(Le gouvernement apaise)
Les membres du syndicat national des conseillers pédagogiques des enseignements du second degré (Synacopesd) sont fâchés. Ils dénoncent leur situation qui s’amenuise au fil des ans en dépit du décret n°2015-592 du 21 novembre 2015 portant statut particulier des personnels enseignants de l’enseignement du second degré. Pour exprimer leur mécontentement, ces conseillers pédagogiques réunis au sein de leur syndicat, ont boycotté la séance d’animation pédagogique zonale organisée hier, mercredi 8 novembre 2023 sur toute l’étendue du territoire nationale. A en croire Joseph Bara, Secrétaire général du syndicat des conseillers pédagogiques des enseignements du second degré (Synacopesd) joint par la rédaction de « Le Matinal », le mouvement aurait été suivi à 100% par ses syndiqués. « C’est une corporation en création et tout est à refaire», a confié Joseph Bara. Selon ce dernier, il ne s’agit pas d’un mouvement de grève. « Il ne faut pas confondre ce que nous faisons à une grève. Les conseillers pédagogiques ne sont pas en grève. C’est l’activité ponctuelle de ce matin que nous avons boycottée sinon que les conseillers pédagogiques sont sur le terrain en train de travailler. C’est juste pour manifester notre ras-le-bol, notre mécontentement», a laissé entendre le Secrétaire général du Synacopesd.
Ce que les conseillers pédagogiques reprochent aux autorités
D’après les propos du premier responsable du Synacopesd, le corps des conseillers pédagogiques de l’enseignement du second degré est un corps nouveau. Il expose que le décret n°2015-592 du 21 novembre 2015 parle de la mise en formation des professeurs certifiés qui sont utilisés pour jouer le rôle de conseillers pédagogiques. « Les professeurs qui sont formés, qui sont déjà des conseillers pédagogiques et qui ont leurs diplômes aujourd’hui, continuent d’être utilisés comme professeurs certifiés et continuent d’enseigner dans les classes alors que le contrôle sur le terrain est complètement délaissé», a fustigé le syndicaliste qui dénonce le manque de volonté des autorités de faire bouger les lignes. « Ce n’est pas l’application du décret qui pose problème. C’est vrai qu’il y a des dispositions de ce décret qui ne sont pas appliquées mais le gouvernement a déjà pris la décision de mettre sur pied un comité qui va régler les problèmes liés aux textes. C’est ce comité qui ne fonctionne pas. Voilà le vrai problème. Le président du comité nous a reçus hier (7 novembre 2023 ndlr) et nous a expliqués les raisons pour lesquelles le comité ne fonctionne pas. Il a promis que le comité va se mettre bientôt en activité. Nous attendons du concret parce que les promesses ne marchent plus », regrette Joseph Bara. Le Sg du syndicat national des conseillers pédagogiques des enseignements du second degré alerte sur le dégarnissement progressif de la corporation pendant que le gouvernement s’emploie à créer de nouvelles infrastructures scolaires.
Le gouvernement apaise
Du côté de l’Exécutif, l’on se dit plutôt surpris du boycott des animations pédagogiques par les conseillers pédagogiques. Au travers d’une conférence de presse conjointement animée hier mercredi 8 novembre 2023 par les ministres de trois ordres de l’enseignement, Yves Kouaro Chabi, a abordé le sujet. Selon l’autorité ministérielle, la levée de bouclier des conseillers pédagogiques n’a pas sa raison d’être étant donné qu’un comité technique est dûment mis en place pour examiner les doléances et aplanir les divergences.
Gabin Goubiyi