L’année 2024 marque un tournant décisif pour le sous-secteur de l’enseignement supérieur au Bénin, avec des actions significatives menées par le gouvernement pour améliorer la qualité de la formation, régulariser le personnel enseignant et renforcer la coopération internationale. Ces initiatives s’inscrivent dans une dynamique de réforme profonde visant à doter le pays d’un système éducatif moderne et performant, au service du développement socio-économique.
L’une des premières grandes décisions prises par le gouvernement béninois en 2024 concerne la régularisation de la situation administrative de trente et un (31) agents de l’État travaillant dans les universités publiques. Ces agents, recrutés pour pallier le déficit chronique de personnel enseignant, étaient principalement des détenteurs de doctorats engagés dans des enseignements spécialisés. Après avoir validé leurs dossiers auprès des comités scientifiques, ces agents ont été inscrits sur les tableaux des enseignants des universités, avec une régularisation de leur statut administratif, leur permettant ainsi de bénéficier d’un reclassement dans le corps des personnels enseignants. Cette initiative répond à une double problématique : celle du manque de personnel qualifié dans certaines spécialités et celle de la reconnaissance des sacrifices de ces fonctionnaires.
Missions de contrôle et de suivi pédagogique dans les établissements privés
Une autre action marquante en 2024 concerne la mise en place de missions de contrôle dans les établissements privés d’enseignement supérieur. La Direction générale de l’enseignement supérieur (Dges) a initié un suivi pédagogique pour évaluer la qualité de l’enseignement dispensé dans ces établissements. Plus qu’un simple contrôle, ce suivi vise à accompagner les établissements dans l’amélioration continue de leurs pratiques. Les équipes de la Dges vérifient, entre autres, la mise à jour des cahiers de charges, la conformité des enseignements avec le calendrier académique, et l’adéquation des formations aux besoins du marché de l’emploi. Cette initiative reflète la volonté du gouvernement de garantir un enseignement supérieur de qualité à travers une surveillance proactive et constructive.
Un code de déontologie et d’éthique pour renforcer la qualité du secteur
Pour pallier les dérives observées dans certains établissements, le gouvernement a adopté un code de déontologie et d’éthique des personnels enseignants et chercheurs du supérieur. Ce code vise à instaurer des normes strictes en matière de professionnalisme et d’éthique dans le secteur de l’enseignement supérieur. Il est destiné à restaurer l’excellence et à redonner ses lettres de noblesse au système éducatif béninois, en mettant l’accent sur la rigueur scientifique et l’intégrité des enseignants et chercheurs. Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’une réforme plus large, intégrée au Programme d’actions du gouvernement (Pag) 2021-2026, visant à restructurer en profondeur l’enseignement supérieur pour répondre aux exigences de qualité.
La construction de trois centres d’excellence pour un avenir prometteur
Le gouvernement du président Patrice Talon poursuit également ses efforts pour renforcer les infrastructures de l’enseignement supérieur avec l’approbation de la construction de trois centres d’excellence en Afrique. Ce projet, financé par des partenaires internationaux tels que la Banque mondiale et l’Agence française de développement (Afd), vise à former des cadres dans des disciplines stratégiques telles que les sciences, l’ingénierie, l’informatique, l’énergie et les infrastructures. Ces centres, localisés à l’Institut de Mathématiques et de Sciences Physiques de Dangbo, à l’Institut National de l’Eau, et à l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi, contribueront à la qualité de la formation et de la recherche au Bénin, et à l’intégration du pays dans un réseau de centres d’excellence régionaux.
Une augmentation budgétaire pour l’enseignement supérieur
En 2024, le budget alloué à l’enseignement supérieur et à la recherche scientifique a connu une augmentation de plus de 15%, atteignant 93,7 milliards de FCFA pour l’exercice 2025. Cette hausse reflète les ambitions du gouvernement d’améliorer les conditions de formation, d’accroître la professionnalisation des cursus et d’accélérer la transformation digitale du secteur. L’accent est mis sur la révision des offres de formation, l’assurance qualité de l’enseignement et l’amélioration des infrastructures universitaires, notamment en matière de logements, de restauration et de transport pour les étudiants.
Des bourses internationales pour favoriser la coopération académique
Dans le cadre de la coopération internationale, la Tunisie a offert au Bénin 18 bourses d’études pour des formations allant de la Licence au Doctorat. Ces bourses, attribuées dans des domaines clés tels que les sciences informatiques, l’économie, la gestion et l’obstétrique, renforcent les échanges académiques et offrent de nouvelles opportunités aux étudiants béninois pour se spécialiser dans des domaines porteurs d’avenir. Il faut préciser à ce niveau que plusieurs autres bourses ont été offertes au Bénin pour le sous-secteur de l’enseignement supérieur.
Un taux de réussite de 78,70 % pour l’examen national de Licence 2024
Le mardi 12 novembre 2024, le gouvernement béninois a annoncé les résultats de l’examen national de Licence. Sur les 7 542 candidats qui se sont présentés à cet examen crucial, 5 936 ont réussi, soit un taux de réussite national de 78,70 %. Cette performance, bien que positive, marque une légère baisse par rapport aux années précédentes, mais elle demeure un indicateur de la réussite continue de la réforme de l’enseignement supérieur, soutenue par le gouvernement du président Patrice Talon.
Examen de Master 2024 : Une réussite de 82,07 %
Le mardi 19 novembre 2024, les résultats de l’examen national de Master ont été publiés. Ce test, destiné aux étudiants des universités privées du pays, a vu la participation de 1 867 candidats. Parmi eux, 1 438 ont été déclarés admis, représentant un taux de réussite de 82,07 %. Ce taux remarquable démontre non seulement la compétitivité des étudiants béninois, mais aussi les efforts du gouvernement pour harmoniser les conditions d’obtention du diplôme de Master entre les universités publiques et privées. Cette réforme vise à renforcer l’équité et la qualité de l’enseignement supérieur au Bénin, un objectif qui se reflète clairement dans les résultats obtenus.
L’année 2024 est donc une année de réformes et d’innovations pour l’enseignement supérieur au Bénin. Avec des initiatives telles que la régularisation des agents de l’État, le suivi pédagogique dans les établissements privés, l’adoption d’un code de déontologie et de l’éthique, et la construction de centres d’excellence, le pays fait un pas décisif vers l’amélioration de son système éducatif. Le gouvernement, à travers son Programme d’actions, affiche clairement sa volonté de rendre l’enseignement supérieur béninois plus performant, en phase avec les besoins du marché et capable de jouer un rôle moteur dans le développement du pays. Ces actions s’inscrivent dans une vision de long terme, celle d’un système éducatif plus structuré, équitable et compétitif à l’échelle mondiale.
Léonce Adjévi