’heure dans une vision de qui peut faire ci, qui peut faire ça. Nous sommes plutôt unanimes et concentrées sur un seul objectif, celui de donner raison à la loi. Il n’y a pas une école où on forme au leadership politique féminin. Nous sommes tous appelées à passer par l’apprentissage pour forger notre sens de combat et atteindre nos objectifs en la matière. A ce sujet, il faut absolument privilégier la pépinière politique, c’est-à-dire, les jeunes femmes actrices politiques car le Bénin en a besoin pour son véritable décollage. Et l’Institut national de la femme s’y attèle déjà ».